Suis-je gay? L'idée d'être amoureux d'un garçon me rend malade...
7 septembre 2022
Question (Garçon / 2008)
Je suis inquiet sur ma sexualité.
J'ai peur d'être anormal.
J'ai commencé à me masturber à partir de l'âge de 11 ans, les 1eres fois je sais pas mais c venu naturel je me suis imaginé à faire l'amour avec un ami dans ma classe. Depuis je me masturbe toujours en imaginant de le faire avec un garçon de ma classe.
En l'entrée du collège j'avais envie avec 3 garçons différents en même temps et la j'ai envie de le faire avec 4 garçons différents que je connais bien...
J'ai tout le temps envie de coucher avec un garçon en fait.
Je m'intéresse aux filles mais c'est on va dire platonique pour le moment j'ai envie de sortir avec une fille et l'embrasser comme mes autres copains mais contrairement a eux ça s'arrête là je ne ressens pas d'excitation à l'idée de coucher avec une fille (alors qu'avec un garçon je suis tout de suite excité par l'idée) alors que tous mes amis en ont très envie.
Il m est arrivé de tomber amoureux de certaines filles donc je suis perdu par rapport au fait que j'ai plutôt envie de coucher avec un garçon et vraiment pas avec une fille. Ou alors est ce juste de l'amitié que j'ai ressenti pour ces filles.
En tout cas j'ai du mal à essayer avec une fille (Je ne suis jamais sorti avec une fille de ma vie) je suis trop timide et je suis trop mal à l'aise et ma sexualité me bloque comme si le mot homo était écrit sir mon front alors que
J ose vraiment pas en parler pour savoir si parmi mes amis il y aurait des garçons ayant les mêmes envies sexuelles que moi, j'ai peur d'être traité de pd.
J'ai peur aussi que les autres devinent mes attirances j'ai beaucoup de mal au contact avec des garçons qui m'attirent je me sens très mal dans ma peau avec ces mecs en question d'avoir envie de sexe comme ça avec eux. Je vis l'enfer. J'ai du refusé plusieurs fois de faire des sorties avec des amis quand dans le groupe il y a un garçon attirant parce que j'ai honte d'avoir du désir homo avec un copain et que les autres se rendent compte que j'aime sexuellement peut être plus les garçons que les filles .
J'ai peur de devenir gay alors que j'ai envie uniquement de sortir avec des filles et pas être en couple avec un garçon et je ne suis jamais tombé amoureux d'un garçon. Et l'idée d'être amoureux d'un garçon mé rend mal à l'aise et malade.
Est ce que je suis gay ?
Pouvez vous m'aider? Je me sens totalement perdu dans mes attirances entre filles et garçons.
Réponse
Tu n'es pas le premier à ressentir ce genre de sentiments : excitation sexuelle pour les garçons mais envie d'être en couple avec une fille. Nous n'allons pas te dire que ce n'est qu'une passade, que tu es jeune, que les choses peuvent changer, etc. et que tu ressentiras bientôt de l'excitation sexuelle pour les filles te permettant de devenir hétéro. Pourquoi ? Parce que l'excitation sexuelle est un excellent indicateur de nos réelles envies et de nos réels besoins :) Il n'y a pourtant aucune raison de t'inquiéter.
Revenons d'abord sur ton besoin constant de sexe. Tu as 14 ans. Ton corps produit 24h sur 24 de la testostérone, une hormone permettant le développement des muscles, des os, de la pilosité et également des organes sexuels. Cette hormone a un fort effet sur le désir et l'appétit sexuel. Il est donc commun qu'un.e adolescent.e ressente de fortes pulsions sexuelles et pense très souvent au sexe. Ce qui te dérange, c'est que tes envies sexuelles ne vont qu'en direction d'autres garçons. Ce que tu ressens, ce malaise, est assez courant chez les autres ados dans la même situation que toi. C'est le résultat d'un cheminement complexe en lien avec la société dans laquelle nous vivons.
