Je n’ai pas encore eu la chance de vivre une relation intime
9 octobre 2025
Question (Garçon / 2006)
Je vous écris car je voudrais partager mes doutes et mes craintes afin d’avoir l’avis d’une personne extérieure.
Je suis un homme hétérosexuel, j’approche de la vingtaine et je n’ai pas encore eu la chance de vivre une relation amoureuse ou intime avec qui que ce soit.
Aujourd’hui, si quelqu’un venait à me demander si j’ai déjà été en couple ou si je suis vierge, je n’aurais plus le malaise que j’éprouvais il y a quelques années à l’admettre. Je ne le crie pas sur tous les toits, car le monde s’en moque.
Si, par le passé, j’avais du mal à l’assumer, c’était avant tout par honte, en me comparant aux autres jeunes hommes de mon âge.
Depuis, j’ai essayé d’améliorer ma situation personnelle dans plusieurs aspects : le physique (style vestimentaire, sport, etc.), la carrière, les passions, la sociabilité, et plus globalement mon bonheur et ma confiance.
Cependant, même si je ne ressens plus d’angoisse à l’idée d’être encore vierge ou de n’avoir jamais connu de relation amoureuse, il me reste la crainte de ne pas vivre, dans les prochaines années, ce genre d’expériences que je me sens déjà prêt à connaître.
Cette crainte vient de la peur de ne jamais rencontrer suffisamment de monde. Je n’aime pas forcément les étiquettes, mais le terme ambiverti me semble assez juste pour me décrire : c’est-à-dire que je suis bien dans une certaine solitude et plutôt calme, mais j’aime aussi passer du temps avec mes amis, mes collègues, etc., pour discuter, m’amuser, et plus encore.
Seulement voilà, lorsque des collègues avec qui je m’entends bien parlent de sortir en boîte, cela me bouscule un peu. Ce sont des collègues, pas des amis proches, donc je ne sais pas si je serais aussi à l’aise pour danser et m’amuser que je le serais avec mes amis. Et si je refuse, je me dis que je rate peut-être quelque chose de sympa, qu’ils penseront que je suis coincé ou “no-fun”, et que rester dans mon coin n’aidera en rien à rencontrer de nouvelles personnes, qu’il s’agisse d’amitié ou d’amour.
Il y a aussi des moments où, lorsque je parle avec des personnes de mon âge et que la conversation tourne autour des relations intimes ou amoureuses, je me sens presque exclu, car je ne peux pas parler de choses que je n’ai jamais vécues, ou alors je ne me sens pas légitime.
Ce sont des discussions qui reviennent souvent, et j’avoue que j’aimerais pouvoir y participer et me faire mon propre avis. Bien sûr, cela ne m’obsède pas au point de vouloir faire n’importe quoi avec n’importe qui, mais j’aimerais tout de même pouvoir vivre ce genre d’expériences.
Ce que je souhaiterais, c’est être capable d’accepter de sortir (en boîte, au bar ou ailleurs) avec des personnes qui ne font pas partie de mon cercle proche, et de m’amuser sans penser à la manière dont je serai perçu ensuite. Ou, au contraire, pouvoir refuser sans douter ni me mettre la pression en me demandant ce que j’aurais pu vivre avec eux, qui j’aurais pu rencontrer, ou comment ces personnes me percevront après mon refus.
Je me relance dans des études l’année prochaine, donc je me dis que j’aurai l’occasion de rencontrer plein de nouvelles personnes. Mais j’ai le sentiment que, si je ne me force pas un peu à sortir avec des gens qui ne font pas forcément partie de mon cercle habituel, je risque de rester dans une routine où je côtoie toujours les mêmes personnes, en gardant systématiquement une certaine distance avec les nouvelles, ce qui ne m’aiderait pas.
J’avoue que je tourne un peu en boucle sur le sujet. J’espère avoir décrit quelque chose de compréhensible ; peut-être que votre réponse me permettra de trouver la solution la plus adaptée à ma situation, et de mieux percevoir l’avenir.
Je suis conscient que l’âge auquel on découvre pour la première fois le sexe ou l’amour ne définit pas notre valeur. Ce que je trouve compliqué, c’est de se sentir prêt à franchir le pas, mais de constater que, malgré les efforts, rien ne bouge — ou trop lentement — pour avoir la certitude que cela arrivera tant que je suis encore vers le début de la vingtaine, ou même simplement savoir si je suis sur la bonne voie.
Réponse
Nous sommes impressionné·e·s par ton message ! Tu as su décrire avec beaucoup de clarté une situation que vivent beaucoup de personnes : ce moment de transition où l'on se sent prêt à vivre certaines expériences, mais où les occasions tardent à se présenter. Cela montre une belle capacité d'introspection et une vraie volonté d'évolution personnelle !😊
Tu dis que tu crains de ne pas vivre ces expériences dans les prochaines années, tout en ayant le sentiment d'être prêt. C'est une inquiétude légitime. Elle traduit ton envie d'ouverture et de partage, pas un manque ou un retard. Tu sembles déjà avoir beaucoup travaillé sur toi, et c'est une excellente base.
La question que tu poses ; faut-il te "forcer" à sortir un peu plus de ta zone de confort, n'appelle pas une seule réponse. En fait, les deux démarches peuvent coexister. Tu peux tout à fait t'accepter comme quelqu'un de plus réservé, tout en t'accordant la possibilité d'expérimenter un peu plus. Sortir de sa zone de confort, ce n'est pas se transformer, c'est s'autoriser à essayer.
Par exemple, accepter une sortie avec tes collègues n'a rien d'une prise de risque majeure. Cela peut simplement être une occasion de tester quelque chose de différent. Tu n'as pas besoin de te forcer à être quelqu'un d'autre : tu peux y aller à ta manière, selon ton humeur du moment ; danser, discuter ou simplement profiter de la compagnie des autres. Nous pensons que but n'est pas la performance sociale, mais la curiosité.
Et si finalement tu préfères refuser, l'important est que ce choix vienne d'une envie réelle de te respecter, et non d'une peur du regard des autres. Ce va-et-vient entre oser et se préserver t'aidera naturellement à trouver ton équilibre !
Concernant ce que tu décris dans les conversations sur les relations amoureuses ou intimes, il ne s'agit pas forcément d'une exclusion, mais plutôt d'un décalage perçu. Tu peux tout à fait participer autrement : poser des questions, rebondir sur les valeurs, les émotions, ou simplement amener la discussion vers des sujets qui t'intéressent davantage. Ce n'est pas parce qu'on a moins d'expérience dans un domaine qu'on a moins de légitimité à échanger.
Enfin, ton projet de reprise d'études sera effectivement un contexte favorable pour élargir ton cercle social. Nous t'encourageons à considérer cette nouvelle étape comme un prolongement naturel de ton travail actuel : continuer à t'ouvrir, à aller un peu au-delà de tes habitudes, tout en restant fidèle à toi-même.
Tu sembles déjà engagé dans un processus d'évolution équilibré, volontaire et respectueux de ton propre rythme. L'essentiel est de continuer à avancer avec curiosité, sans chercher à tout maîtriser et sans te juger si les choses prennent du temps.
Nous espérons avoir pu te donner quelques pistes de réflexion.
N'hésite pas à revenir nous écrire pour nous donner des nouvelles !
L'équipe ciao.ch
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