Je me sens comme si je venais de gâcher mes trois années de collège

Nous sommes navré·e·s d'entendre que malgré tes efforts, tu n'as pas réussi avoir le minimum. Tu dis que tu n'arrêtes pas d'y penser, que ça tourne en boucle dans ta tête. C'est une réaction très humaine, surtout quand on sent que quelque chose nous échappe et qu'on aurait voulu faire autrement. Ce que tu décris ressemble à ce qu'on appelle des ruminations : des pensées qui reviennent encore et encore, souvent négatives, comme "j'ai tout gâché". Pour t'aider à sortir de cette spirale, tu pourrais déjà en parler à une personne de confiance ou prendre le temps d'écrire ce que tu ressens.

Pourquoi pas aussi faire une activité physique, bouger ton corps ou faire des activités (regarder une série, dessiner, jouer à un jeu, cuisiner, ...) qui te font du bien, qui te permettent de penser à autre chose, de vivre l'instant présent et de ressentir du plaisir ? Ces petits gestes ne font pas tout disparaître d'un coup, mais petit à petit ça pourrait t'aider à faire un peu de place dans ta tête, à souffler et à laisser faire émerger d'autres pensées plus douces ou plus apaisantes.

C'est aussi souvent dans ces moments difficiles que débarque la petite voix saboteuse : celle qui te chuchote que tu as "tout gâché", que c'est fichu, etc. Mais cette voix ne dit pas la vérité. Elle essaie de donner sens à ce que tu ressens, mais elle se trompe. Parce que non, tu n'as pas tout gâché. Tu as travaillé, persévéré, tu t'es donné les moyens, tu as fait de ton mieux... rien de tout ça ne peut être effacé par un chiffre. Pour mettre un peu de distance avec cette petite voix saboteuse, tu pourrais par exemple te demander ce que tu dirais à un·e ami·e dans ta situation ? Tu trouveras ci-joint des articles avec d'autres conseils.

Même si pour l'instant ça te semble être un mur, ce n'est pas du tout la fin de tout ce que tu as construit. Ton travail, tes efforts, ta motivation, ton envie d'apprendre, tout ça ne disparaît parce que tu es à 0.1 point du seuil. Ce sont des compétences que tu as développées et qui t'accompagneront encore longtemps.

As-tu déjà pu en parler avec quelqu'un au collège ? Parfois, il y a des moyens de discuter d'une situation limite, d'expliquer son engagement ou au minimum de poser ses questions et exprimer ce qu'on vit. Tu as le droit d'être entendu et ça vaut toujours la peine de se renseigner et d'essayer de comprendre. Même si la décision ne change pas, ça peut t'aider à poser des mots et à être reconnu pour ton engagement.

Tu dis que tu as peur de ne plus jamais avoir cours avec tes ami·e·s. Même si les cours ne sont plus partagés de la même manière, les liens peuvent continuer autrement. C'est l'occasion de trouver d'autres moyens de rester proches, en faisant des pauses ensemble, en se voyant en-dehors de l'école, en organisant des moments partagés. Ça pourrait même créer une complicité différente et parfois même encore plus forte.

Ce que tu ressens ne va pas durer toujours, même si là, c'est très présent. Tu as déjà prouvé que tu pouvais relever des défis exigeants. Et même si cette étape ne se passe pas comme tu l'avais espéré, elle ne définit pas ce que tu es ni ce que tu peux accomplir par la suite. Tu n'as pas "tout gâché". C'est un passage difficile, pas une fin. Rappelle-toi que ces trois années ne sont pas perdues, qu'elles ont été pleines d'efforts, de découvertes, d'apprentissages, de liens d'amitié et ça, personne ne peut te l'enlever.

N'hésite pas à revenir et prends soin de toi,

L'équipe ciao.ch