La transformation physique est la plus apparente. Elle débute avec la puberté.

A l'adolescence, le corps se modifie: ta taille, ton poids, ta silhouette, et même ta peau changent. Tes poils poussent. Toutes ces transformations physiques sont déstabilisantes, car elles débarquent souvent brusquement et de manière peu harmonieuse.

  • En tant que garçon, tu peux encore posséder ta voix d'enfant qui tout d'un coup et dans la même phrase peut devenir basse puis remonter dans l'aigu sans prévenir. Tu peux avoir de grands pieds, tout en restant petit ou grandir comme une asperge, en ayant des crampes, tellement tu pousses vite. Tu peux aussi rester de petite taille à côté de tous tes copains qui sont grands et des filles qui ressemblent déjà à des femmes.
  • En tant que fille, tes seins peuvent devenir très gros ou au contraire rester petits alors que toutes les copines ont déjà de la poitrine. Tes règles arrivent et tu as mal au ventre ou te sens gênée par ce sang qui risque de tacher tes vêtements. Il est aussi possible que toutes tes copines aient leurs règles et toi pas encore.
Tu ne te sens peut-être plus comme avant? Tu sens que quelque chose en toi est différent, et ton image dans le miroir change elle aussi. Des fois, tu ne supportes pas ton reflet, et à d'autres moments, tu te trouves plutôt agréable à regarder. Tu as du mal à t'habituer à ses nouvelles dimensions et réactions. Tu dois apprendre à accepter ton corps qui évolue, et cela peut prendre un certain temps. Mais tous ces changement sont normaux: ils se produisent au rythme de chacun·e.

Tes idées aussi ne sont plus les mêmes. Tu évolues aussi sur le plan psychique: tu ne ressens plus les choses de la même façon, des émotions nouvelles et des besoins nouveaux se font sentir. Tu as besoin de pouvoir prendre petit à petit ton indépendance vis-à-vis de tes parents et de devenir autonome. Tu n'es plus un·e enfant.

Le cerveau humain évolue rapidement jusqu'à l'âge de 20 ans. Et tout comme ton corps et ton esprit, tes capacités intellectuelles se développent et évoluent. Ton pouvoir de réflexion et d'analyse sur toi-même, sur ta vie et sur le monde s'élargit. Tu peux construire des hypothèses à partir de diverses idées et manipuler des sujets abstraits, ce que tu ne pouvais pas faire avant.

Face au miroir

La réalité peut être autre que celle dont tu rêvais et tu réalises que ton corps est programmé pour évoluer d'une manière qui n'est pas forcément celle que tu imaginais. Ta taille, ton poids, ta silhouette, ta pilosité, ta peau ou même tes organes génitaux peuvent te complexer. Tu peux alors avoir tendance à te comparer aux autres et à vouloir modeler ton corps pour correspondre à la mode du moment.

Ce n'est pas facile d'être bien dans son corps à l'adolescence, mais il suffit de regarder autour de toi pour constater que les gens sont loin d'avoir un physique parfait et que cela ne les empêche pas de faire leur vie. Souvent les plus beaux·belles ne sont pas les plus heureux·euses en amour et en amitié.

Ta personnalité et ton attitude font vraiment la différence. Tes ami·e·s t'apprécient pour ton sens de l'humour, ton soutien, ta loyauté, et non pas pour la longueur de ton nez, ni pour tes muscles.

Quant à la séduction, il y a bien sûr une part de physique, mais qui ne se résume pas à la taille des seins ni à l'épilation du torse. N'as-tu jamais connu personne qui sans être un top model avait beaucoup de succès? Si les gens sentent que tu es bien dans ton corps, même s'il est imparfait, tu vas dégager une énergie positive qui va donner envie de te connaître.

Idéal et réalité

Il n'est pas nécessaire d'avoir de grandes qualités pour se sentir bien avec soi-même. Cela dépend plutôt du regard que tu portes sur toi. Pour un·e enfant, tout est possible, tous les métiers, tous les combats.

En devenant adulte, on se confronte inévitablement à des limites qu'on n'avait pas prévues. On n'a pas la taille voulue, les études ne mènent pas où on pensait, on n'a pas la tête qu'il faut, etc. Entre l'idéal et la réalité, il faut s'adapter. L'idéal est utile parce qu'il motive pour avancer et se développer, mais il faut aussi faire du chemin pour accepter ses limites.

Lorsqu'on n'est pas content·e de soi, de son image, on passe par des moments de déprime. On ne peut pas savoir comment ce sera dans quelques années, il faut faire avec le présent, avec les limites du présent. Alors on peut toujours rêver son avenir, mais si on ne reste que dans le rêve, ça devient aussi très frustrant.

Il y a donc tout un soin à mettre pour être en bonne relation avec soi.

Les moments de solitude

Les moments de solitude sont nécessaires. Cela devient problématique si ce sentiment de solitude devient permanent, qu'il te fait souffrir et que tu sens que tu te replies sur toi-même.

Si cette solitude te pèse ou qu'elle prend beaucoup de place et t'empêche d'être bien, n'hésite pas à demander de l'aide à un·e adulte de confiance: tes parents, un·e adulte de ta famille, un·e professeur, l'infirmier·ère scolaire... Et si tu ne connais personne autour de toi qui puisse t'apporter un soutien, tu peux écrire à CIAO pour exposer ce que tu vis en ce moment. Ou téléphoner au 147. Les répondant·e·s sont des adultes professionnel·le·s qui répondent dans le respect de ton anonymat.

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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