Question (Garçon / 2008)

Bonjour bonjour l’équipe de ciao !
Cela fait très longtemps, j’espère que vous vous souvenez de moi…
Déjà, whaou, le site est incroyable ! Il est vraiment beau !

Bref, le but de ce message n’est pas de vanter votre site (même s’il le mérite) mais de parler de moi.
Déjà, je ne vais pas bien. C’est bizarre parce que je ne suis pas quelqu’un qui arrive à dire quand ça va pas. Je suis optimiste, et je me préoccupe d’abord des autres avant moi…
Mais la, je suis dépassé par la vie.

J’ai eu des histoires avec un mec, mon meilleur ami, dont je suis un touuuut petit peu amoureux depuis à peu près deux ans. Je me suis pris deux râteaux, les deux après qu’il m’ait embrassé…

Cette histoire me mine beaucoup parce que ce mec a été en couple avec ma meilleure amie (âme sœur sans qui je suis rieeen) et il l’a brisé, en l’embrassant alors qu’elle ne voulait pas, et depuis qu’elle l’a quitté, notre groupe de pote s’est séparé et beaucoup de gens en veulent à ma bestie. Ce qui m’énerve. Parce que c’est pas de sa faute si elle a été traumatisée par cette relation et qu’elle est tombée amoureuse d’une fille.
En plus, ma transidentité me déprime. Le monstre de la dysphorie, constamment sur mon dos, me lacère de ses griffes et ruine mes jours.

Je n’arrive plus à aller à la gym, à l’école. C’est si cis-heteronormé !
Des fois, j’ai juste envie d’être normal. De ne pas être trans.

Je sais que mon père me soutiens mais il n’est pas souvent à la maison, et ma mère est persuadée que c’est une phase et que ça va me passer. Mais moi, je pense pas. J’en suis même sûr.
Même mes amis ne comprennent pas forcément mon genre, et font parfois des remarques qui blessent.
Mais du coup, pour pas sombrer, je m’enfuis mentalement. Je m’invente des histoires, je vis des vies parallèles dès que je peux. Je m’enfuis, je lis, je suis sur mon tel, j’essaye d’échapper à cette vie qui commence à me noyer.

J’aimerais aller voir un psy, parce que je sais que c’est bien pour moi. Mais on a des problèmes financiers et j’ai pas envie que ma famille soit mal à cause de moi…
En plus, je dois commencer à penser à mon avenir. Mais comment y penser alors que pour moi, tout ce que je veux plus tard, c’est une transition de genre ?
Je n’arrive pas à penser a l’avenir parce que ça me fait peur. Les gens vont il me comprendre ? M’aimer ?
Tout le monde se plaint que je suis indécis, que je réponds toujours « je ne sais pas », mais comment savoir alors que ma tête est remplie de question, de tourments ?
Je ne sais pas quoi faire pour être moi, pour aller mieux.

Qu’en pensez vous ?
Je sais que ce n’est pas une question à proprement parler, mais j’avais besoin d’extérioriser.
Merci d’être là, vous êtes géniaux.

Réponse

Pour tes questionnements sur ton identité de genre et tes relations amoureuses, nous pouvons te proposer, dans un premier temps, des ressources gratuites qui pourront t’accompagner : il existe par exemple la Fondation Agnodice sur Lausanne pour les mineur·e·s en questionnement de genre et/ ou entamant un parcours d’affirmation de genre. L’association Vogay, elle aussi sur Lausanne, s'occupe de la diversité sexuelle et de genre. Ces deux endroits pourront aussi te rediriger vers des psychologues formé·e·s dans ces domaines, en prenant en compte ce qui est possible financièrement. Nous entendons aussi que ton père est une ressource pour toi et que tu as donc quelqu’un avec qui parler de ces problématiques.

Il est aussi important de respecter ton propre rythme, nous comprenons que c’est difficile de penser au futur alors qu’une partie de ton identité n’est pas validée par ton entourage.

Peut-être que pouvoir poser ces questions dans un endroit bienveillant et accueillant te permettra aussi d’y voir plus clair, nous t’encourageons donc à ne pas rester seul avec toutes ces interrogations. Reconnaître ses limites et chercher à se renseigner sur des solutions c’est le premier pas pour aller mieux et tu le fais déjà très bien.

Nous espérons avoir pu t’offrir quelques pistes de solutions et sommes toujours disponibles pour d’autres questions,

Dernière modification le 31 mai 2023

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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