Je vais mal et je n’ai pas l’impression d’avancer

Nous tenons tout d’abord à te remercier pour ta confiance et à te féliciter pour ta démarche.

Tu sembles traverser une période réellement difficile et nous sommes rassuré·e·s de savoir que tu es toujours suivie.

Et si ta question sur ciao était le signe que tu es entrée dans un processus du mieux, dans un processus de « guérison » ?

En ce moment tu n’as peut-être pas l’impression d’avancer et pourtant tu nous écris en exprimant des émotions qui te sont douloureuses et en dévoilant des pensées qui te mettent mal-à-l'aise. Ce n’est pas simple de faire ça, même sous couvert d’anonymat.

De plus cette question peut être vue comme un signe clair de ton envie d’aller mieux. Avec cette question, tu n’es plus dans l’envie d’avoir l’envie d’aller mieux, mais déjà dans la recherche concrète de solutions. Ne penses-tu pas que l’on peut voir tout ça comme un signe que les choses bougent en toi ?

Tu parles de la jalousie et de la colère extrême que tu ressens face à une amie hospitalisée. Ces émotions viennent d’elles-mêmes, un peu comme si elles t’explosaient à la figure, et elles font mal. Pour le moment, tu ne peux pas empêcher leur irruption, en revanche, tu sais déjà les regarder, les analyser et les questionner. Et c’est une étape précieuse pour pouvoir apprendre à les gérer sans avoir besoin de couper après.

Pour apprendre à mieux gérer tes émotions et à surtout à faire en sorte qu’elles ne se présentent plus à toi comme des « bombes », il est important que tu poursuives le travail psychothérapeutique avec la ou les personnes qui te suivent. D’autre part, tu peux aussi essayer quelques techniques de respiration qui aident à calmer les stress et les émotions intenses. Tu trouveras en annexe des conseils/techniques de respiration. Nous te proposons de les lire et la prochaine fois que tes émotions te font mal, essaie d’en faire une (celle qui te parle le plus) à la place de te couper. Le mieux c’est de l’avoir déjà essayé avant d’en avoir vraiment besoin.

Tu sembles aussi avoir identifié un besoin derrière tout ça, ton besoin d’attention. Il très naturel d’avoir besoin d’attention, ce besoin est ok. En revanche, ce qui semble difficile pour toi, c'est d’accepter que cette attention ne dépende pas de ton état de mal-être. Ce n’est pas parce que tu es hospitalisée que tes proches font attention à toi. Par contre, l’attention qu’iels ont pour toi en te sachant mal sera différente que celle qu’iels auraient si tu te sentais très bien. Leur attention ne serait pas moins intense, mais moins inquiète.

Progressivement tu vas parvenir à traverser cette étape difficile et douloureuse.

Progressivement tu vas apprendre à gérer tes émotions.

Aller mieux, aller bien, peut prendre un peu de temps, c’est un processus avec des hauts et des bas. C’est normal. Tu es sur le chemin du mieux et nous t’encourageons vivement à y croire et à poursuivre ce que tu as déjà commencé.

Nous restons à ton écoute.

Bien à toi,