Mauvais traitements: mes parents peuvent-ils aller en prison ?

Nous sommes désolé·e·s de lire que tu vis des violences de tes parents depuis ton enfance. Nous te félicitons d'avoir eu le courage de nous parler des violences que tu vis chez toi. En parler reste le meilleur moyen de pouvoir y mettre fin. Ces violences physiques (fessées ou boule à zéro pour ton frère), humiliations (comme déculotter quelqu'un) et menaces sont des actes qui ne sont pas acceptables.

Il est important que toi et tes frères puissiez grandir sans subir des violences. Elles peuvent avoir un impact sur votre santé physique et psychique, sur vos résultats scolaires, sur vos relations. Vous n'êtes pas responsables des violences commises par vos parents. Nous sommes également inquiet·ète·s pour toi quand tu nous dis que tu étais "prête à te suicider".

Il est important de pouvoir parler de ce que vous vivez dans votre famille pour que cela s'arrête. Même si tu en parles autour de toi, cela ne veut pas dire qu'ils iront en prison.

Dans le cas de maltraitances graves qui mettent en péril la vie d'un·e jeune ou son développement, il arrive que certains parents soient condamnés. Mais dans la très grande majorité des cas, les mesures qui sont prises pour mettre fin aux mauvais traitements sont des mesures d'aide pour l'ensemble de la famille (soutien éducatif, placement temporaire des enfants, soutien psychologique,...).

En effet, si les services de protection de l'enfance se chargent de cette situation, ils vont adapter les décisions à ce qui est le mieux pour chaque personne dans la situation et surtout pour toi. Peut-être aussi que cela permettra à tes parents de comprendre que ces actes ne sont pas acceptables.

C'est pour cela que nous t'encourageons à en parler à un·e adulte de confiance autour de toi. Cela peut être un autre membre de la famille (grands-parents, un oncle ou une tante) qui pourrait t'aider à en parler à tes parents ou leur parler directement. Ou alors l'infirmier·ère ou l'éducateur·trice de l'école, ou encore un·e enseignant·e.

Tu peux aussi en parler à ton ou ta médecin si tu en as un·e. Finalement, tu peux contacter le centre d'aide aux victimes de violences (LAVI) de ton canton. C'est gratuit et tu peux leur demander conseil pour savoir ce que tu peux faire. Toutes ces personnes sauront t'écouter et t'aider.

Tu peux aussi contacter le 147. C'est une ligne d'écoute gratuite et confidentielle disponible 24h/24 et 7j/7. Des professionnel·les pourront t'aiguiller en cas de besoin.

N'hésite pas à nous écrire si tu as besoin de précision ou dès que tu en ressens le besoin. Nous sommes là pour toi et te soutenons dans tes démarches.

L'équipe ciao.ch