Question (Non binaire / 2007)

Je suis fatigué·e de voir que personne dans mon entourage remarque que je vais pas bien.

Je crois, ma famille a une perception très précise de ce que c'est aller pas bien et je rentre pas dedans parce que je suis capable d'aller en cours tous les jours, d'aller à mes lessons de musique et mes entrainements de sport.

Ils voient pas que derrière, je suis incapable de faire des trucs basiques comme me laver les dents deux à trois fois par jour, me doucher tous les jours (et avec du savon), manger trois fois par jour, répondre aux messages à temps, faire mes devoirs, ...

On m'a déjà dit que c'est "juste la fatigue" mais je crois pas. Je suis toujours fatigué, oui, mais même quand j'avais juste les cours et rien d'autre ou même pendant les vacances, j'étais fatigué·e. Et je suis pas juste fatigué·e, je peux pas me regarder dans un miroir sans avoir envie de me couvrir de cicatrices, dès que y a un truc qui se passe un peu pas bien, j'ai envie de me faire du mal, dès que je ressens n'importe quelle émotion un peu plus que juste du vide, j'ai envie de crever. Et j'ai l'impression que juste parce que je passe pas à l'acte, ça existe pas.

Internet me dit que je suis en dépression sévère (je sais c'est pas fiable), mais la psy scolaire dit que ce que je vis est normal (pourtant aucun de mes potes semble voir le monde comme un rpg (genre pas réel, comme si mon corps, c'est un perso de jeu vidéo) et galérer à maintenir une bonne hygiène).

Je sais pas. J'ai personne qui me croit/me comprend quand j'explique ce que je ressens et c'est toujours dit comme si c'est normal, alors que y a deux ans, c'était pas comme ça. J'ai peur pour la rentrée que mon corps il lâche et que je doive arrêter les trucs que j'aime un peu et faire uniquement l'école..

Réponse

Nous sommes désolé·e·s d'entendre que tu traverses tout cela et que tu ne te sentes pas compris·e/entendu·e par ton entourage. Ce que tu nous dis n'est pas anodin, et tu mérites vraiment d'obtenir une aide adaptée. Prendre conscience que quelque chose ne va pas et le mettre par écrit est déjà une première étape considérable.

Continuer à vivre ta vie (aller en cours, au sport et à la musique) comme tu le fais te demande probablement beaucoup d'énergie. Tu réussis à surmonter ta souffrance afin de continuer à faire ce qui te plaît, et c'est remarquable de ta part. Maintenant, ta famille ne semble pas remarquer qu'en dehors de cela, certaines choses du quotidien sont difficiles pour toi.

Nous sommes conscient·e·s que ce n'est pas toujours simple d'aborder sa souffrance avec ses proches, mais as-tu pu essayer de leur en parler ? Ou même à un·e autre adulte de confiance de ton entourage (enseignant·e, oncle/tante, prof·e de musique, de sport...) ? Même s'il n'est pas facile de faire ce pas, c'est la façon la plus simple et efficace pour faire entendre ce que tu as sur le cœur. Tu n'es pas obligé·e de le faire en face à face, tu peux aussi simplement leur écrire tout cela, comme tu le fais si bien dans ton message. Cela te permettrait d'être sur·e d'être compris·e et de ne rien omettre sur ce que tu traverses. Tu trouveras d'autres pistes dans l'article en lien.

En ce qui concerne la psychologue scolaire, sache que tu as le droit d'obtenir un second avis sur ton état si tu en ressens le besoin. Tu pourrais alors te tourner vers un·e autre professionnel·le de la santé (infirmier·ère scolaire, médecin, psy hors école...). De notre côté, nous ne pouvons pas poser de diagnostic à travers l'écran, mais une chose est sûre, avoir envie de se faire du mal et de mourir n'est en aucun cas à prendre à la légère. D'ailleurs, il existe le 147, qui est à ta disposition 24h/24 et 7j/7. Des professionnel·le·s sont là pour t'écouter et pour te soutenir dans ce que tu traverses à n'importe quel moment.

Nous sommes de tout cœur avec toi et te soutenons dans tes démarches. Tu mérites d'être entendu·e et soutenu·e comme il se doit.

Nous restons à ta disposition !

Prends soin de toi,

L'équipe ciao.ch


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Dernière modification le 25 août 2025

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