Vivre dans un pays démocratique

Nous vivons dans un pays démocratique, la Suisse, ce qui garantit, à tous les citoyens et citoyennes un certain nombre de droits et impose des devoirs, afin de trouver chacun·e notre place et pouvoir vivre ensemble en paix. Malgré tout, les discriminations et le racisme existent dans les pays qui font le choix de la démocratie.

La démocratie est ainsi à la fois un idéal à poursuivre et un mode de gouvernement à appliquer. En tant qu'idéal, la démocratie vise essentiellement à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l'individu, comme ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.

En tant que forme de gouvernement, la démocratie est un moyen d'atteindre ces objectifs. Dans les systèmes démocratiques, le pouvoir est exercé par tous les citoyen et citoyennes, d'une façon directe ou à travers leurs représentant·e·s élu·e·s librement. Le terme démocratie s'oppose historiquement aux systèmes monarchiques ou oligarchiques où le pouvoir est détenu et transmis au sein d'un petit groupe.

Les principes des systèmes démocratiques suivants sont nécessaires pour que la démocratie puisse fonctionner :

  • La règle de la majorité : les décisions sont prises à la majorité.
  • L'existence d'une Constitution qui définit et protège les droits et les libertés des citoyen·ne·s et habitant·e·s d'un pays ainsi que l'organisation des institutions.
  • La séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) : celui qui décide des lois (pouvoir législatif ou parlement) ne peut pas être celui qui les propose, puis les applique (pouvoir exécutif ou gouvernement); une troisième instance séparée est nécessaire pour juger de la bonne application des lois (pouvoir judiciaire)
  • La consultation régulière du peuple (lors des élections et des votations (référendum ou initiatives en Suisse) : les citoyen·ne·s peuvent décider lorsqu'ils sont consultés).
  • La pluralité des partis politiques : l'existence légale de plusieurs partis politiques.

Les citoyennes et citoyens d'une démocratie n'ont pas seulement des droits, mais aussi la responsabilité de participer au système politique en s'informant et en exprimant son opinion, mais aussi en respectant l'expression des autres opinions (ce qui n'oblige nullement à être d'accord avec ces opinions !).

Respecter les valeurs qui permettent la démocratie

La démocratie repose sur un certain nombre de valeurs, d'attitudes et de pratiques qui peuvent prendre différentes formes et expressions selon les cultures et les sociétés du monde : la tolérance, la solidarité, le compromis, l'égalité et l'équité, le respect... Ces valeurs sont aussi celles que l'on retrouve dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme.

Apprendre à connaître et respecter ces valeurs et ces règles de fonctionnement de la démocratie permet de lutter contre les discriminations de toutes sortes et le racisme.

Il est certain que chaque personne a ses idées, sa manière de voir les choses, des intérêts à défendre et il faut trouver les moyens de vivre ensemble en paix. La démocratie implique donc aussi des discussions, des confrontations, des conflits d'opinion. Le conflit est un processus normal et n'est pas négatif s'il est géré autrement que par la discrimination et la violence.

Dans une démocratie, des convictions divergentes, voire opposées, peuvent coexister du moment que chacun·e respecte la liberté d'opinion d'autrui. Sur le plan politique, les systèmes démocratiques permettent d'élaborer des compromis les plus équitables possibles qui sont ensuite acceptés par un vote au parlement ou un vote des citoyennes et citoyens.

La liberté d'expression

La liberté d'expression et d'opinion est un droit fondamental et essentiel en démocratie. Il est aussi mentionné dans l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Cela ne signifie pas pour autant qu'on peut dire n'importe quoi, n'importe où sans aucune restriction. La liberté d'expression est donc un droit qui n'est pas absolu et qui implique des devoirs.

La règle générale est la liberté d'expression. Quelques exceptions sont néanmoins décidées par des lois dont, en Suisse, l'article 261bis du Code pénal L'interdiction de l'incitation à la haine raciale et celle de l'atteinte à la liberté de croyance constituent en quelque sorte des exceptions au principe de la liberté d'expression.

Le racisme n'est pas une opinion comme une autre puisqu'elle atteint la personne au cœur de son identité en cherchant à la rabaisser ou à la dénigrer. C'est à ce titre et dans un cadre bien précis que la liberté d'expression est limitée.

Les lois et articles des lois qui restreignent la liberté d'expression au nom d'autres droits fondamentaux ou de l'ordre public sont appliquées par les tribunaux.

Comme pour les autres droits, les limites à la liberté d'expression concernent :

  • Le respect des droits d'autrui
  • L'ordre public

En effet, au nom de la paix publique et du respect de la personne, nul·le ne doit être offensé·e gravement dans ce qui constitue le cœur de son sentiment de dignité : à savoir ses croyances et sa personne.

