Ai-je été forcée?

Tout d’abord, nous tenons à te féliciter pour le courage de nous avoir écrit concernant ton vécu et ce que tu en ressens. Nous savons qu’il n’est pas simple d’en parler et que cela demande beaucoup de force. 

Nous souhaitons déjà te féliciter d’avoir mis fin à une relation qui ne te convenait pas et dans laquelle, il nous semble, tu n’étais ni respectée ni entendue dans tes limites. Même si cela n’a pas dû être simple, le fait de le quitter a certainement aidé à ce que tu te protèges, à la fois de ce garçon et de ses agissements, et à la fois des émotions qu’il pouvait te faire vivre. 

Tu soulignes ne pas réussir à dire non plusieurs fois : pourtant, dans ce que tu décris, tu l’as répété à plusieurs reprises afin de faire comprendre à ce garçon que tu ne souhaitais pas avoir de contact sexuel (notamment le masturber). Malgré tes « non », il a insisté, t’a culpabilisé, et t’a « engueulé ». Peut-être que le fait qu’il « t’engueule » t’a fait peur et t’a culpabilisé, et que c’est la raison pour laquelle tu as fini par le faire à contrecœur (tu évoques d’ailleurs avoir pleuré à la fin, ce qui indique que tu n’étais pas ok avec ce qui était en train de se passer). En Suisse, le non-consentement peut être exprimé de différentes manières, et la loi interdit à un·e partenaire sexuel·le d’insister pour avoir des rapports sexuels. Ce garçon n’avait pas le droit de faire ce qu’il a fait, et il existe des lois qui l’interdisent. 

Le fait qu’il banalise montre qu’il n’en a pas conscience et qu’il ne semble pas prêt à se remettre en question sur ses agissements. Peut-être que cette banalisation de sa part te fait penser que c’est toi la méchante : il est important pour nous de te dire que c’est bien la personne qui dépasse les limites de l’autre la responsable, et en aucun cas la personne dont les limites ont été dépassées. 

Nous souhaitons t’encourager à prendre contact avec la LAVI (Centre d’aide aux victimes d’infraction) : Les professionnel·le·s t’y accueilleront gratuitement, confidentiellement, et pourront t’écouter, t’informer de tes droits en matière pénale et t’orienter vers des professionnel·le·s (comme par exemple des psychologues/psychothérapeutes) afin de travailler toutes tes émotions en lien avec ce vécu. Nous te joignons l’adresse de la LAVI de ton canton. Aussi, tu peux demander à une personne de confiance de t’y accompagner si tu en ressens le besoin. 

Courage pour la suite de tes démarches, nous restons à ton écoute et t’envoyons nos pensées !   

L'équipe ciao.ch