C'est quoi concrètement un viol?

Définir ce qu’est précisément un viol n’est pas si simple, parce qu’il peut y avoir plusieurs réponses selon le point de vue.

D’un point de vue légal, en Suisse, pour l’instant le « viol » est défini par l’art. 190 du Code pénal comme le fait de contraindre une personne de sexe féminin à subir l’acte sexuel (donc une pénétration vaginale par un pénis). La loi spécifie que le ou les auteurs doivent avoir usé de menaces, violence, pressions psychiques ou d’autres moyens pour mettre la victime hors état de résister (des substances par exemple).

Si le ou les auteurs ont forcé la victime à d’autres actes sexuels (par exemple d’autres types de pénétration, des attouchements sur les parties intimes ou des baisers avec la langue), c’est aussi une infraction à la loi et c’est interdit (dans ce cas le Code pénal ne parle pas de « Viol » mais de « Contrainte sexuelle », art. 189 CP. Mais, c'est un délit aussi).

Tu dis aussi que ces garçons étaient plus âgés que toi : si l’un d’eux (ou plusieurs) avaient 3 ans de plus que toi (ou plus), et s’ils ont commis des actes sexuels sur toi (attouchements sur tes parties intimes, baiser avec la langue ou pénétration) ce qui s’est passé est aussi une infraction à la loi (art. 187 CP). Dans ce cas, ce serait interdit même s’ils n’ont pas utilisé de violence physique ou de menaces, et indépendamment de ta réaction.

D’un point de vue psychologique ou social, tout ce qui précède est parfois appelé « un viol ». Peu importe les mots qu’on met dessus, le fait de forcer une personne qui ne peut consentir ou d’entraîner une personne sensiblement plus jeune dans des actes sexuels, c'est une violence sexuelle et un acte très douloureux pour la victime.

La peur que tu as ressentie est une réaction tout à fait normale face à un évènement qui ne l’était pas. Le fait que tu y repenses tous les jours est aussi tout à fait compréhensible, car tu as été exposée à un dépassement de tes limites, voire à une violence sexuelle, qui plus est, par un groupe.

Tu te demandes que faire : nous t’encourageons vraiment à ne pas rester seule avec ce que tu as vécu, qui n’est pas de ta faute. Y a-t-il un adulte de confiance dans ton entourage à qui tu pourrais en parler (si c’est difficile, tu peux aussi montrer cet échange) ? Par exemple l’un de tes parents, le ou la psychologue, médiatrice ou infirmière scolaire ?

Cette personne pourrait t’aider à exprimer ce que tu as vécu et, selon, t’accompagner à un Centre d’aide aux victimes d’infractions (LAVI). Tu peux aussi le contacter directement ou accompagnée d’un.e ami.e. C’est gratuit, confidentiel, et un.e professionnel.le t’écoutera, t’informera sur tes droits et sur les aides possibles (par exemple, des bons pour aller voir un.e psychologue).

Nous te joignons l’adresse et t’encourageons à faire le pas de demander de l’aide, pour que ce « mauvais souvenir » arrête d’affecter ton quotidien.

Courage pour la suite de tes démarches, tu es sur la bonne voie et nous restons à ton écoute,