Comment arrêter ce chaos émotionnel ?

Nous entendons ton mal-être, et tu as bien fait de nous écrire. C’est courageux de mettre des mots sur ce que tu ressens, et nous espérons que notre réponse pourra t’apporter un peu de réconfort ou au moins quelques pistes pour t’aider à mieux traverser ce que tu vis au quotidien.

Le tourbillon émotionnel que tu décris est très fréquent à l’adolescence. C’est une période où l’on est confronté·e à une grande intensité d’émotions, à des défis nombreux et à des pressions parfois difficiles à gérer : les relations sociales et amoureuses, la construction de l’identité, la gestion des émotions, les attentes des autres, la comparaison... C’est compréhensible que tout cela te secoue. Tu trouveras en bas de page quelques articles qui abordent ces sujets plus en détail si tu veux aller plus loin.

Tu dis ressentir des émotions fortes envers tes pairs (amour, colère, haine parfois) et tu t’interroges sur l’origine de ces réactions. Il est possible que cela soit en partie lié à des comparaisons avec les autres : leur facilité à entrer en contact, à parler, à se sentir à l’aise. Se comparer peut parfois motiver à avancer, mais cela peut aussi nourrir de la frustration ou une forme de mal-être.

Il est important de se rappeler que chacun·e a ses forces et ses fragilités, même si beaucoup tentent de masquer ce qu’iels perçoivent comme des "faiblesses", souvent par peur d’être jugé·e ou rejeté·e. Cela pose une vraie question : souhaite-t-on vraiment être entouré·e de personnes qui ne nous acceptent pas tel·le que nous sommes ? Est-ce que ces personnes peuvent vraiment nous aider à grandir, à nous sentir bien, à nous épanouir ?

Quand on a peur du regard des autres, on a aussi tendance à se replier sur soi, à ruminer, à se concentrer sur ce que l’on ressent ou pense. Une stratégie qui peut aider est de ramener doucement ton attention vers l’extérieur : observer un objet autour de toi et le décrire mentalement, ou énumérer les sons que tu entends. Ces petits exercices simples peuvent parfois apaiser l’anxiété et te recentrer.

Tu te demandes aussi ce qu’il se passerait si tu disais à quelqu’un qu’iel te manque. C’est une question très légitime, et il n’y a en réalité que deux réponses possibles : soit la personne ressent la même chose, soit non. Dans les deux cas, exprimer ce que tu ressens te permettra de sortir de l’incertitude. Et même si la réponse n’est pas celle que tu espères, cela te donnera l’occasion de te recentrer sur toi et de tourner la page, plutôt que de rester bloqué dans des pensées sans fin.

Nous savons que faire face à ses peurs est souvent difficile. Mais éviter sans cesse les situations inconfortables peut finir par renforcer encore davantage ces peurs, et t’isoler. Pour sortir de ce cercle, tu peux essayer de te confronter petit à petit à ce qui t’effraie, en commençant par une situation qui te fait un peu peur, mais reste gérable. Comme un·e scientifique qui mène une expérience, observe ce qui se passe sans te juger : il se pourrait bien que ta peur diminue au fil du temps.

Le regard des autres agit souvent comme un miroir grossissant de nos propres critiques intérieures. C’est pourquoi, dans les moments de doute ou de difficulté sociale, il est essentiel d’apprendre à être plus doux avec toi-même. Ton dialogue intérieur peut faire toute la différence. Plutôt que de te critiquer, tu peux essayer des phrases plus apaisantes, comme : "Peu importe ce qu’il se passe, j’ai fait de mon mieux" ou "C’est normal de me sentir comme ça, je suis humain·e". Ces mots peuvent t’aider à retrouver un peu de calme et de confiance.

Tu trouveras ci-dessous quelques articles qui pourraient t’éclairer davantage. N'hésite pas à revenir si tu as d'autres questions,

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