Je suis addict à la porno, comment arrêter ?

Nous souhaitons commencer par te féliciter pour la manière avec laquelle tu te rends compte de ce qu'il se passe, du sens de l’observation que tu as à propos de toi-même, qui te permet de décrire la situation dans laquelle tu te trouves, et de la clarté avec laquelle tu décris tout cela. Tu nous aides beaucoup pour élaborer notre réponse. 

Les entreprises qui produisent de la pornographie étudient les processus qui vont faire en sorte que les personnes qui consomment puissent devenir addict, car leur objectif est de gagner de l'argent. Plus les personnes consomment et plus elles gagnent. Les consommateurs ne sont donc bien qu'un objet qui leur permet de réaliser les bénéfices qu'elles souhaitent faire.

Il y a plusieurs manières de sortir de cette addiction. Aucune n'est mieux que l'autre, chaque personne peut choisir ce qui lui convient le mieux.

La première est radicale : éviter les écrans, éliminer tous les sites, prendre un téléphone qui ne soit pas un smartphone pour s’empêcher d'aller sur internet, développer rapidement d'autres activités (sport par exemple).

La seconde est progressive : arrêter petit à petit. Par exemple, en fonction des moments de la journée, tu pourrais arrêter les visionnements d'un certain moment de la journée (matin, après-midi, pause à l'école, etc. nous ne savons pas quand tu consommes), ou diminuer de 5 minutes à chaque fois.

Il existe des professionnel·le·s qui aident les jeunes à sortir de cette addiction, nous te proposons de regarder ce qui existe dans ton canton. Si tu ne trouves pas, les psys peuvent le faire aussi. En tout cas, tu peux utiliser la colère que tu ressens pour te détacher de cette addiction à la pornographie. Cela est aussi très important pour la suite de ta vie sexuelle, car la pornographie a des effets vraiment ennuyeux quand on la consomme régulièrement et longtemps. Dans ton cas, tu es encore jeune et c'est le moment de t'en sortir sans trop de séquelles !

Nous sommes très touché·e·s par la souffrance que tu décris de ce qu'il se passe à l'école pour toi. Nous pensons lire entre les lignes que tu reçois des insultes régulières. C'est à chaque fois une violence qui te blesse et qui à la fin du compte te fait vivre une grande violence. Il est fondamental que tu parles à des adultes de ton école pour faire en sorte que cette violence s'arrête.

Il n'est pas facile de faire le premier pas et pourtant on sait que dès que le moment où les personnes cibles de violence demandent de l'aide et parlent de ce qu'il se passe, la violence diminue.

En ce qui concerne ce qu'il se passe chez toi, tu décris aussi une situation compliquée où il serait bon pour toi que tu sois soutenu. Il est, en effet, bien difficile de supporter les disqualifications de personnes proches qui seraient supposées soutenir, ce qui est le cas des parents. 

Pour toutes ces raisons, nous t'encourageons à te faire aider par un·e psy à qui tu pourras parler et avec qui tu pourras développer encore plus les ressources que tu possèdes déjà. Ton chat et ton chien sont très importants et ils t'apportent très certainement une affection précieuse, mais il est important que tu puisses avoir en face toi une personne qui t'aide concrètement à trouver des solutions et à renforcer ton estime de toi pour mieux savoir te défendre.

Les consultations sont remboursées par l'assurance Lamal, tes parents n’auront donc pas à les payer.

Et nous restons à ton écoute.

À bientôt sur ciao !