Je déteste dormir

Nous avons lu ton message avec beaucoup d’attention. Le fait que tu aies réussi à mettre des mots sur cette situation difficile malgré la peur d’en parler montre une grande force et beaucoup de courage !

Nous tenons tout d'abord à répondre à la question que tu nous poses. Non, tu n’es pas folle. Ce que tu racontes peut arriver quand on a traversé des périodes très difficiles, comme du harcèlement, ou pendant la pré-adolescence, une période où beaucoup de choses changent dans le corps et dans la tête. Dans ces moments-là, il est assez fréquent de faire des rêves très perturbants.

Ton cerveau est resté en alerte et même la nuit, il continue à travailler. Il peut rejouer des images fortes, anticiper, imaginer le pire. Cela peut expliquer pourquoi les mêmes rêves reviennent et pourquoi ton corps réagit avec des crises d’angoisse. Cela ne veut pas dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi, mais plutôt que tu es fatiguée et que ton cerveau essaie de te protéger, à sa manière.

Pour t’aider concrètement, nous te proposons de noter les moments où ça va un peu mieux que d’habitude. Par exemple : est-ce qu’il y a des moments où la peur est moins forte ? Ou quelque chose qui t’aide à te rendormir quand tu te réveilles la nuit ? Cela peut être des choses très simples, comme être avec une copine proche, écouter de la musique calme avant de dormir, ou faire une activité qui t’aide à penser à autre chose.

Tu pourrais noter toutes ces choses sur une feuille, celles qui font que les angoisses ou les problèmes de sommeil sont un peu moins forts. Petit à petit, cela peut devenir ta propre boîte à outils, que tu construis à ton rythme. Tu n’as pas besoin de tout trouver tout de suite. Parfois, juste se demander en fin de journée « qu’est-ce qui s’est un peu mieux passé aujourd’hui ? » peut déjà aider.

Il y a aussi quelque chose de très important : tu ne devrais pas rester seule avec tout ça. Si l’idée d’aller chez un·e médecin te fait trop peur pour l’instant, tu pourrais d’abord en parler à un·e adulte en qui tu as confiance, comme ta maman, un·e autre adulte de ta famille, ou l’infirmier·e ou le·la psychologue de ton école. Leur rôle est avant tout de t’aider à te sentir en sécurité, pas de te faire peur.

Si tu en ressens le besoin, tu peux aussi continuer à nous parler de ce que tu appelles faire « parfois des bêtises », du harcèlement ou de tout autre chose qui te pèse, même si c’était avant. Mettre des mots dessus peut nous aider à mieux comprendre ce que tu vis, et parfois, ça fait déjà du bien d’en parler.

N’hésite pas à nous réécrire, que ce soit pour donner des nouvelles ou poser des questions : Tu n’es pas seule pour traverser cela ! 💫

L'équipe ciao.ch