Seules les représentations ou les paroles qui offensent gravement la personne dans sa dignité peuvent être le cas échéant interdites, pas celles qui heurtent telle ou telle sensibilité. Un·e fondamentaliste chrétien·ne ou musulman·e n'a par exemple aucun droit en Suisse à ne pas être confronté·e à des affiches montrant des femmes en minijupes, voire en sous-vêtement.

Égalité, équité et justice

L'égalité est un principe, une règle générale qui dit que les individus doivent avoir les mêmes droits et être traitée de la même manière dans une même situation. L'égalité ne signifie pas que tout doit être uniforme et que nous devons tous être pareils.

Mais l'égalité de droits ne permet pas toujours d'arriver à l'égalité dans la vie réelle. Il existe de nombreuses différences qui se traduisent par des avantages ou des désavantages.

Certaines de ces différences peuvent produire des inégalités importantes. Par exemple, une différence de sexe, d'âge, d'appartenance religieuse ou ethnique, d'origine sociale peut devenir une inégalité lorsqu'elle entraîne une discrimination : ne pas trouver d'emploi, être maltraité·e, victime de racisme…

L'équité n'est pas l'égalité.

Mais il est vrai que les questions d'égalité et d'équité ne sont pas toujours faciles à distinguer et à traiter. L'équité est une manière d'arriver à l'égalité quand les circonstances des personnes sont différentes. Dans le cas de l'équité, la loi (ou la règle) s'applique à tout le monde, mais elle tient compte des différences réelles entre les personnes et peut s'adapter à une situation particulière.

L'équité, c'est le souci d'organiser la société selon des principes qui tiennent compte des inégalités (différences) entre ses membres. L'équité permet donc de limiter ou de corriger les inégalités sociales, entre les hommes et les femmes par exemple.

Par exemple, les impôts des personnes qui ont des revenus (salaires) modestes sont calculés autrement que pour les personnes qui ont un revenu plus haut. Pour simplifier, une personne au revenu modeste ne paiera que 5 % d'impôt et une au revenu plus haut 10 %. Le pourcentage n'est pas le même (pas d'égalité), mais on le considère comme (plus) équitable.

En mettant en place des outils ou des aides permettant à ceux·celles qui sont défavorisé·e·s d'avoir les mêmes chances que les autres ; c'est donner plus à ceux·celles qui ont moins. Par exemple, la mise en place de soutien scolaire pour les élèves en difficulté, permet de donner à chacun·e la chance d'effectuer sa scolarité obligatoire dans de bonnes conditions.

La tolérance

La tolérance, c'est reconnaître que l'autre a le droit de vivre et d'être qui il est. C'est respecter et apprécier ce qui est différent de ses valeurs. C'est faire l'effort de comprendre et de dialoguer pour arriver à la compréhension mutuelle.

La discrimination, la marginalisation et l'exclusion sont des formes courantes d'intolérance. L'intolérance apparaît souvent lorsque l'on ne comprend pas l'autre, et qu'on ne cherche pas à le ou la comprendre.

Il existe enfin une "fausse tolérance" : on dit que l'on est tolérant·e alors qu'en fait, on est juste indifférent·e. On garde ainsi l'autre à distance, sans faire l'effort de le comprendre, et on peut ainsi continuer à se sentir supérieur·e.

Et si on parlait de respect ?

Tous les jours on entend ce mot : "respect". Mais actuellement le sens de ce mot a tendance à dériver et à changer pour dire quelque chose comme "respecte-moi et je te respecterai". Le respect ce n'est pas cela, il ne peut pas y avoir de priorité. Le respect n'est possible que s'il va dans les deux sens, de manière égale et en même temps. C'est vrai que ce n'est pas toujours facile de penser ainsi.


Il y a un principe que l'on retrouve dans toutes les cultures : « Ne fais pas à l'autre ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse ». C'est ce que l'on appelle la règle d'or.

Au lieu de se dire "il·elle m'a regardé de travers, il·elle m'a mal parlé, il·elle m'a manqué de respect, je l'ai donc frappé·e", il vaudrait mieux se dire "il·elle m'a regardé de travers, il·elle m'a mal parlé, il·elle m'a peut-être manqué de respect. Je dois comprendre pourquoi et ouvrir le dialogue, plutôt que de le·la frapper ». Si je veux que l'attitude de cette personne change, et qu'elle me respecte, je ne peux pas commencer par la frapper. Ce n'est pas ainsi que le respect se gagne. Le respect se construit avec l'autre.

On retrouve les deux choses essentielles pour vivre ensemble en paix et dans le respect des uns et des autres :

  • L'effort de comprendre l'autre, et de comprendre ce qui se passe.
  • Le dialogue : parler pour apprendre à se connaître, pour comprendre et accepter les différences, devenir plus tolérant·e et arriver en fin de compte au respect mutuel, celui qui va dans les deux sens.

Pas facile, ça demande des efforts, mais ça en vaut la peine !

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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