HPV (papillomavirus) et vaccin
Dernière modification le 13 septembre 2024
Les HPV (Papillomavirus humains) sont des virus qui infectent la peau. Il en existe plus de 80 sortes.
La plupart de ces virus ne sont pas dangereux, ils sont juste ennuyeux : certains peuvent provoquer des verrues aux pieds et aux mains. Ceux-ci n’infectent pas toujours les parties génitales, mais peuvent se transmettre à d’autres personnes
Il arrive souvent que l'on ne se rende pas compte de l’infection, car on n'a pas de symptômes. On peut donc la transmettre d’autres personnes sans le savoir. C’est pour cela qu'il faut effectuer régulièrement un dépistage : frottis vaginal, dans la gorge, inspection visuelle des muqueuses.
D’une manière générale, les HPV se transmettent très facilement lors des relations sexuelles, par simple contact avec la peau infectée proche des organes sexuels ou par contact avec les muqueuses infectées (vagin, gland, anus entre autres).
La plupart, cependant, sont éliminés naturellement par l'organisme et n’ont pas de conséquences.
Certains de ces papillomavirus sont plus agressifs et peuvent provoquer des verrues sur les parties intimes (pénis, vagin, anus). On appelle ces verrues des condylomes. Cela peut aussi se manifester à travers des boutons et de petites blessures sur les parties génitales (gland, verge, vulve ou pubis), et/ou sur l’anus ou dans le rectum.
Il existe également un vaccin, qui agit contre les formes agressives du virus pour les limiter.
Le virus qui ne s'est pas éliminé naturellement ou qui n'a pas été traité à temps peut provoquer des lésions sur le col de l'utérus apparaissant des mois, voire des années plus tard. Ces lésions modifient les cellules du col de l'utérus (lésions pré-cancéreuses) et peuvent à terme provoquer un cancer du col de l'utérus si elles ne sont pas soignées. Ces souches de HPV peuvent également provoquer des cancers de la gorge et de l’anus.
Transmission et contamination
Le virus se transmet très facilement, mais ses conséquences sont rarement graves. La plupart du temps, le virus va être éliminé naturellement. Dans quelques cas rares, il va développer une lésion pré-cancéreuse. Certaines de ces lésions vont entraîner le cancer du col de l'utérus.
Heureusement, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de solution pour les personnes qui ont développé une lésion pré-cancéreuse ou un cancer du col de l'utérus : il est tout à fait possible de se faire soigner si un dépistage est fait à temps, d'où l'importance des contrôles gynécologiques réguliers.
Tout le monde peut porter le virus sans le savoir, parce qu’il n’y a pas de symptômes visibles. On dit qu’on est porteur·euse sain·e du virus. Dans ce cas, tu as quand même le risque de contaminer tes partenaires lors d’une relation sexuelle.
Pour éviter la transmission du virus, tu peux appliquer les règles du sexe à moindres risques et utiliser un préservatif. Le préservatif interne sera plus efficace pour protéger aussi les lèvres de la vulve.
Le vaccin
C'est à cause de ce risque de cancer que l'on parle beaucoup des HPV et du vaccin qui permet de le prévenir. On parle souvent de ce vaccin comme d'un vaccin contre le cancer de l'utérus, ce qui n'est pas vraiment le cas. C'est plutôt un moyen de prévention du cancer du col de l'utérus.
Pour les deux tiers des infections, il n’y a pas de symptômes. Les types de HPV à haut risque peuvent cependant provoquer des cancers, notamment celui du col de l’utérus. Les HPV sont aussi responsables d’autres formes de cancer qui peuvent toucher tout le monde.
Une vaccination avant le début de l'activité sexuelle et ainsi avant une infection par des virus HPV est la meilleure chose à faire pour prévenir ce risque. Ce vaccin protège contre les 9 types les plus courants de papillomavirus humains. Dans le cadre des programmes cantonaux, une vaccination est faite à l’école (entre 11 et 13 ans) et proposée gratuitement jusqu'à 26 ans.
Comment se déroule la vaccination ?
- La vaccination se fait par une piqûre au bras en 2 doses jusqu'à 15 ans, en 3 doses après.
- L'immunité (protection déployée par le vaccin) est partielle après la première injection, complète après les 2 ou 3 injections (selon l'âge).
- Un rappel n’est pas nécessaire.
- Chez certaines personnes, il peut y avoir des effets secondaires légers : des rougeurs au bras ou un peu de fièvre.
Pourquoi se faire vacciner si jeune ?
