Avec l'augmentation du nombre de divorce, il devient tout à fait courant pour les enfants d'avoir des parents séparés, de vivre dans deux maisons et de passer régulièrement de l'une à l'autre. Cependant, vivre cette séparation n'est pas facile et se passe rarement sans une part de souffrance. Faire le deuil du couple parental et d'une famille unie n'est jamais simple.

Mes parents divorcent, et moi alors ?

Jusqu'à présent, tes parents étaient là pour toi et, ensemble, ils t'apportaient protection et sécurité. Maintenant, pour des raisons qui les regardent, ils se séparent. Cet événement entraîne, ou va entraîner, un bouleversement de ton existence et changera des choses sur lesquelles tu n'auras pas énormément de pouvoir. Il est même souhaitable que tu ne t'en mêles pas.

Le divorce concerne l'histoire d'amour de tes parents. Ils resteront toujours tes parents quoi qu'il arrive. A ce titre, ils vont très certainement continuer à t'aimer et à se préoccuper de toi. Il te faudra sûrement un peu de patience pour que la situation se stabilise.

Parfois, malgré les bouleversements que cela peut entraîner dans ta vie et la tristesse que tu peux ressentir, cette séparation est une bonne chose. En effet, malgré tous les soucis que cette solution peut te causer, elle peut être vécue comme un soulagement, pour toi comme pour tes parents. Elle permet de mettre un terme au climat de tension qui régnait dans ta famille.

Sentiments de perte

Même si, à la suite du divorce de tes parents, ta situation va changer par rapport à ta vie d'avant, tout ne va pas forcément être bouleversé de fond en comble, car tu pourras par exemple garder tes ami·e·s, tes activités habituelles ou ton école.

Dans un premier temps, il est possible que cela te prive de tes repères et que tu n'arrives pas à te situer entre des émotions contradictoires que tu as du mal à gérer. Cependant, tes parents et toi-même allez digérer l'événement, chacun·e à sa manière et à son rythme, et chacun·e retrouvera de nouvelles marques et habitudes.

Ce travail pourra prendre plus ou moins de temps, selon le degré de conflit qui existe entre tes parents. En effet, si tes parents ont de gros conflits, ils auront plus de peine à se mettre d'accord sur les dispositions futures, qui concernent leur séparation et qui te concernent également pour une partie.

Sentiment de solitude

Pendant cette phase de crise qui accompagne la séparation, il est possible que tu éprouves un sentiment de solitude parce que tes parents sont particulièrement préoccupés par leurs propres problèmes, leur chagrin et leurs devoirs d'adultes. Ils ont en effet à régler des problèmes concrets liés à la prise en charge des enfants et aux questions financières.

Dans ce contexte, ils seront peut-être moins à l'écoute de tes besoins et de la détresse que tu peux éprouver. Donne-toi la permission d'exprimer tes besoins, par exemple à un membre de ta famille comme un oncle ou une tante, ou encore à un·e adulte de confiance qui n'est pas de ta famille. Tu peux aussi mettre par écrit tes sentiments. Tes colères, frustrations etc…

Prends soin de toi en continuant à faire des choses qui te plaisent, à voir des ami·e·s, pour garder le moral et te changer les idées. Tu peux t'occuper de toi en faisant du sport ou de la musique. Tu peux aussi te concentrer sur l'école ou sur ton travail.

En colère !

La décision de tes parents peut te paraître égoïste, injuste et tu peux avoir des accès de colère face à cette situation dont tu n'es pas responsable. Quand tu la sens monter en toi (ton cœur s'accélère, ta respiration devient courte, tu transpires), essaie de prendre de longues respirations pour retrouver le calme. Va faire un tour et quand tu te sens plus calme, prends le temps d'expliquer ce qui a provoqué cette colère.

Divorce des parents et conflits de loyauté

Tu crois peut-être que tu as un choix à faire entre tes deux parents, que tu aimes tous les deux. Ils chercheront peut-être, consciemment ou non, à ce que tu prennes parti pour l'un ou l'autre. Toi-même, tu pourras avoir envie ou te sentir dans l'obligation de soutenir le parent qui te paraît souffrir le plus ou celui avec lequel tu vas continuer à vivre. Tu n'as pas à faire de choix entre tes parents, mais tu as le droit de leur parler de ce que tu ressens. Tu peux leur dire que tu ne souhaites pas prendre position dans leur conflit. Il serait même mieux pour toi que tu restes en dehors.

Même si cette situation te touche profondément, ce n'est pas à toi de porter leurs difficultés sur tes épaules, ni de te mêler de leurs désaccords. C'est à eux de gérer cette séparation et ils le feront du mieux qu'ils le pourront.

De ton côté, ton rôle est de ne pas envenimer la situation ou de rendre les choses plus difficiles, en rapportant par exemple des paroles d'un parent qui seront douloureuses à entendre pour l'autre, ou en jouant sur le fait que tes parents ne communiquent pas entre eux pour obtenir de l'un ce que l'autre t'a refusé.

À qui en parler ?

Quels que soient tes sentiments et tes réactions face à la séparation de tes parents, les personnes auxquelles tu te confies peuvent t'aider à trouver des pistes pour mieux supporter la situation et pour pouvoir exprimer tes besoins, ainsi que partager tes émotions.

Si tu sens que tes parents sont assez disponibles, tu peux t'adresser à eux. En effet, même s'ils sont actuellement au cœur de la tourmente, ils vont peu à peu se calmer, répondre à tes questions et trouver des mots rassurants. Tes parents sont les personnes les mieux placées pour t'expliquer ce qu'il est en train de se passer. De même, les autres membres de ta famille, comme tes frères et sœurs, oncles et tantes, parrains et marraines ou tes grands-parents, peuvent t'être d'un grand réconfort.

Il faut que tu saches que, sauf cas exceptionnels, les frères et sœurs ne sont pas séparés après le divorce des parents. Par ailleurs, tu as tout à fait le droit de continuer à rencontrer les membres de la famille de tes deux parents, que ce soit celle du parent qui a ta garde, donc celui chez qui tu vis, ou celle du parent qualifié de "non gardien".

Si tu souhaites en parler à quelqu'un d'extérieur à ta famille, tu peux t'adresser à tes enseignant·e·s, aux conseiller·ère·s sociaux·ales de ton école, aux médiateur·trice·s scolaires, au médecin de famille ou encore à des ami·e·s ou toute personne en qui tu as confiance.

Il existe également une ligne téléphonique pour les jeunes, le 147. Des intervenant·e·s, professionnel·le·s, répondent 24 heures sur 24 aux questions et aux préoccupations des enfants et des adolescent·e·s. Tu pourras y aborder tout ce qui te tracasse et qui peut te sembler difficile à dire directement en face de quelqu'un.

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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