J'ai tendance à me faire du mal, mais je n'arrive pas toujours à en déterminer les causes

Question (Fille / 2005)

Bonjour
Depuis un certain temps, j’ai tendance à me faire du mal (automutilation), cependant, je n’arrive pas toujours à en déterminer la/les cause/s. Ça arrive parfois comme ça et je ne m’en rend pas toujours compte tout de suite. J’ai peur de faire ça pour « faire genre »…

J’ai pu en parler à quelques amies mais c’est compliqué d’en parler à d’autres. Je ne veux pas en parler à mes parents, car j’ai déjà eu des problèmes d’anorexie qui m’ont menée à l’hôpital et je ne veux pas les re-angoisser ni retourner dans le même système, qui m’a certes soignée somatiquement et un peu mentalement mais m’a laissé des traces/souvenirs difficiles.
Un autre problème: ça devient de plus en plus compliqué de mentir sur la cause des cicatrices, je ne sais pas combien de temps je vais réussir à tout esquiver.

A côté de ça, je suis très fatiguée, j’ai déjà baisser mes activités extra-scolaires, je pense que ma fatigue est plus mentale. Je n’arrive pas à calmer mes pensées, c’est compulsif. Ça a toujours été comme ça avec moi, mais ça s’accentue de plus en plus. Dans les soirées je vois par plaisir mais ça c’est parfois transformé en un moyen pour tout déconnecter, une fois je me suis mise très/trop rapidement mal. J’essaie de faire attention depuis et de ne pas reproduire cet événement mais parfois, c’est compliqué de lutter.

Désolée pour la longueur et le fouillis du message :/

Merci de mettre en place cette plateforme de communication!

Santé mentale

Réponse

Nous avons lu ton message avec attention et il nous a beaucoup touché. Tu nous expliques te faire du mal et que cela devient de plus en plus compliqué de le cacher à tes proches.

C’est déjà une bonne chose que tu aies pu en parler à quelques amies, c’est important de ne pas rester seul dans ce genre de situation, garder tout ça pour toi peut être lourd à porter et peut amener à un épuisement. Nous comprenons bien que ce soit difficile pour toi d’en parler à tes parents avec la crainte que tu as de les inquiéter, mais souviens-toi qu’ils sont là pour ça, ça peut être soulageant pour eux de savoir ce que tu traverses en ce moment pour pouvoir agir au mieux. Est-ce que tu es suivie par un∙e thérapeute ou médecin traitant pour avoir le soutien d’un adulte ? Cela pourrait t’aider à poser tes pensées et à investiguer les causes de ton mal-être en te faisant accompagner pour trouver l’apaisement dont tu as besoin.

Tu dis avoir moins investi tes activités extra-scolaires, cela peut effectivement être le signe d’une fatigue mentale et d’une baisse de motivation liée à ton mal-être. Il en est de même pour tes consommations en soirée qui peuvent être un moyen que tu as trouvé pour essayer de gérer et d'atténuer tes émotions et sentiment négatifs. C’est une bonne chose que tu restes attentive à cela afin de ne pas te mettre en danger même si nous entendons qu’il est compliqué pour toi de lutter durant cette période de crise.

Nous aimerions ajouter quelque chose d’important, ce n’est pas parce que tu n’arrives pas à déterminer les causes de tes automutilations que tu le fais pour « faire genre », il est rare de se faire du mal à soi-même pour aucune raison derrière.

N’hésite pas à continuer de nous écrire sur Ciao, mais sache que tu peux également faire appel à tout moment à la ligne 147 qui est une ligne d’écoute bienveillante, notamment lorsque tu ressens l’envie de te faire du mal.

L’équipe Ciao reste à ton écoute si tu en as besoin, prend bien soin de toi.

Dernière modification le 11 octobre 2023

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