Je suis fatiguée. Je me sens terriblement seule...Je me fais pitié. Je déambule seule dans la cour, observée par ces gens qui me jugent. Je redeviens la personne que j'étais au début de mon collège. Seule, insupportable, sans amis. Qui ne mérite pas d'avoir de vrais amis. Mes amies me déçoivent toutes les unes après les autres... Je suis trop excessive dans mes comportements. J'aime tellement les autres. Être avec d'autres personnes me procure une joie immense, j'ai l'impression d'être utile, drôle...humaine. Mais d'une autre façon, je déteste ces gens. J'attends qu'ils me redonnent ce que je leur offre, et qu'ils s'investissent autant que moi dans notre amitié, mais ça n'arrive jamais. Je suis peut être trop exigeante, mais après tout, je suis seulement humaine. J'ai des sentiments, des envies, des inquiétudes. Que je sois seule ou avec des amis, je me sens vide. Je me demande si je retrouverai un jour une personne qui me complète aussi parfaitement, et avec qui je me sens alignée. Aujourd'hui, je me sens de trop. Je suis trop : trop souriante, trop gentille, trop présente. Je souris trop, je parle trop. Je parle de choses que j'aurais préféré gardé pour moi, mais que je me sens obligée de partager pour combler ce silence malaisant. Je ne laisse pas la place aux autres, mais lorsque je leur laisse, le silence s'éternise et je me force à le combler à tout prix. Parce que le silence n'est pas agréable et naturel comme il l'était avec cette ancienne amie... Et finalement, lorsque je suis au bout du gouffre, et que j'arrête tous ses efforts, je suis seule. Personne n'est là pour moi. Mes amis m'abandonnent et attendent que je continue à réagir comme je le fais habituellement. Je suis tellement fatiguée...j'en ai marre d'essayer...de maintenir des bonnes notes, d'entretenir des amitiés. Je pleure tous les soirs. J'attends une attention que l'on me donnera jamais.

Réponses

  • Par Juste_un_type (Garçon / 2006 / France) le 6 juin 2023 à 19:47

    Seul dans la cour, je marche moi aussi.
    Je tourne par-ci, par-là, sans trouver de chemin. Car je n'en suis pas.

    Etant seul et ennuyé, je regarde les autres.
    Petits parasites pour la plupart. Je me sens tellement supérieur. Et pourtant.
    Et pourtant bordel qu'es ce que c'est faux. Dans tout les domaines j'ai un millénaires de retard. Surtout dans le social. Je crois que j'ai trop séché le cours " Fais toi des amis". Dommage.
    C'est la fin du couloirs, après il y a les escaliers. Ils descendent.

    Je ne suis pas bien. Enfin si, dire que je vais mal serait exagéré. Mais je suis seul. Et je n'aime plus l'être. Et je me ressasse en boucle les rares contact humain que j'ai effectué. Pas dans la journée. Pas dans la semaine. Pas de le mois. Oui, dans l'année.
    Je réfléchit à tout ces " T'es bizarre ! " avec mes réactions exagéré que j'aime bien faire. Je penses à ces " Je peux pas, je dois aller manger avec machin", cassant mon espoir de manger avec qqn. Je rebondit sur ces " T'es comme les autres enfaite", me faisant culpabiliser. Je n'aime pas être un autre. Je repense à toutes ces personnes qui semblaient me fuir, ceux qui sont parti et ceux qui vont bientôt le faire. Enfin, je m'arrête en bas des marches et souffle " Et ces amitiés non réciproques".

    Je recommence à enchainer les pas. Un type qui reste dans les escaliers, c'est mal vu.
    Alors je marches sans trop marcher. J'aurais préféré rester sur le sol. A semi-mort, jusqu'à la fin du siècle. Mais tout est trop rapide. Les contrôles s'enchainent, la vitesse des relations s'accélèrent, les journées s'effilent, les mois passent, les bougies sur mon gâteau augmente. Mais rien ne change. C'est trop rapide, je ne suis plus. J'ai perdu le rythme. Ce n'est pas que je suis fatigué, c'est juste que j'arrive pas à jouer. C'est comme si je spawnais devant le boss final. Alors je regardes autour de moi. Chacun combat la vie a leur manière. Certain en groupe, d'autre avec des armes, d'autre à mains nu. Mais moi je me bats pas. C'est trop rapide.

    Alors je suis jaloux. Je sais que je ne suis pas supérieur, je suis bien au dessous de vous.
    Car le silence gênant n'est que dans mes discussions. Les rires de honte n'arrive que quand on parle avec moi. Le jugement me touche. Je suis seul. J'en ai marre. Mais c'est trop rapide. Rejoindre la danse maintenant est trop difficile.

    Peut-être que c'est pour ça que je ne contrôle pas mes paroles quand je parles avec des gens. C'est moi le problème je crois. Mais c'est pas grave. Je crois.

    Donc au final. J'attends. Dans ma tête je suis couché sur le sol, à côté des escaliers. Dans la réalité, je marches. Car c'est mal vu. Car c'est bizarre. Car tout est trop rapide. J'attends une attention qui existe, mais que je ne réussis pas à obtenir. Comme un trophée impossible. Comme toucher la Lune quand on était en 102 après JC.

    Mais bon, qui suis-je pour te dire ma vie ?
    Je suis un ridicule 2006. Je n'ai rien vécu. Dommage. Je crois.

  • Par mariamariassis (Fille / 2003 / France) le 6 juin 2023 à 20:44

    Je comprends tout à fait ce que tu ressens. C'est un peu mon état d'esprit et ma situation aussi en ce moment. Le temps passe plus vite mais rien ne change et toutes les journées se ressemblent, banales et inintéressantes. Cette sensation qu'un retour en arrière est inespéré et arrive trop tard pour être réalisé. Que c'est trop tard pour agir différemment et que ça n'a plus d'intérêt d'essayer.
    Je pense que je suis trop sensible pour vivre dans un environnement aussi impitoyable que l'école.
    Mais peut-être que cette situation s'améliorera avec le temps, en apprenant à redevenir moi-même et en faisant des bonnes rencontres. Les relations sociales, c'est compliqué...c'est le cas pour tout le monde, même si chacun les vit différemment.
    Mais sinon, je trouve que tu écris très bien. Ton texte est très juste et plutôt poétique.

Répondre au sujet

Pour répondre à un sujet ou à un commentaire, tu dois d’abord te connecter.

Connecte-toi à ton compte

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

Ouvrir les actions