Question (Garçon / 2007)

Bonjour,

je me suis fait harcelé pendant 5 ou 6 ans (de la 3 ou 4H à la 7H), puis je suis encore resté dans la même école pendant 1 année, j'étais terrifié par la simple idée de l'école au point d'en avoir des symptômes physique (mal de tête, tête qui tourne, mal au ventre et une sensation que je n'arriverai pas vraiment à décrire dans laquelle je ne peux plus vraiment réfléchir et apprendre/retenir ce qui se passe, ce dit, c'est vraiment bizarre comme sensation) et j'ai encore parfois certains de ces symptômes 4 ans et demi plus tard en cours d'allemand au lycée par exemple, j'ai déjà été suivi par 3 psychologues et 1 psychiatre, j'ai fait de l'EMDR et le psychiatre m'a fait passer un test de QI (140 mais extrêmement nuancé (de 200 en logique à 80 en vitesse)) et à déterminé que j'étais probablement autiste asperger, je suis actuellement suivie par un psychologue, mais je n'arrive pas à lui parler de ça... parce que je vais le voir pour ma relation avec ma "belle mère" (je sais que c'est débile, mais ça me bloque).

Aujourd'hui, en plus de toujours éprouvé certains des symptômes que j'éprouvais à l'époque, je traverse des "crises" plus ou moins fréquentes depuis le 23 décembre 2022, je perd complètement le contrôle et les souvenir reviennent, je pleurs, j'ai des flashback émotionnel, j'ai mal et parfois je tremble même et je me cogne la tête contre un mur/une poutre ou avec mes mains.

Entre temps je suis tombé amoureux d'une fille... je suis amoureux d'elle depuis la première semaine où on s'est "rencontré", soit la rentré 2019 (quand j'ai changé d'école), depuis on à toujours été dans la même classe, sauf cette année, quand je l'ai appris, je me suis effondré. Pourtant je peux compté sur les doigts de mes mains le nombre de fois où l'on s'est parlé, dès que je la vois, je suis stressé, je perd mes moyens, j'agis comme un imbécile.
Quand elle a pour la première fois fait un malaise, mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai simplement laissé la prof faire, aujourd'hui presque rien n'a changé, je suis plus stressé quand elle fait un malaise que lorsque je suis à 7m de haut en train de passer d'une échelle à une fenêtre sans être assurer, la seul chose qui a changé, c'est que je n'intervient plus parce que je ne sais pas quoi faire, mais parce que je sais que je n'ai pas les idées claire et que je veux évité toute situation gênante, je me tient donc simplement près à intervenir si elle arrête de respirer et vérifie ce que les autres font.

J'ai constamment peur de perdre les gens auxquelles je tient, et le pire, c'est que j'ai l'impression de les perdre, je n'ai plus parlé à certaine personnes de m'a classe de 11H depuis 1 ans et demi alors que je les vois touts les jours et que je tient sincèrement à eux, mais je n'ai pas l'impression que ce soit réciproque, j'ai l'impression d'être un simple élément de décors, j'ai toujours l'impression de ne pas en faire assez et de ne pas pouvoir en faire assez, si je le pouvait, je passerait l'intégralité de mon temps libre chez les pompiers.

Ces derniers temps, j'ai l'impression de me perdre, ma mémoire flanche, je n'arrive plus vraiment à me concentrer et je perd la majeur partie de ma curiosité.

Je me suis récemment rendu compte que touts les bon souvenirs que j'ai (et que je garde, je sais que j'ai passer de super moments avec mes parents, mais je ne m'en souviens pas vraiment et je n'arrive pas à me rappeler le bonheur qu'ils m'ont amené), se répartissent tous sur une période d'une année et demi ou sur 4 ans pour ceux liés à l'église et à la CJMS(Conférence Jeunesse Mennonite Suisse).

Aujourd'hui, tout ce qui me fait tenir, c'est l'église, les pompiers, la perspective de ne plus voir cette fille pendant longtemps et la perspective de la douleurs que je pourrais causer à ma famille et à mes amis.

