J'ai l'impression d'être "une coquille vide"

Tu nous dis avoir l’impression d’être « une coquille vide », de ne pas réussir à ressentir d’émotions, à part la joie et la colère. Tu as très bien fait d’écrire ce message, rien que pour ne pas garder tout cela pour toi. C’est aussi très courageux d’oser l’écrire alors que tu dis n’en avoir encore parlé à personne.

Parfois, lorsqu’on a beaucoup gardé pour soi pendant longtemps, le corps et le cœur se protègent en quelque sorte, en mettant un peu de distance avec les émotions. Cela peut donner cette impression de vide, comme si tout était « éteint » à l’intérieur. Et la colère, elle, peut parfois être le seul sentiment qui reste visible, et peut aussi souvent traduire une souffrance accumulée, une forme de défense contre ce qui a été trop douloureux.

Tu dis aussi que tu n’attaches pas vraiment d’importance à tes relations, même si tu t’entends bien avec les autres. C’est peut-être aussi une manière de te protéger : quand on a été plusieurs fois déçu·e ou blessé·e dans le passé, c’est aussi plus compliqué de laisser les autres rentrer dans notre monde.

Tu as déjà fait un pas important en écrivant ici. Même si tu as l’impression que « ça ne changera rien », mettre des mots sur ce que tu ressens est une première étape vers un changement possible. En parler avec un·e professionnel·le (psychologue, infirmier·ère scolaire, etc.) pourrait t’aider à comprendre ce vide, à remettre un peu de sens sur ce que tu vis et à retrouver un lien avec tes émotions petit à petit, si c’est que tu souhaites.

Tu n’as pas à porter tout ça seul, il existe des espaces sûrs où tu peux dire ce que tu ressens, à ton rythme. Si tu sens que cette colère devient trop forte ou que tu as peur de perdre le contrôle, n’hésite pas à demander de l’aide. Tu peux, par exemple, appeler le 147 (qui est un numéro gratuit, anonyme, disponible 24h/24, tous les jours) pour parler à quelqu’un qui saura t’écouter et te conseiller sur ce que tu vis. Et si tu as autour de toi quelqu’un en qui tu as particulièrement confiance (un·e ami·e, un membre de ta famille, un·e enseignant·e, etc.), n’hésite pas à lui en parler : cela t’aidera à ne pas affronter tout cela seul.

Tu montres déjà beaucoup de lucidité et de courage en t’exprimant ici. N’hésite pas à continuer à écrire, même si tu as l’impression que ce n’est qu’un petit pas. C’est souvent comme ça que les choses commencent à bouger.

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