Question (Fille / 2001)

Bonjour,

Il y a de ça quelques année, je vous avais écrit pour vous raconter l'abus que j'avais subit de la part de mon 1er copain. Le passé refaisant surface, je me pose une nouvelle question part rapport à ce que j'ai vécu il y a maintenant 6 ou 7 ans.
J'ai besoin de re qualifié ce qu'il s'est passé, est ce que c'était un viol ou non ?

Voici ce qu'il s'est passé:
Je dormais chez lui ce soir là, on avait parlé de coucher ensemble mais rien de "définit" c'était juste une discussion, lui l'avais déjà fait, moi non. Il s'est rapproché de moi cette nuit là et à commencer à me déshabillé, je n'ai pas trop bougé, je ne savais pas vraiment quoi faire. Lui était très "pressé" il a pensé qu'a lui dans ce moment là, sans vraiment prendre attention à moi. Quand il m'a enlevé ma culotte et m'a pénétré avec ses doigts sans rien me dire, je ne m'y attendait pas du tout et cette sensation à été détestable. Après ça mon corps s'est figé, j'ai probablement du partir en crise de panique, je me souviens avoir une la respiration courte et rapide. lui n'a rien vu, à continuer ses affaires, il aurait été jusqu'au bout si par chance il n'avait pas joui avant qu'il puisse me pénétrer avec son sexe.

Est ce que c'est un simple abus ? ou est ce un viol ?

Cette question refait surface par ce que je vois bien que mon corps à des traumatisme suite à ça. ( A part mon copain, je refuse qu'un homme me touche même un médecin, crise de panique systématique après un rdv chez ma gynécologue, plaisirs limité au lit avec mon copain. ) Pouvez-vous m'aiguiller sur ce que j'a subit ?

Réponse

Vous témoignez avec lucidité de la situation que vous avez vécue avec votre premier copain. Cela n’a pas dû être facile de l’écrire, alors bravo pour votre courage.

Le code pénal suisse définit le viol comme étant la pénétration d’un pénis dans un vagin sous contrainte (art.190 code pénal suisse). Cette loi restreint le viol à un rapport où une femme est vaginalement pénétrée de force par le pénis d’un homme ; rien d’autre. Une pénétration avec un objet ou une autre partie du corps (doigt, main, langue) sur un homme ou une femme est considérée selon la loi comme une contrainte sexuelle (art. 189 code pénal suisse).

Cette loi est en cours de révision, ce qui permettra de reconnaître la notion de consentement lors de rapports sexuels. De fait, la violence, menace ou contrainte ne sera plus la notion centrale pour reconnaître une agression sexuelle sur le plan légal comme c’est le cas actuellement.

L’abus sexuel désigne toute atteinte physique à caractère sexuel commise par la force, sous la contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal, ainsi que la menace d’une telle atteinte. Il comprend l’esclavage sexuel, la pornographie, la maltraitance des enfants et les agressions sexuelles.

Quoi qu’il en soi, et peu importe qu’il s’agisse d’une contrainte sexuelle ou d’un viol selon les définitions légales, vous avez subi une agression sexuelle, car d’après ce que vous décrivez, vous n’aviez pas donné votre consentement pour que votre ex-copain vous pénètre avec ses doigts. Il y a violence sexuelle lorsqu'une personne force une autre à s'engager dans une activité sexuelle (quelle qu'elle soit).

Les violences laissent parfois des séquelles en termes de souvenir, dans les rêves, dans nos comportements, nos pensées. C'est fréquent et il est possible de s'en détacher grâce à un travail thérapeutique. Cette situation n’est pas de votre faute et vous n’êtes pas responsable de ce qu’il s’est passé.

Sachez que si vous en ressentez le besoin, il existe des aides professionnelles. Vous pouvez aussi vous adresser à un centre LAVI (aide aux victimes d’infractions) de votre canton, accompagnée si vous le souhaitez d’une personne de confiance. Les intervenant•e•s LAVI vous accueilleront gratuitement, sauront vous écouter, vous informer sur vos droits et sur les aides possibles.

Nous restons à votre écoute,

Dernière modification le 13 avril 2023

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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