Je ne sais plus vraiment quoi faire et je ne comprend pas ce qui m'arrive (ce qui m'est insupportable), si vous avez une idée de ce que je pourrais avoir ou de ce que je pourrais faire pour allé mieux, je suis preneur.

Bonne journée.

Post Scriptum: Désolé pour la structure catastrophique de ce message, quand je repense à tout ça, je n'arrive pas à me concentrer et à structurer les choses et j'en ai surement oublié pas mal...

Réponse

Ton message est parfaitement clair, et nous comprenons sa structure pour te répondre. Nous lisons également que tu as une absolument magnifique conscience de toi, et une grande intelligence émotionnelle. Lorsqu'on a une telle sensibilité, on observe beaucoup le monde et les autres, et on s'observe beaucoup soi-même, ce qui fait que l'on pense beaucoup.

Quand on réfléchit beaucoup, on n'a pas toujours de la présence à sa respiration, à ses muscles crispés, et à ses émotions, et cela peut devenir fatigant et donner ces sensations de symptômes physiques, ce sentiment de déconnexion/dissociation de soi. Lorsque cela se produit, il arrive de perdre sa concentration et sa curiosité, car le stress est trop haut.

Ce que nous te proposons tout d'abord est de pratiquer une activité régulière qui t'aide à te reconnecter à ton corps, comme un sport, de la danse, de la respiration en pleine conscience/cohérence cardiaque, du Qi Gong, une activité créatrice, etc. Cela t'aidera à sortir de ta tête et prendre soin de toutes les parties de toi, de te sentir compétent et faire quelque chose qui te donne du plaisir à toi. Cela t'aidera à aller mieux peu à peu, en "faisant" et moins en "pensant"! 

Nous lisons aussi que tu observes beaucoup les autres et ce qui arrive à cette fille que tu aimes. Quand on se concentre beaucoup sur ce que font ou non les autres, cela nous empêche parfois de se voir soi-même en miroir, et donne un sentiment de solitude. Si ces personnes à qui tu ne parles plus ne s'intéressent plus à toi, peut-être peux-tu essayer différentes techniques pour renouer des liens. L'image que nous te proposons est que si on n'enlève pas de temps en temps son armure, les autres ne peuvent pas voir les trésors cachés dessous.

Pratiquer une activité qui te plaît à toi te permettra aussi de faire de nouvelles rencontres avec des personnes qui te correspondent davantage. Tu as de la valeur, une grande lucidité et une envie d'être au service du monde et des autres. Nous ne doutons pas que tu trouves ton chemin dans une voie qui te corresponde vraiment et que tu parviennes peu à peu à t'entourer de relations nourrissantes avec des personnes qui souhaitent te découvrir !

Ensuite, nous lisons que tu as un suivi avec un psychologue et que tu n'oses pas lui parler du harcèlement que tu as vécu. Parfois, on ne peut pas se sortir seul des choses traumatisantes  (nous faisons référence aux flashbacks et aux sentiments négatifs qui reviennent). Les psychologues et psychiatres sont des professionnel·le·s formé·e·s avec des outils pour te soutenir. N'hésite donc pas à te lancer pour lui décrire ce que tu vis, tel que tu nous le décris à nous. Ainsi, il pourra trouver avec toi des astuces pour te soutenir et des solutions adaptées à ton rythme.

Pour t'aider à le lui communiquer, tu peux, par exemple, lui dire : "il y a un sujet dont je n'ose pas parler avec vous, pouvez-vous m'aider à en parler ?", et lui exprimer pourquoi tu as peur de lui en parler. À partir de là, vous pourrez doucement ouvrir ce sujet ensemble, pour que tu te sentes mieux et que tu puisses comprendre un peu mieux ce qu'il t'arrive et à le mettre en mot avec lui. Il est bon aussi de sortir de sa tête pour en parler avec quelqu'un, ça soulage et donne un sentiment de sécurité. Nous t'encourageons en ce sens, et te mettons quelques articles qui peuvent te soutenir.

Nous restons bien sûr à ta disposition pour te répondre avec plaisir si tu souhaites continuer à nous écrire !


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Dernière modification le 29 février 2024

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