J'ai subi des abus sexuels et je pense beaucoup à la sexualité

Nous saluons ton courage de nous avoir écrit concernant ton vécu. Bravo pour cette démarche ! 

Premièrement, tu te demandes si tu es malade, car tu dis penser au sexe à « chaque seconde ». Ce que nous entendons là, c’est que ces pensées liées au sexe semblent prendre une place considérable dans ton quotidien. Il est possible que des pensées qui reviennent en boucle comme cela créent un impact sur le quotidien d’une personne (par exemple, que ces pensées l’empêchent de faire des activités qui lui font du bien, l’empêchent de se concentrer au travail/à l’école, l’empêchent de profiter lorsqu’elle est avec des ami·e·s, etc.). Cela peut créer de la souffrance. Il est important pour nous de te dire que tu n’es pas malade, mais que cela peut faire suite aux abus que tu expliques avoir subi à deux reprises par un homme. En effet, le fait que des pensées liées à la sexualité et aux abus reviennent régulièrement est l’une des possibles conséquences symptomatiques. 

Nous nous questionnons sur ta sécurité actuelle ; es-tu encore en contact avec cet homme qui a abusé de toi ? Il serait important que tu puisses te protéger et que cela ne recommence pas. Aussi, en as-tu parlé à quelqu’un de confiance autour de toi (par exemple un·e amie, un·e médecin, un·e enseignante ?) afin de ne pas rester seul avec ce vécu ? 

Avec tout cela, nous t’encourageons vivement à continuer ce que tu as commencé en nous écrivant : en parler afin de démêler ton vécu et les conséquences qui peuvent y être liées. En parler te permettrait également de construire et consolider des repères sains autour de la question de la sexualité, car nous entendons que les adultes autour de toi ne t’ont pas expliqué certaines choses pourtant importantes dans cette thématique.  

Nous t’encourageons alors à prendre contact avec la LAVI, qui est le centre d’aide aux victimes d’infraction. Les intervenant·e·s t’accueilleront gratuitement, confidentiellement, et t’informeront sur tes droits. Iels pourront aussi t’orienter vers des professionnel·le·s (par exemple des psychothérapeutes ou psychologues) et t’octroyer un bon afin d’obtenir des séances de soutien gratuitement.

Nous souhaitons souligner tes capacités à ressentir tes besoins, notamment celui de pouvoir parler de sexualité avec une femme, car tu te sens davantage en confiance, et nous t’encourageons à faire la demande auprès de la LAVI de pouvoir être rencontré par une femme. Nous ne pouvons malheureusement pas te joindre l’adresse de la LAVI de ton canton, ne sachant pas de quel canton tu viens. Tu peux simplement faire une recherche sur internet ou dans notre page d'adresses en tapant « LAVI » suivi du canton dans lequel tu résides, et tu trouveras un contact. 

Nous sommes avec toi et nous restons à ton écoute ! 

L'équipe ciao.ch