J'ai l'impression que ces sentiments de pression, de frustration et de solitude ne vont pas s'arrêter

Le fait que tu aies réussi à écrire tout ça, avec autant de clarté et de sincérité, c'est déjà une vraie force. Tu ne te contentes pas de traverser les choses sans y penser, tu veux comprendre, avancer et t'en sortir.

Pour répondre à tes questions, d'abord sur la pression que tu ressens autour de ton avenir, c'est complètement légitime de vouloir bien faire et de se mettre la pression quand on passe des entretiens. Parfois, on met la barre très haut, on voudrait tout réussir parfaitement... et ça finit par nous bloquer. Ce qui pourrait t'aider, c'est de préparer au mieux ce que tu peux en amont, mais ensuite de te donner le droit de ne pas tout maîtriser sur le moment. Tu fais déjà de ton mieux. Ensuite, avant ou après un entretien, pourquoi pas t'offrir un moment sympa, où tu fais quelque chose qui te plaît et te détend (écouter une musique que tu aimes, marcher un peu, respirer profondément, discuter avec une personne de confiance, etc.).

Rappelle-toi aussi que tu n'es pas ce que tu réussis ou échoues, tu es bien plus que ça, et même si ce n'est pas toujours facile à garder en tête sur le moment, ça pourrait t'aider à apaiser un peu cette pression que tu te mets. Parfois, il y a aussi une petite voix dans notre tête qui n'est pas toujours bienveillante. Tu trouveras ci-joint un article avec quelques conseils pour la limiter.

Tu dis que tu aimerais être moins casanier, avoir plus de relations amicales, être plus à l'aise avec les autres... Peut-être que tu pourrais déjà commencer par réfléchir à une personne avec qui tu pourrais tenter un petit pas ? Oser dire bonjour à quelqu'un que tu croises souvent, proposer à un·e camarade de classe de manger ensemble ou de discuter après les cours, etc. Déjà juste pour créer un petit lien, un début de quelque chose, et même si ça ne devient pas une grande amitié ou une histoire d'amour, ça peut faire du bien. Pourquoi pas aussi choisir un endroit où tu te sentirais plus en sécurité (un petit groupe, quelqu'un que tu connais déjà, un club, un cours que tu aimes, etc.) pour essayer d'entrer doucement en lien avec les autres ? Le fait de partager des centres d'intérêts communs pourrait aussi favoriser les contacts.

Tu dis que tu recommences parfois à avoir des pensées suicidaires. Déjà, le fait que tu en parles montre que tu cherches du soutien, et c'est super, mais c'est aussi un signal à prendre très au sérieux. Tu as aussi posé quelque chose de très important, tu consultes une psychologue, tu as mis en place un soutien. Même si ce n'est pas assez fréquent à ton goût, tu n'as pas abandonné cette possibilité de parler, de comprendre, de cheminer. Est-ce que tu pourrais dire à ta psychologue que ces pensées reviennent parfois ? Même si ce n'est pas au rendez-vous prévu, tu pourrais lui écrire ou lui téléphoner, voire lui demander si elle connaît quelqu'un d'autre vers qui te tourner en attendant. Elle pourrait t'aider à trouver des outils et des solutions adaptées (par exemple une fréquence des rendez-vous plus régulière).

Tu peux aussi appeler à tout moment le 147, qui est un numéro d'écoute pour les jeunes gratuit et confidentiel, disponible 24h/24 et 7j/7.

Ton message montre en tout cas que tu n'as pas baissé les bras. Tu es déjà en train d'essayer de t'en sortir, et tu n'as pas à porter ça seul ni à trouver toutes les réponses d'un coup. L'important, c'est de continuer de faire un pas après l'autre, à ton rythme.

Nous te soutenons dans tes démarches. N'hésite pas à revenir et prends soin de toi.

L'équipe ciao.ch