Deuils successifs
16 décembre 2024
Question (Fille / 2003)
le problème c'est que je pensais avoir fais le deuil mais cet été mon copain a également perdu son grandpapa, je l'ai beaucoup aidé ses derniers instants de vie car je suis dans le domaine de la santé et cela me tenait à coeur d'aider la famille. cependant cela a créer un nouveau deuil en moi que je n'arrive pas à faire...
Réponse
La question de "faire son deuil" est toute une question. Faire son deuil est un processus qui prend du temps et qui n'est pas censé avoir un temps défini. Lorsque tu pleures ta grand-maman, tu honores son existence et tu honores les souvenirs que tu as d'elle. Cela peut être un souci, si cela t'empêche de fonctionner dans ton quotidien et que la souffrance te submerge au point d'en être insupportable à vivre, mais sinon pleurer parce que quelqu'un nous manque même 3 ans après, c'est ok. Peu à peu, tu l'honoreras avec moins de larmes, d'une autre manière, par exemple lorsque tu reproduiras quelque chose qu'elle t'a appris.
Au vu de ce que tu dis sur les moments en familles, il est possible que ta grand-maman ait été une ressource pour toi et qu'elle ait pu être facilitatrice de l'ambiance familiale. Suite au décès de quelqu'un, les relations sont à réorganiser, les rôles sont à se répartir autrement. C'est un processus qui prend du temps, d'autant plus que les réunions de familles ne se font peut-être pas tous les jours. Il est alors possible que dans ce contexte, le deuil soit plus long. Peut-être peux-tu en parler avec ta famille, leur demander, par exemple, si c'est aussi encore bizarre pour eux de faire ces moments sans elle.
Souvent, les membres d'une même famille ressentent des choses différentes, mais aussi similaires. Mais ce qui est assez sûr, c'est qu'il est assez difficile de s'autoriser à parler en famille de son deuil. On a souvent peur de ne pas tomber au bon moment ou d'embêter quelqu'un avec notre deuil en pensant que l'autre n'en est plus là. Cela vaut la peine d'essayer de dépasser ce mouvement naturel pour en parler avec les autres, car on est parfois étonné·e.
Il est souvent aussi intéressant de créer des rituels. Ceux-ci nous permettent de sortir de ce dilemme de savoir quand est-ce qu'on se permet de parler du défunt. Cela permet aussi d'honorer la personne dans ce qu'elle nous a apporté et nous assurer qu'on ne l'oubliera pas.
Tu poses cette question alors que tu viens de vivre un nouveau deuil. Ce deuil a vraisemblablement réactivé celui de ta grand-maman en plus de devoir traverser celui-ci.
Le processus de deuil est un peu comme une cicatrisation suite à une blessure. Là, tu as deux cicatrisations à faire et c'est peut-être énergivore, difficile, triste et/ou injuste. L'être humain a de quoi cicatriser spontanément. Mais parfois, on a besoin de "désinfectant ou de points de suture". En parler à des ami·e·s, des proches, de la famille est souvent aidant et suffisant et nous t'encourageons à le faire. Des fois, cela vaut la peine de s'adresser à un·e professionnel·le qui te convient dans le cas où cela te pèserait trop.
N'hésite pas à revenir si tu as besoin.
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