Un·e de tes proches doit aller en prison - quelles sont les étapes ?

Si tu lis ce texte, c’est probablement parce que quelqu’un de ta famille ou un·e de tes proches est en prison. C’est une situation particulière, et tu as sûrement plein de questions.

Voici les principales étapes du parcours carcéral pour mieux comprendre comment cela fonctionne en Suisse :

#Découverte de l'infraction

Lorsqu'une infraction est signalée, la police ouvre une enquête pour comprendre ce qui s'est passé et identifier les responsables. Cette enquête est menée sous l’autorité du Ministère Public.

#Détention avant jugement (DAJ)

Si quelqu'un est suspecté·e, iel peut être placé·e en prison, le temps de l’enquête, en attendant son jugement.

Ceci pour trois raisons :

• Risque d'influencer l'enquête ou les témoins (collusion).
• Risque de partir à l’étranger (fuite)
• Risque de commettre d'autres délits (récidive)

Pendant cette période, tu as la possibilité de garder le contact avec cette personne de plusieurs manières.

#Jugement et décision pénale

Si l’enquête montre que ta·ton proche a fait quelque chose d’illégal, il passera devant un tribunal. Si l’enquête montre que ta·ton proche a participé à l’infraction, iel passera devant un tribunal.
La·le juge décidera alors de la sanction, qui est souvent une peine de prison :

• Si iel reçoit un sursis, cela veut dire qu’iel ne va pas en prison, mais qu’elle doit respecter certaines conditions. Si elle ne les respecte pas, iel pourra être envoyée en prison plus tard.
• Dans certains cas, il est aussi possible que la personne ne fasse pas de prison du tout, mais qu’elle fasse à la place du travail pour la collectivité (ce qu’on appelle un travail d’intérêt général, ou TIG), ou bien qu’elle soit surveillée à distance avec un bracelet électronique.
• La·le juge peut aussi décider d’une mesure thérapeutique, par exemple, si la personne a commis l’infraction à cause d’une maladie ou d’une addiction (comme un problème d’alcool ou de drogue). Dans ce cas, elle pourra recevoir des soins.
• Enfin, si la personne n’a pas la nationalité suisse et qu’elle est condamnée pour certains types d’infractions, elle pourrait être expulsée du pays.

#Exécution de la peine

Quand une personne est condamnée à une peine de prison, elle doit la passer dans un établissement fermé. Là-bas, le travail est obligatoire, mais cette personne peut aussi suivre une formation ou reprendre ses études s’iel le souhaite.

Une fois la peine en cours d’exécution, les contacts avec la famille ou les proches sont souvent plus faciles à organiser (par exemple pour les visites ou les appels).

Quand les 2/3 de la peine sont purgées, il est possible de demander une libération conditionnelle ou des sorties temporaires, si certaines conditions sont remplies.
Tout ça fait partie d’un Plan d’Exécution de la Sanction (PES), qui organise ce que ta·ton proche peut faire pendant sa peine et comment ça peut évoluer.

#Préparer la sortie et réinsertion

À l'approche de sa libération, ta·ton proche peut être accompagné·e pour trouver un logement, un emploi, et faciliter sa réinsertion sociale.

Parfois, il y a aussi un suivi après la sortie, qu’on appelle la probation, pour s’assurer que tout se passe bien.

#Et toi dans tout ça ?

Avoir un proche en prison, ce n’est pas ta faute.

Il est possible d’être soutenu·e et informé·e si tu as besoin. La fondation REPR accompagne beaucoup de jeunes dans cette situation.

Si tu as besoin de parler ou d'obtenir de l’aide, tu peux contacter gratuitement le 0800 233 233 ou visite le site www.repr.ch.