Addict au porno?

Nous comprenons que la fréquence à laquelle tu regardes du porno te pose problème, mais surtout les impacts que cela a sur ta vie. C’est courageux de ta part d’y réfléchir et surtout très mature d’évaluer quelle place cela prend. Vouloir arrêter et se sentir en échec à chaque fois que tu recommences doit créer pleins de tensions et ça ne doit pas être facile.

Cette situation est bien connue et tu n’es pas le seul. Comme tu le dis, lorsque la consommation de pornographie devient très fréquente, le cerveau s’habitue à une certaine dose de dopamine (hormone du plaisir) liée à une certaine intensité du porno. Du coup, une fois que le cerveau s’est habitué à cette dose-là et ce schéma-là, la masturbation sans porno semble « fade » ou sans intérêt, car le cerveau « demande plus ».

Dans ce genre de cas, même les personnes qui ont la meilleure intention du monde, diminuer, arrêter ou changer de schéma devient très difficile. On se sent alors en échec, avec parfois de la honte, de ne pas réussir « à se maîtriser ».

Bien sûr, la période de l’adolescence, avec les changements hormonaux, peut expliquer un intérêt prononcé pour la sexualité et c’est normal. C’est aussi ok d’utiliser des images qui permettent une excitation sexuelle dans la mesure où cela reste agréable et créer du plaisir.

Là où ça devient un problème, et tu le décris très bien, c’est quand ça nous empêche de faire ce que « l'on a à faire ». Ne plus sortir, ne pas faire se devoir, etc. crée de la souffrance et de l'isolement. Aussi, ce sentiment d’échec peut atteindre ton estime et ça ce n’est pas bon de manière générale.

Tu dis vouloir une solution et nous comprenons que tu veuilles sortir de ce schéma ou diminuer les tensions. Pour ce faire, c’est un processus que tu peux faire avec des professionnel·les formé·es qui t’aideront à comprendre comment la pornographie a pris cette place et à quel besoin elle répond pour toi.

Parce que oui, il y a l’adolescence qui explique un bout, mais à partir du moment où ça devient un problème, comme tu sembles le décrire, c’est que ça permet peut-être de compenser/soulage un autre besoin qui a besoin d’être entendu. Pour mieux comprendre et être moins seul dans ces pressions, nous t’encourageons à contacter un Centre de santé sexuelle ou des professionnel·les pourront t’accueillir en toute confidentialité et sans jugement.

C’est un chemin et ça demande un peu de courage, mais comme nous sommes des êtres humains, la consommation problématique du porno se traite comme tout, dans quelque chose de plus subtile qu’un bouton sur lequel appuyer pour arrêter, comme nous ne sommes pas des robots, heureusement 😊.

Nous te mettons les adresses en lien.

À dispo si besoin !

Bien à toi,

L'équipe ciao.ch