Question (Fille / 2008)

Cela concerne mon père. Des le début de mon adolescence, il a eu beaucoup de mots violents etc. Mais, je n'avais pas spécialement prêté attention jusqu'à ce moment là, le début de mon adolescence, que lorsqu'il m'embrassait, il glissait sa main sur mes fesses. Le contact ne dure pas longtemps mais j'en ressens un profond malaise.

Je n'ose pas en parler avec mes parents de peur que mon père nie tout et que ma mère le defende ou me dise que je ne raconte que des mensonges. Elle ne m'a jamais vraiment défendue et ne m'a pas toujours cru lorsque je lui racontais ce que me disait mon père.

Je ne sais pas si ses gestes peuvent être considérés comme des attouchements puisque sa main ne reste pas longtemps et que ce n'est pas très appuyé. Je n'ose pas non plus en parler à des professionnels de santé de peur qu'on me dise que j'invente tout. S'il vous plaît, j'ai besoin de conseils et d'un avis.

Réponse

Ce que tu vis n'est pas simple et tu as raison de poser ta question.

Ce que nous ressentons à ton message, c'est que tu vis des choses compliquées à la maison en règle générale. As-tu pu en parler à un.e adulte de confiance pour ne pas rester seule avec cela ?
Le fait que tu ressentes un malaise lorsque ton père te touche les fesses est un ressenti dont tu dois tenir compte. Comme tout ressenti, il est personnel et juste.

En l'état, il nous est difficile de savoir si ces gestes pourraient être reconnus comme des attouchements. En revanche, ils te dérangent et c'est déjà suffisant pour demander qu'ils cessent.
Tu dis que ton père pourrait nier, mais cela veut dire qu'il dirait qu'il ne t'a jamais touché les fesses, ou dirait-il que tu "exagères" ? S'il disait que "tu exagères", cela te permettrait de lui dire qu'il ne s'agit pas d'exagérer ou pas exagérer, mais que toi, tu n'aimes pas et que cela doit s'arrêter.

Si, en revanche, il disait qu'il ne t'a jamais touché les fesses, de ton côté, tu pourrais dire que tu as eu cette impression (une impression est aussi quelque chose de personnel donc ne peut pas être considérée comme "fausse") et cela te permettrait de mettre des limites.

Dans les deux cas, il serait malgré tout important que tu puisses trouver un.e adulte qui pourrait être ton allié.e durant une telle discussion. Aurais-tu un.e adulte de confiance dans ton entourage qui pourrait t'aider ? (oncle/tante/ grand-parent/ parrain/marraine ?)

Tu dis que tu crains d'en parler à un professionnel de santé. C'est souvent une crainte des jeunes de ne pas être cru.e.s. Si nous étions ces professionnel.le.s à qui une jeune venait parler de ce qu’elle vit à la maison, nous ne penserions pas « vrai/pas vrai », mais nous serions inquiet.ètes, car une jeune qui vient parler de ce qu’elle vit à la maison, ce n’est pas à banaliser. Et c’est une jeune qui a besoin d’être soutenue.

Le but des professionnel.le.s est d'aider les jeunes, donc nous ne pouvons que te conseiller de trouver le courage en toi pour oser aller en parler et leur demander de l'aide, comme tu le fais avec nous. Y aurait-il quelqu'un dans ton entourage (prof/infirmière scolaire/psy…) à qui tu pourrais parler de ce que tu vis chez toi ?

Tu as déjà fait un pas important en nous écrivant, nous ne pouvons que te conseiller de faire le suivant. Courage, tu es sur le bon chemin !

Dernière modification le 25 juillet 2023

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