Question (Fille / 2008)

Un « ami », mineur, m’a montré son penis quand j’étais petite en échange, je devais lui montrer mes parties intimes
J’étais petite, pas plus de 10 ans. On était dehors dans un parc et nos parents était quelques mètres plus loins mais il ne prêtait pas vraiment attention à nous.
Il m’a proposé de nous montrer l’un à l’autre, j’ai refusé de nombreuses fois mais il n’a pas attendu mon consentement pour me montrer son penis. J’étais petite et ne savais que faire. Il m’a obligé à regarder et je l’ai fait. J’ai regardé tout ce qui était autour mais je ne voulais pas regarder. Il a ensuite remonté sa braguette et m'a dit de faire pareil. Je lui ai dit non plusieurs fois jusqu’à que je comprenne qu’il ne me lâcherait pas alors j’ai baissé mon pantalon le moins possible et très rapidement il insistait pour voir plus mais je ne lui ai pas montré.
J’étais petite et je ne me rendais pas compte de la gravité de ses actes. Je n’ai rien fait, rien dit… Et aujourd’hui tout ça me revient, je ne dors plus et je ne sais pas quoi faire.

Réponse

Tout d’abord, bravo d’avoir trouvé le courage de nous écrire et de nous partager ce souvenir qui t’est revenu et qui te fait souffrir : tu as bien fait de ne pas rester seule avec ça !

Tu nous parles d’une situation où, enfant, tes limites ont clairement été dépassées par un garçon, lui aussi mineur. Cela te revient aujourd’hui et impacte ta vie, ton sommeil, tes pensées.
Il nous manque un certain nombre d’éléments pour pouvoir situer ce que tu as vécu : notamment, nous nous demandons quel âge avait ce garçon ? Si cette situation était un épisode unique ou si ça s’est répété ? Et aussi, s’il y a quelque chose qui fait que ce souvenir revient en ce moment particulier ?

Si ce garçon avait plus que 3 ans de plus que toi (et au moins 10 ans), ce qu’il a fait est possiblement un acte interdit par la loi. Cela dépend encore de ce qui s’est passé exactement, nous ne pouvons l’affirmer, n’ayant pas tous les éléments.
Si vous aviez moins de 3 ans d’écart, ou s’il avait, lui aussi, moins de 10 ans, cela ne change rien au fait que tes limites et ta sphère intime ont été transgressés ; par contre, il ne faudra pas chercher du côté de la loi.

Pour qu’on parle de « jeux sexuels » normaux entre enfants, il faut qu’un certain nombre de critères soient respectés, par exemple le fait que les participant.es sont toutes et tous d’accord avec ce qui se passe, que ça les amuse et/ou ça les intéresse, qu’il n’y a pas de pressions, et que leur développement soit comparable (= environ le même âge). Or ce n’était pas du tout le cas pour toi, puisque tu n’étais ni intéressée ni d’accord, et que ton désaccord n’a pas été respecté.

Sache que ta réaction à l’époque était tout à fait normale : tu as essayé de dire non comme tu as pu, mais comme tu le relèves, tu étais une enfant et tu ne savais pas comment t’opposer à ses pressions.
Nous entendons aussi dans ton récit que l’un de tes parents ou les deux étaient par là, mais qu’ils ne t’ont pas protégée (à priori par inattention ?) : c’est un élément qui peut t’amener de la déception, de la colère et de la douleur.

Ce que tu décris au niveau des conséquences aujourd’hui peut être lié à cette transgression de tes limites, et nous t’encourageons vraiment à en parler avec un adulte en qui tu as confiance et qui pourrait t’aider : un parent, la médiatrice ou l’infirmière scolaire, ou un.e psychologue.
Tu pourrais aussi t’adresser au centre PROFA de ta région (nous te joignons l’adresse pour Lausanne, mais il y en a d’autres sur Vaud), pour pouvoir exprimer ce que tu as vécu, être entendue et trouver des pistes pour aller mieux.

S’il devait y avoir eu une infraction pénale (au centre PROFA, ils pourront t’aiguiller sur cette question), tu pourrais aussi te rendre dans un centre LAVI (aide aux victimes d’infractions), dont nous te joignons également les coordonnées. Tu peux t’y rendre seule ou accompagnée d’une personne de confiance, c’est gratuit et confidentiel, et on t’informera sur tes droits et les aides possibles.

Courage pour la suite de tes démarches, nous restons à ton écoute si tu as d’autres questions,


Fondation PROFA - CIAO
Centre LAVI / Fondation PROFA - CIAO
Dernière modification le 20 février 2023

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