L'anorexie mentale, la boulimie, les accès hyperphagiques et les autres formes de troubles alimentaires peuvent avoir de nombreuses conséquences sur la santé physique et mentale des personnes concernées. Selon la gravité et l'état d'avancement de la maladie, on peut voir apparaître une ou plusieurs de ces conséquences.

Conséquences physiques d'un trouble du comportement alimentaire (TCA)

  • En l’absence de contraception hormonale chez les filles, les règles disparaissent (ou n'apparaissent pas si elles n'étaient pas encore présentes) suite à une importante perte de poids. C'est ce qu'on appelle l'aménorrhée.
  • Des nutriments importants pour l'organisme (minéraux, etc.) manquent : on parle de carence. Lorsqu'on souffre de boulimie, même avec un poids normal, on peut avoir ces carences. La plus sévère est la perte de potassium, liée à une dénutrition et aux vomissements fréquents. Cela peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, voire un arrêt cardiaque qui peut engendrer la mort.
  • Une dénutrition grave implique aussi que le cerveau manque de micro-nutriments et fonctionne plus lentement, il devient donc difficile de se concentrer.
  • Une fatigue intense, des malaises.
  • Une sécheresse de la peau.
  • La perte des cheveux ou à l’inverse, l’hyperpilosité.
  • La constipation.
  • L’ostéoporose : c'est une perte de calcium et d'autres minéraux contenus dans l'os qui provoque sa fragilité. Notre capital osseux se construit jusqu'à l'âge de 20-25 ans : s'il ne peut pas se réaliser correctement à ce moment, cela risque de provoquer une fragilité des os à vie, avec un risque de fractures plus élevé que la normale.
  • Une sensation de froid et des extrémités (mains, pieds) violettes.
  • Les dents et gencives s’abîment. Les vomissements agressent l'émail qui se trouve sur les dents : les dents se carient plus facilement. Ils provoquent aussi des saignements des gencives et un déchaussement des dents.
  • Les vomissements peuvent entraîner un déchirement de l'oesophage (conduit qui relie la bouche à l'estomac).
  • L'obésité lors de troubles hyperphagiques.
  • Dans les cas extrêmes, ne pas manger suffisamment peut causer la mort.

Même si c’est pour autre chose que le TCA, il est très important lors d'une consultation chez son·sa médecin, de lui dire si l’on se fait vomir, afin qu'il·elle puisse faire un contrôle de toutes les composantes physiques et éviter que cela ne s’aggrave. Le·la médecin n’est pas là pour juger mais pour détecter les problèmes et prendre soin de ses patient·e·s.

Conséquences au niveau psychique et social

  • On ne pense qu'à la nourriture et au poids : on parle alors de "pensées obsessionnelles". C'est comme si on devenait prisonnier de ses pensées qui tournent uniquement autour de la nourriture et de son poids.
  • On a une image déformée de son corps et de soi-même : les anorexiques se voient trop gros·se·s alors qu'en réalité, leur poids se situe en dessous de la normale. Les boulimiques vivent dans la honte et le dégoût d'eux·elles-mêmes.
  • L'humeur change souvent et sans raison apparente, avec des phases d'excitation et de profonde dépression (troubles de l'humeur).
  • On peut aussi avoir un sentiment de solitude car on n'ose pas parler de ce qui nous arrive, par honte, par crainte du jugement ou parce qu'on est persuadé·e que personne ne peut nous comprendre. Mais vivre en essayant de cacher la maladie demande aussi beaucoup d'énergie.
  • On a des difficultés dans les relations avec les autres, on s’isole.
  • On a une peur très grande du jugement des autres.
  • On a aussi une difficulté à se concentrer.
  • Il peut arriver qu’on ait des troubles du sommeil.
  • Parfois il y a l’apparition d'autres dépendances de toutes sortes (ex : alcool, médicaments, achats compulsifs etc.).
  • On refuse d’admettre la réalité de la maladie et de sa gravité, cela s’appelle le déni.
  • On peut souffrir de dépression.
  • Il peut arriver qu’on ait des pensées suicidaires.

Pour éviter que la maladie ne se prolonge ou n'ait de répercussions graves, il est essentiel de la prendre au sérieux et de mettre en place au plus vite un traitement approprié.

Si tu veux en savoir plus :

Peut-on guérir d'un trouble du comportement alimentaire ?

L'apparition d'un trouble alimentaire a aussi de lourdes répercussions sur les proches qui se trouvent souvent très démuni·e·s face à la maladie.

Si un·e de tes proches est atteint de TCA et tu souhaites savoir comment l'aider :

Je suis proche d'une personne atteinte de TCA : que faire ?

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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