Question (2004)

Bonjour, j'espère que vous allez bien

Je ne sais pas si j'ai vécu des violences sexuel. Je ne sais pas si je suis légitime d'être une victime. Je ne sais pas si je me mens ou que je cherche juste de l'attention. Avec ma parole j'ai l'impression de décrédibiliser la parole des vrais victimes. J'ai honte, je pense que c'est de ma faute.

Il s'est passé deux choses dont la deuxième m'a beaucoup plus impacté. La première est une relation sexuel sans pénétration que j'ai eu avec un garçon. J'ai donné mon consentement car je l'aimais mais je n'étais pas prête. J'ai pleurer pendant l'acte (je n'étais vraiment pas bien) mais il ne m'a pas vraiment pris en compte. Il voulais que je le touche et a forcé ma main.

La deuxième est un homme de 40 ans. (Je suis mineure). C'était tres bizzare il m'a touchée les fesses dans la piscine. Je ne savais pas quoi faire donc j'ai rigoler. Puis il m'a pris sur ces genoux et il avait une érection. (plusieurs gestes bizarre comme celui ci). Ma mère m'a dit quelle avait remarqué que je l'avais chercher sexuellement (elle ne sait pas tout ça mais a juste remarqué que je l'avais chercher sexuellement). Donc je me sens coupable, illégitime. Les deux fois où j'en ai parlé à des gens, je me suis vraiment senti coupable et pas légitime. J'ai l'impression de chercher de l'intention en faisant ça. Je me déteste et j'ai envie de me faire du mal. Désolé si mon message est brouillon mais j'en peux plus et je ne comprends pas la situation, quel rôle j'ai et c'est donc très difficile pour moi de l'expliquer.

Réponse

Bravo pour ton courage de dire ce que tu as vécu. Ce que tu décris, cette impression de ne pas te sentir légitime dans ce que tu ressens, de se dire que c'est de sa faute, est un sentiment que nous retrouvons chez beaucoup de jeunes, qui comme toi, ont vécu des dépassements de limites de leur intimité. Et nous pouvons te dire que non, tu ne décrédibilises pas des "vraies" victimes. Il n'existe pas d'échelles qui va de "fausses victimes" à "vraies victimes"

Dans la première situation que tu décris, il arrive, lorsque l'on est au début de sa vie sexuelle, de ne pas vraiment savoir ce que l'on a envie et/ou de faire des choses, car on aime l'autre et qu'on veut lui faire plaisir. En revanche, le fait que tu aies pleuré et qu'il ait "forcé" ta main montre qu'il n'a pas pu t'écouter et te respecter et qu'il a dépassé tes limites. Et c'est légitime de ne pas te sentir bien avec cela. 

Dans la deuxième situation que tu décris, il faut savoir que la loi interdit tout acte d'ordre sexuel (est considéré "acte d'ordre sexuel" le fait de toucher les parties du corps cachées par les sous-vêtements et embrasser avec la langue) lorsqu'il est commis d'un adulte sur un.e mineur.e de moins de 16 ans. Ainsi, dans tous les cas, c'est toujours l'adulte qui est responsable pénalement des actes qui ont été commis. Si, dans ta situation, tu avais plus que 16 ans lorsque les actes ont été commis par cet homme, il est important de dire que personne n'a le droit de toucher les fesses de quelqu'un d'autre sans lui demander sa permission. En plus, dans ta situation, le fait que cet homme t'ait pris sur ses genoux alors qu'il était en érection est aussi un dépassement de limite abusif. 

Donc, dans les deux cas, tu es tout à fait légitime à ressentir ce que tu ressens. Il est important aussi que tu puisses en parler et ne pas rester seule avec ces sentiments. Et si tu sens que ces ressentis t'empêche d'avancer, il serait important que tu puisses rencontrer un-e profesionnel.le spécialisé pour te donner le coup de pouce que tu aurais besoin pour que ces situations ne te restent plus dans la tête. Nous te mettons ici des adresses, n'hésite pas à contacter ces profesionnel.le.s. 

Nous restons à ta disposition si besoin.

Bien à toi,

 


Centre LAVI (SEJ) - CIAO
Association ESPAS - CIAO
Dernière modification le 29 avril 2021

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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