Question (Fille / 2008)

Bonjour,
Comme dit dans ma dernière question, je suis une fille trans. J'ai contacté le psychologue scolaire pour en parler, discuter de la marche à suive et voir comment l'annoncer à mes parents.

Je voudrais prendre des bloqueurs de puberté le plus vite possible pour que, lorsque je commencerai une transition hormonale, j'aie le moins de caractéristiques masculines possible. J'ai 15 ans, je ne suis pas encore très avancé dans ma puberté heureusement. Je fais à peu près 1,70m. J'ai pas mal de boutons et j'ai encore le visage assez fin et assez féminin.

Je voulais vous demander, imaginons que je commence les bloqueurs de puberté dans, disons, six mois, et que, un an après, je commence la transition par hormone, est-ce qu'on verra que je suis né dans un corps d'homme, est-ce qu'il y aura des traces, est-ce que quelqu'un de non averti pourra le remarquer ?

En gros, est-ce qu'il me faudra de la chirurgie pour faire disparaître les dernières traces ou est-ce qu'on ne verra rien seulement avec des hormones ?
Merci beaucoup.

Réponse

Nous sommes content.es d’apprendre que tu as pu parler avec ton infirmière scolaire par rapport à ton identité de genre et de voir comment aborder le sujet à tes parents. En effet, c’est toujours important de pouvoir discuter avec un.e adulte de confiance par rapport à ses questions.

En ce qui concerne les bloqueurs de puberté et l’hormonothérapie, nous comprenons tes interrogations quant à leurs effets. Les bloqueurs de puberté sont généralement prescrits aux jeunes dans les premiers stades de la puberté. Ces bloqueurs permettent de suspendre le développement des caractéristiques sexuelles secondaires associées à la puberté, offrant ainsi la possibilité d'explorer son identité de genre et de prendre des décisions éclairées sur une éventuelle prise d'hormones. En arrêtant de les prendre, la puberté reprend son cours, car les effets sont réversibles.

L’hormonothérapie, quant à elle, peut induire des changements physiques qui peuvent permettre à la personne de se sentir plus en congruence avec son identité de genre. Si une personne arrête les hormones, certains effets peuvent être réversibles, mais d'autres seront irréversibles.

Pour répondre plus précisément à ta question, chaque personne réagit différemment à ces traitements. Bien que l’hormonothérapie puisse modifier certains aspects physiques, elle peut ne pas les changer tout complètement. En fonction des résultats et de ses propres attentes, certaines personnes choisissent également de recourir à des interventions chirurgicales pour ajuster d'autres caractéristiques physiques selon leurs souhaits.

Pour pouvoir entamer ces démarches médicales, en Suisse, il est nécessaire d’avoir un accompagnement psychothérapeutique, autant sur les plans individuels que familiaux. Cela te permettra d’explorer tes attentes, tes questions et tes préoccupations, et avoir un soutien dans ta démarche d’affirmation de genre de manière générale. Dans un second temps, discuter avec un.e endocrinologue spécialisé.e dans les questions de genre te permettra aussi d’obtenir des informations précises sur les traitements hormonaux et leurs effets à long terme.

De plus, si tu le souhaites, tu as la possibilité de discuter de tes questionnements avec des professionnel.le.x.s qui pourront t'aider dans ton parcours d’affirmation. La Fondation Agnodice à Lausanne est habituée à recevoir des jeunes en questionnement sur leur genre, tout comme l'Association Vogay à Lausanne pour la diversité sexuelle et de genre. Si tu souhaites les contacter, leurs coordonnées se trouvent à la fin de notre message.

Nous te souhaitons tout le meilleur et restons à ta disposition pour d'autres questions.

L’équipe ciao.ch


Bienvenue - Fondation Agnodice
Association pour la diversité sexuelle et de genre - Vogay
Dernière modification le 18 avril 2024

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