Question (Fille / 2004)

Bonjour,
C'est la première fois que j'en parle, car à travers un écran, c'est beaucoup plus facile. Il y a des souvenirs qui me reviennent depuis quelques mois, mais je ne sais pas si on peut parler d'abus sexuel ou pas, et j'aimerais avoir une réponse.
Etant incapable de le formuler devant ma psychologue ou mon médecin, je suis arrivée sur ce forum. En tous cas, c'est quelque chose de très dur pour moi.
Quand j'étais plus jeune (vers 10 -11 ans je pense), mes parents me lisaient une histoire et me couchaient le soir.
Un soir, mon père me faisait un câlin et il a soudainement mis sa main dans sous ma culotte pour me toucher les fesses. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais ça m'a paru interminable.
Et c'est quelque chose qui pourrait également expliquer ma relation compliquée avec la nourriture, et mes scarifications il y maintenant 3ans (en troisième).
Merci d'avoir pris le temps de me lire,

Réponse

Bravo d’avoir réussi à poser cette question. Comme tu le dis, ce n’est pas facile de parler de ça. Tu as fait un pas vraiment important en nous écrivant.

Le geste que tu décris est inadéquat et abusif. C’est un dépassement de tes limites. Une transgression de la sphère intime d’une personne, ça peut être grave.
Personne (y compris tes parents) n’a le droit de toucher tes parties intimes.

On entend que tu es en grande souffrance. Ton rapport à la nourriture et tes scarifications sont aussi un signe de ton mal être et sont à prendre au sérieux.

Quand on a été transgressée dans ses limites, il est courant de se sentir gênée ou d’avoir honte, et du coup, c’est plus difficile d’en parler. Pourtant, tu n’es pas responsable de ce qui t’est arrivé, tu n’as pas à avoir honte et il y a des adultes qui vont pouvoir t’entendre.

C’est important que tu puisses en parler à un adulte de confiance, comme tu l'as magnifiquement fait avec nous : par exemple à ta psychologue. Cela peut aussi être un·e enseignant·e, l'infirmier·e scolaire, un·e médecin; dans tous les cas, un adulte qui pourrait t'écouter et te soutenir dans ce que tu vis et as vécu. Tu peux aussi leur transmettre par écrit.
Une autre possibilité est de t’adresser au Service pour l’aide aux victimes d’infractions (LAVI, dont nous t’avons joint les coordonnées) : c’est un service gratuit et confidentiel, où tu pourras t’exprimer, être entendue et recevoir des informations sur tes droits. Tu peux t’y rendre seule ou te faire accompagner par une personne en qui tu as confiance. 

Nous restons à ton écoute si tu as d’autres questions et nous te souhaitons de trouver rapidement l’aide dont tu as besoin.


Centre LAVI - CIAO
Dernière modification le 28 septembre 2021

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