- Il a été constaté que ce vaccin produit plus d'anticorps entre 10 et 15 ans : le vaccin est donc plus efficace s'il est fait entre 11 et 14 ans.
- L'idéal est de le faire avant les premières relations sexuelles, pour avoir la certitude de ne pas encore avoir été en contact avec le virus. Mais avoir déjà eu des relations sexuelles n'est pas une contre-indication au vaccin : on peut tout à fait se faire vacciner tout au long de la vie.
Remarques
- Ce vaccin ne protège pas des autres IST - même vacciné·e, il faut continuer de pratiquer le sexe à moindres risques.
- Les contrôles réguliers chez le·la gynécologue restent recommandés : être vacciné·e ne signifie pas que le dépistage du cancer du col de l’utérus devient inutile.
- Fausse rumeur : contrairement à ce que l’on entend dire, ce vaccin ne rend pas stérile.
- Dès 2015, la vaccination contre les HPV est recommandée à tout le monde, car tout le monde peut avoir des verrues génitales et/ou anales et est susceptible, dans de rares cas, de développer un cancer dû aux HPV (col de l’utérus, gorge, anus, plus rarement pénis).
- Depuis le 1er juillet 2016, les coûts de la vaccination sont couverts par les assurances maladie, si elle est effectuée dans le cadre d’un programme cantonal.
J’ai le virus HPV, que faire ?
Contrôle gynécologique
On sait que plus de 70% des cancers du col de l’utérus ont été provoqués par un virus HPV mal ou pas soigné. Mais cela ne veut pas dire que 70% des personnes ayant ce virus ont ou vont développer un cancer !
Le virus peut être détecté lors d’un contrôle gynécologique (dépistage), avec ce que l’on appelle un frottis : le·la médecin va prélever quelques cellules du col de l’utérus pour les analyser. Si l’analyse montre que le virus HPV est présent, pas de panique : cela ne veut pas dire que tu vas développer automatiquement un cancer. Ton·ta médecin te proposera de revenir pour un contrôle 3 mois plus tard.
Trois possibilités se présentent lors de ce 2ème contrôle :
- tu as guéri, sans traitement particulier. Ton corps a bien travaillé pour lutter contre l’infection : c’est ce qui arrive le plus souvent.
- la situation est restée la même. Il te sera alors proposé de faire un contrôle régulier tous les ans.
- la situation s’est aggravée. La·le médecin te proposera alors une cautérisation : il s’agit de soigner au laser les cellules malades, ce qui permet de guérir complètement.
Toute cette procédure permet d’agir avant que le cancer ne se déclare. C’est pour cela que le contrôle gynécologique régulier est recommandé, même si on se fait vacciner.
Contrôle urologique
En cas de verrues sur le pénis, il est indispensable de consulter un·e urologue pour un traitement et son suivi.
Contrôle proctologique
En cas de verrues sur l’anus, il peut y en avoir à l’intérieur du rectum. Pour le savoir, il est nécessaire de consulter un·e proctologue qui réalisera un examen et le cas échéant pourra proposer un traitement et son suivi.
Les récidives sont fréquentes et plusieurs traitements peuvent être nécessaires.
J’ai guéri, et après ?
Si tu as guéri d’une infection due au HPV, tu n’es malheureusement pas immunisé·e pour la vie (comme pour la varicelle par exemple) : on peut attraper plusieurs fois un HPV durant sa vie sexuelle. Ta·ton médecin te parlera peut-être d’une vaccination pour mieux te protéger à l’avenir.
Le vaccin contre le HPV permet de ne pas être infecté·e par certains virus HPV, par contre, il ne protège pas des autres IST : les règles de sexe à moindres risques restent nécessaires !
Je suis vacciné·e, je ne crains plus rien ?
Eh bien non : être vacciné·e ne veut pas dire que tu ne dois plus prendre de précautions. Le vaccin est efficace uniquement contre certains HPV, cela veut dire :
- Qu'il faut continuer à se protéger lors des rapports sexuels avec des préservatifs et faire des dépistages, car ce vaccin ne protège pas de toutes les autres infections sexuellement transmissibles.
- Que le cancer du col de l'utérus n'est pas uniquement provoqué par une infection due aux HPV : un contrôle gynécologique régulier continue à être indispensable, d'autant plus que c'est également le moment où la·le médecin contrôle tes seins - ce qui constitue une très bonne prévention pour lutter également contre le cancer du sein !
Article proposé par PROFA
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