Les violences dans un couple

Qu'est-ce que c'est ?
  • Ce sont les violences qui existent entre conjoints, qu'ils forment un couple marié ou non. Il peut s'agir de violence physique, verbale, psychique, sexuelle ou économique. Les enfants sont des cibles directes des violences entre les parents (ou entre le beau-parent et le parent). Ils subissent un climat de violence à la maison au quotidien, ce qui est très lourd à vivre. Surtout lorsqu'il·elle atteint la période de l'adolescence, l'enfant va souvent essayer de défendre un de ses parents contre l'autre et se met ainsi lui·elle-même en danger.

En tant qu'enfant, tu es vulnérable dans ces situations de violences entre tes parents, parce que ces problèmes te dépassent. Tu risques de perdre ta place d'enfant et tu n'as plus le sentiment d'être en sécurité dans ta famille. Peut-être également as-tu toujours vécu des violences à la maison et penses-tu que c'est normal ? Sache qu'il existe d'autres modèles de relations que la violence pour vivre en couple.

Ce n'est pas ton rôle de régler les problèmes des adultes. Tu as raison de penser à toi et de chercher à améliorer la situation en parlant de tes problèmes à une personne extérieure, qui saura te conseiller, te guider et te soutenir. Tu as le droit de demander de l'aide.

Un de mes parents est la cible des violences

Ta mère ou ton père reçoit des coups de la part de ton père·ta mère (ton beau-père·ta belle-mère) et tu ne sais pas quoi faire ? Ces derniers temps, c'est devenu de plus en plus fréquent et violent et peut-être que tu crains pour sa sécurité, pour la tienne et celle de tes frères et sœurs. Tu ressens de la tristesse, de la colère et aussi de l'impuissance, car tu ne peux pas empêcher ce qui arrive. Peut-être que tu culpabilises, que tu ressens de la honte... Tu as peur des conséquences qu'une dénonciation pourrait provoquer, car il s'agit quand même de ton père... En plus, tu ne sais même pas comment pourrait réagir ta mère·ton père : est-ce qu'il·elle ferait comme si de rien n'était ? Est-ce qu'il·elle banaliserait les violences qu'il·elle subit pour ne pas contrarier ton père, parce qu'il·elle l'aime ? Est-ce qu'il·elle te défendrait ou pas ? Te soutiendrait-il·elle ou ferait-il·elle marche arrière par peur ? Peut-être qu'à la maison, personne n'ose parler. Et toi, dans tout ça ? Est-ce que tu penses mériter une vie meilleure ?

Peut-être que la peur que tu ressens t'empêche pour le moment de penser. Et pourtant, il est possible d'améliorer ton quotidien.

Le seul moyen de faire cesser les violences à la maison est d'en parler avec une personne de confiance qui pourra t'aider à réfléchir à la meilleure façon de réagir. Tu peux également contacter le service de médiation scolaire, l'infirmier·ère de ton école, un·e médecin ou un centre de prise en charge pour les personnes victimes de violences (centre LAVI).

En parler est le premier pas, essentiel pour changer ta vie actuelle et la rendre meilleure. C'est aussi un geste qui t'aidera pour ta vie future. Si c'est difficile pour toi d'en parler, parce que tu crains le regard des autres ou que tu as peur des conséquences de tes confidences (que la personne les répète par exemple), c'est bien compréhensible. La peur a le pouvoir d'enfermer les personnes, de les isoler du monde. Oser prendre la parole et révéler les choses telles qu'elles sont t'aidera à retrouver ta liberté.

Si tu veux en savoir plus:

Comment savoir si c’est de la violence conjugale?

Si toi qui lis ce texte

  • Tu te sens accepté·e par ceux·celles qui t'entourent comme une personne à part entière
  • Tu ressens de l'estime et de la considération pour toi
  • Tu penses que l'on tient compte dans la mesure du possible de ton avis, de tes goûts, de tes envies, etc.

Si tu es dans ce cas, c'est bien, et tu peux t'en réjouir.

Mais si

  • Tu te sens plutôt en situation d'échec avec une personne, et que tu ne parviens pas à te faire comprendre
  • Tu te sens dans une position d'infériorité face à une personne ou dans une position de soumission telle que tu perds le contrôle de toi-même et que tu te sens très mal au quotidien dans ta famille
  • Tu te sens maltraité·e, si on te bat, si un·e adulte, un·e proche, un parent, un frère, une sœur ou un·e autre enfant plus âgé·e que toi t'abuse sexuellement

alors il est urgent d’essayer de faire changer la situation.

Briser la loi du silence

Faire le pas de parler est certainement le plus difficile, que ce soit par peur ou par loyauté à l'auteur·e. Tu ne souhaites pas créer d'ennuis à l'auteur·e des violences, parce que tu te sens attaché·e à lui·elle, tu te sens responsable de ce qui pourrait lui arriver... Peut-être aussi que tu crains sa réaction, ses menaces ou de perdre son amour, ou que tu subis des pressions de la part de ta famille pour te taire. Dans cette situation, tu as le droit de penser à toi. En protégeant l'auteur·e des violences, la situation ne peut qu'empirer pour toi et pour l'auteur·e. Tu continues à souffrir et à endurer ces violences que tu ne mérites jamais et tu ne places pas l'auteur·e face à ses responsabilités. Son comportement est interdit et punissable par la loi. Il faut impérativement que tu cherches de l'aide sans plus attendre.

Concrètement, que faire?
  • Prendre contact avec un organisme de protection des mineur·e·s ou de personnes victimes d'agressions (si tu as plus de 18 ans). Tu trouveras sur ciao.ch toutes les adresses d'institutions de ton canton de domicile

  • Faire établir un constat médical auprès d'un·e médecin: il s'agit d'un CCB (constat de coups et blessures)

  • Déposer une plainte à la police

  • Envisager un placement d'urgence

N'oublie pas que tu as le droit de demander de te faire examiner par une personne du même sexe que toi (médecin, gynécologue ou encore psychologue).

Les cibles de violence vivent des moments très durs. C'est important que tu puisses te libérer de ce poids en te faisant aider par un·e psychologue ou médecin.

Le·la psy, c'est qui?

Parler de la violence pour en sortir

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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