Question (Non binaire / 2008)

Hello...

Je suis torturée, mentalement, physiquement, je n'en peux plus, il y a trop sur moi. On me contraint à faire ceci ou cela, je n'en veux pas. J'en ai clairement marre. En cours quand j'essaie juste de tenir mes mains à distance de mon bras pour pas me mutiler à nouveau la prof arrive et me fait "surtout force pas tu risques d'avoir un claquage de cerveau" car on devait faire un exercice. C'était une mauvaise journée, encore pire que la veille et la veille de la veille. La veille de la veille, j'avais mal à la tête, j'étais pas bien du tout, et la même prof m'a dit "(mon prénom) tu vas travailler ou bien tu restes à faire le clown sur ta chaise?"

Mon père balance tout sur mon dos, ses problèmes qu'il a à cause de moi -à cause de lui en fait- , ceux du tribunal, ceux du travail, ceux de son couple avec ma belle-mère, ceux d'argent, ceux de quand il rage contre quelqu'un, ...

Tout est soit ma faute soit mis sur mon dos. Je pense que vous pouvez imaginer la pression sur ma santé mentale, je ne vous fais pas de dessin.
Mes bras c'est la seconde guerre mondiale. Ya des trous et du sang.
Partout.

Et les gens ne remarquent rien. Ils n'ont jamais rien remarqué. J'ai sorti hier soir une excuse bidon à ma mère car le jour même on avait eu une épreuve sportive avec des posts à faire. Il y en avait un ou 6 personnes me portaient sur des ficelles attachées en soleil (j'étais dans le rond du milieu du soleil et ils tenaient les "rayons") et que je m'étais fait ca en tombant par terre quand un des gens qui tenait la corde était tombé avec tous les autres.

Ya une fille qui a remarqué ça, mardi. Elle m'a demandé "t'as un chat?"
moi j'ai répondu "oui, il s'appelle (nom du chat) et il est de la race des snowshoe. "
"ok. C'est ton chat, ça?"
Je me souviens avoir descendu ma manche. Quel réflexe.
"ouaiiis"
"mhm. Nan, c'est pas ton chat meuf."
"Ok, si tu le dis"
J'ai fini par avouer, elle m'a dit "courage, et arrête ça."
Lol. Oui ok elle se préoccupe un minimum de moi mais le lendemain à l'école elle m'a magistralement ignorée. Pas un mot. Même pendant la pause des 4h où on était ensemble...

Ma vie c'est toujours comme ça. Les gens voient, prennent un peu pitié de moi, un jour ça passe mais après c'est de nouveau le vide et le sentiment fondé d'être ignorée.
Tout le temps.
Pendant la marche du matin,( ah oui et pendant la moitié de cette putain de marche j'étais pliée en deux parce que j'avais mes règles... Jusqu'à ce que ma sauveuse Z me dise qu'elle a un Dafalgan, que j'ai reçu comme une ostie presque et 40 minutes après c'était tout ok) (donc je disais pendant la marche du matin,) une fille dont j'ai déjà parlé qu'on va appeler A a été très désagréable avec moi. Elle a jamais été agréable avec moi en fait. Elle boudait C, L et M à cause que L ne lui avait pas donné de deuxième bonbon je crois. Je suis allée vers elle pour la réconforter et lui passer une fraise tagada. Elle m'a dit "J'aime pas les fraises Tagada." moi j'ai dit OK, mais je l'avais vue en manger une heure juste avant. Lol. On est passés avec une autre fille qu'on va appeler E et un gars devant une ferme, il y avait 7-8 petits de genre 1-2-3 ans, vraiment minuscules, qui jouaient avec les poules. J'ai dit : "Oh, A, regarde comme ils sont mignons!!!"
Elle m'a répondu "Bah va avec eux puisque tu as leur âge" avec un ton sérieux, éxcédé et méchant.
Je me suis arrêtée net de marcher et j'ai attendu M, L et C. Un gars trop drôle qu'on va appeler D les avait rejoint. C a vu que je pleurais et m'a prise à l'écart "Y'a quoi?"
je lui ai expliqué.
"ah mais laisse tomber c'est pas si grave c'est A, quoi."
;-;

Ensuite on s'est arrêtés chez une prof qui a bien voulu nous accueillir chez elle dans son jardin pour picniquer. Elle avait un grand chien, mais trois élèves avaient peur des chiens dans la classe donc il est resté tout le long dedans. À un moment j'ai demandé si je pouvais aller vers lui, on m'a dit oui.
Le chien m'a quasiment sauté dessus et il était content d'avoir une personne avec laquelle jouer. Après 20 minutes, on m'a dit de sortir. Picnic, enfin! Je me suis assise avec L, M, C, A, E, D pour manger. A a sorti : Bravo, ton premier ami est un chien!
;-;
Moi je pleurais et A a dit "fais pas cette tête" et C lui a dit "Mais tais toi" A a dit "Mais quoi c'est pas ma faute si elle chiale pour rien"
Bref.
La situation avec ma mère est de plus en plus meeeerdique.

À l'école, les gens continuent à dire de la m sur moi et à me harceler.

Dans mon ancienne école (primaire) aussi.
Je passais au seul magasin qui rassemble un peu toute la bouffe dont on aurait besoin pour acheter des bonbons et là ya un groupe de 7-8h. Ok. J'avance, je passe et on me dit "T'es plate comme une planche à pain, tu ressembles à un garçon." Nullement affectée par la remarque je tourne la tête et réponds "Alors tu devrais t'acheter des lunettes."
Un gars déboule et fait "Eh mais c'est (mon prénom)!"
Les autres sans deux personnes "Ah ouais?"
Genre en fait les gars me connaissent même pas, genre on s'est pas vu tant que ça en primaire mais ils me connaissent de nom.
Les insultes ont commencé à pleuvoir, il y en avait pour tous les goûts. "connasse, pute, conne, tryzo, sale salope, merde, ..."et j'en passe.
Ça me sidère.
Franchement? Ils m'ont même pas vraiment connue.
Je leur ai répondu "Prenez un dico et allez voir la signification de ces mots"
J'ai reçu des doigts d'honneur en échange.
J'aime ma vie.

Donc quand on me répond "Ça va bien et toi?" quand je demande "Salut ça va?", je cache ces ptn de cicatrices, je cache mes larmes, je cache mes cernes, je cache tout ça... dans un "Je vais bien, merci!",
Quand on me tape, je recrée ça sur moi,
Quand on me blesse, je me dis que je mérite ça,
Quand on m'insulte, je laisse les couteaux aller vers mon coeur,
Quand on me dit je me demande comment tes parents font avec toi, je souris,
Quand on me dit suicide toi
Ça me donne un sujet à réfléchir.

Réponse

Nous entendons le trop plein que tu ressens face à ce que tu vis quotidiennement. Nous espérons qu’écrire te fait du bien et te permet d’apaiser en partie tout ce que tu gardes pour toi, tout ce que tu « caches ». A travers tes mots, nous ressentons une grande sensibilité par rapport à tes ressentis et ton analyse des situations, ainsi qu’une jolie répartie face à certaines insultes que tu reçois, même si évidemment elles t’atteignent, ce qui est normal.

Une fois encore, nous aimerions t’encourager à trouver une personne de confiance, un·e adulte de ton entourage ou idéalement un·e professionnel·le de la santé. C’est en partageant tout cela dans une relation de confiance que petit à petit, le « vide » que tu ressens se remplira et que tu pourras te sentir plus forte et voir que tu mérites qu’on porte attention à toi de manière bienveillante.

Courage à toi, l’équipe ciao reste à ton écoute.

Dernière modification le 4 juin 2021

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