Question (Fille / 2003)

Bonjour bonjour,

Ces derniers mois, je fais une dépression.

Tous les matins je me lève avec la boule au ventre et une grande envie de rester à la maison rien faire, et ça peut importe où je dois aller.
Au bout d’un petit moment je commence à avoir une boule dans la gorge et je sens les larmes monter. C’est si intense que je suis toujours à deux doigts d’annuler mon rdv ou de me déclarer malade au taff. Le pire c’est que parfois je le fais. Ça m’arrivais déjà en 9e, jusqu’à la fin de l’école obligatoire, au gymnase (j’ai d’ailleurs abandonné au bout de 6 mois) et ça recommence à mon stage. Comme je ne veux pas louper ma formation qui va bientôt commencer... je cherche de l’aide où je peux en trouver. Malheureusement je ne me sens pas d’en parler à mon médecin qui est au courant de ma dépression, et la psy que je voyais par apport aux abus de mon père n’a pas répondu à mon mail (hé oui en plus j’ai un stress post traumatique grâce à « l’amour » tordu de mon père). D’ailleurs je l’ai dénoncé en 9e après ~3 ans d’abus, alors est-ce que ça aurait un lien avec mon état a cette époque? Maintenant?
De plus ces crises (comme je les appelle) me semble de plus en plus répétitives, en plus d’être présente le matin ou avant de partir qq part, elles surviennent aussi au travail, pendant ma pause souvent ou quand je suis dans les transports, parfois même pendant que je travaille.
Je peux pleurer parfois pendant une bonne demie heure, mais je vais quant même au boulot. J’essaye de tenir le coup mais ça devient de plus en plus compliqué


Je fais un stage dans le social, c’est un domaine qui me plait énormément et là où je suis, je me sens super à l’aise avec mes collègues. Le seul souci c’est que les horaires sont long avec de longue pause et l’accès en transports public est limité, en plus je vis chez mon copain et sa maman, à qui je donne une pension, car c’est trop long pour aller travailler depuis chez moi.

Je prépare actuellement mon permis de voiture pour raccourcir le trajet et aussi pouvoir profiter de mes longues pause.

Malgré mes projets et ceux que j’ai avec mon copain pour nous faciliter la vie, j’ai l’impression de ne pas pouvoir y arriver, que je ne pourrais pas aller travailler comme tout le monde, car déjà maintenant j’ai de la peine. Le pire c’est que je vois bien que mes journées se passe super bien, mais tant que je ne serai pas rentrée à la maison je ne me sentirais pas apaisée, même le soir je pense déjà au lendemain.

Je me sens tout le temps oppressée..

Je suis déjà passé par l’hôpital psychiatrique, le psy, psychiatre, chaman, etc
C’est comme si il manquait quelque chose ou que à chaque fois je mettais un voile temporaire pour cacher tout ce bordel.

Voilà tout

Réponse

Nous te remercions pour ton message et te félicitons de ne pas rester seule avec tout ce qui se passe pour toi. 

Tu te demandes si tout ce que tu décris vivre là (boule au ventre, envie de ne rien faire, envie de pleurer, "crises" répétitives (comme tu les appelles) qui surviennent à tout moment dans ta journée, sentiment d'oppression, etc.) peuvent être liés aux abus que ton père t'a fait subir. Ce que nous savons, c'est que les abus sexuels peuvent avoir des conséquences qui touchent toutes les sphères de la vie d'une personne, et qu'il est alors très important de pouvoir être accompagné·e par des spécialistes du domaine pour travailler ce vécu traumatique, même s'il date de quelques années. 

Nous entendons que tu as déjà rencontré plusieurs accompagnant·e·s (hôpital psychiatrique, psy, psychiatre, chaman, etc.). Nous tenons vraiment à te féliciter une fois de plus de t'entourer de gens qui peuvent t'aider à aller mieux pour pouvoir continuer à vivre pleinement tes beaux projets de vie. 

Nous te conseillons de prendre contact avec la LAVI (qui est un centre d'aide pour les victimes d'infraction) dont les professionnel·le·s pourront t'accueillir, te rencontrer et te réorienter vers des spécialistes en psychotraumatologie ou en maltraitance sexuelle. Nous te mettons le lien ci-dessous! 

Enfin, sache que ce que tu décris en parlant de "voile temporaire" peut ressembler à un mécanisme de défense "typique" suite à de la maltraitance : cela permet sûrement de mettre un bout de distance avec ton vécu, pour ne pas "ressentir trop fort" et pour te protéger. Là aussi, il serait important que tu puisses en parler à un·e professionnel·le. 

Nous te souhaitons tout de bon et restons à ton écoute si tu le souhaites ! Prends soin de toi,


Centre LAVI - CIAO
Dernière modification le 17 juin 2021

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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