Question (Fille / 2007)

Alors j’avais déjà posé cette question mais j’ai perdu mon compte alors je recommence.

J’ai du mal à savoir comment la personne en face de moi se sent. J’ai du mal à savoir si elle est triste, en colère etc.

De plus j’ai très peu d’empathie pour les autres et ça me fait vraiment peur j’ai l’impression d’être un monstre. Quand quelqu’un pleure à cause de moi je ne ressens absolument rien des fois je me force à me culpabiliser.

J’ai fait des recherches sur internet mais je ne préfère pas y croire ça fait très peur. Je n’ai personne à qui parler donc je me tourne vers ce site j’espère que vous pourrez m’aider. (Désolée pour cette formulation c’est très dur à expliquer et je ne suis pas écrivaine)

Réponse

Déjà, rien que le fait que tu te rendes compte que tu n'arrives pas bien à décoder les émotions des autres et le fait que cela te préoccupe nous laisse penser que tu es une personne bienveillante et qui a à coeur le bien-être des autres.

En outre, si tu te "forces à culpabiliser", c'est que tu ressens quelque chose ! Nous pensons donc qu'il ne faut pas donner trop de crédit aux choses inquiétantes que tu as lues sur internet.

Pour commencer, il y a une distinction à faire entre reconnaitre les émotions des autres et l'empathie (les comprendre). Pour reconnaitre une émotion, il faut avoir des indices (expression du visage, posture, ton de la voix, etc.) ! Personne ne sait lire dans les pensées des autres et parfois il est difficile de reconnaitre ces fameux "indices". Néanmoins, il est possible de développer sa capacité à reconnaitre les émotions avec de l'entrainement et certaines personnes le font plus facilement que d'autres.

Est-ce que tu arrives à reconnaitre les expressions faciales des émotions de base (joie, colère, peur, tristesse, dégoût) quand elles sont exagérées ? Si c'est le cas, c'est un bon début et avec de l'observation et de la patience, tu pourrais sans doute continuer à t'exercer.

Pour l'empathie, c'est quelque chose qui se développe aussi à force d'être en contact avec d'autres personnes et de discuter de leurs sentiments. Pour avoir de l'empathie, il faut pouvoir se mettre à la place de l'autre et tenter de voir la situation selon son point de vue. Ce n'est pas facile à faire, mais en posant des questions à l'autre, en étant curieuse de comment l'autre a vécu une situation, etc., tu pourrais peut-être commencer à comprendre ce qu'il ou elle a vécu.

Parfois, les sentiments sont mélangés, il est donc normal d'avoir un peu de mal à les distinguer entre eux. Par exemple, il est possible de ressentir à la fois de la tristesse et de la colère et cela rend plus difficile de comprendre ce qu'il se passe dans le coeur et dans la tête de l'autre.

En outre, si quelqu'un pleure à cause de nous, il arrive qu'on se "coupe" de ses émotions, justement parce que ce serait trop dur si on les ressentait pleinement. Du coup, c'est peut-être une autre raison qui fait que tu ne ressens pas tout à fait les émotions de cette autre personne.

Dans tous les cas, nous t'encourageons à en parler à un·e adulte autour de toi, voire à ton médecin, surtout si cela continue de t'inquiéter. Comme dit plus haut, ta capacité d'empathie pourrait se développer avec l'aide d'un·e professionnel·le (par exemple un·e psy). Et s'il y avait vraiment un problème, un·e médecin pourrait t'aider à trouver ce que ce serait.

Ci-dessous, tu trouveras aussi deux articles qui t'aideront aussi à avoir des outils concrets pour communiquer efficacement.

Bien à toi,


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Dernière modification le 25 mai 2021

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