Bien que la société s'ouvre davantage aux minorités sexuelles, force est de constater que nous baignons principalement dans une culture hétérosexuelle standardisée. Les modèles de couples dans les médias restent très majoritairement hétéro, "PD" est malheureusement toujours et encore une insulte générique (tu l'emploies d'ailleurs toi-même), les hommes et les femmes s'en tiennent encore pour beaucoup aux clichés de ce qu'on attend d'un homme ou d'une femme (ex.: "l'homme est fort et la femme est émotive"). Cela n'est pas anodin. On intériorise ainsi un modèle de ce que nous devrions être selon notre sexe biologique, de ce que nous devrions ressentir, du comportement que nous devrions avoir, etc. Tant que cela matche, tout va bien: "ce que je ressens correspond à ce je suis censé·e ressentir". Toutefois, on ne décide pas de ce que l'on ressent. On ne décide pas de l'attirance physique que l'on a pour quelqu'un.e. On ne décide pas qui on souhaite aimer. Donc, lorsque ces sentiments-là sortent de la norme, on s'inquiète. On se questionne. On se demande si on est normal.
Rappelle-toi que personne dans la société n'est "normal". Personne n'est dans tous les aspects de sa vie dans la moyenne sociale. Certains aspects plus rares dans la société sont visibles (ex.: mesurer plus de 2m, avoir les yeux verts, etc.), d'autres ne se voient pas (ex.: avoir un talent pour un instrument de musique, avoir comme groupe sanguin AB-). Les préférences sexuelles et affectives font partie de cette seconde catégorie. Certaines de ces minorités vont être stigmatisées pour des raisons sociétales (pseudo morales, religieuses, historiques, etc.). D'autres vont être valorisées. D'autres ignorées. Les minorités sexuelles, comme les minorités en lien avec les origines, la couleur de peau, l'apparence physique, vont davantage être stigmatisées : homophobie, transphobie, lesbophobie, racisme, misogynie, grossophobie, etc. Elles fonctionnent toutes sur le même principe : on dévalorise la différence que l'on a avec l'autre.
Mais cela ne s'arrête pas là. À force de grandir dans un environnement qui ne valorise pas les minorités, on intériorise les violences qui nous entourent à l'encontre de ces minorités. À force d'entendre qu'être gay ou bi est problématique, on va se convaincre que c'est le cas. L'une des conséquences est que l'on développe un rejet par rapport ce que l'on ressent. C'est ce qu'on appelle l'homophobie intériorisée. On ressent de la honte, de la culpabilité de ne pas être comme ses pairs. Si rien n'est fait, la personne peut développer une tendance anxieuse et dépressive. On peut se forcer à vivre une vie qui ne nous convient fondamentalement pas en se mettant en couple avec une personne du sexe opposé. Les apparences étant sauvées, on se convainc que tout va bien. Même si elle est légère, l'homophobie intériorisée va empêcher les personnes concernées de développer une vie affective et sexuelle épanouie. Tout se fait en cachette, en secret, dans la crainte que quelqu'un découvre la réalité.
Nous ne disons pas que tu fais de l'homophobie intériorisée mais on retrouve dans tes écrits beaucoup de similitudes. Tu parles de honte, l'idée d'être amoureux d'un garçon te rend malade, tu as peur de ce que les autres vont penser de toi. Tu ne sembles pas être dans un environnement où tu trouves d'autres modèles, d'autres personnes qui vivent les mêmes choses que toi et cela t'amène à développer un sentiment d'isolement. À un tel point, que tu t'exclues de ton groupe social en refusant des sorties avec des amis.
Tu dis avoir eu des sentiments platoniques pour des filles (bien que tu te demandes si ce n'est que de l'amitié) mais jamais de sentiment amoureux pour un garçon. Le sentiment amoureux n'est pas un sentiment qui émerge en un claquement de doigts. C'est un sentiment qui se développe avec le temps lorsqu'on laisse l'attirance que l'on ressent pour une personne évoluer et qu'on découvre positivement l'autre sous les différents aspects de sa personnalité. Si tu fermes directement cette porte, il est normal que ces sentiments ne puissent pas exister. Ou peut-être d'ailleurs que les garçons sur lesquels tu fantasmes n'ont pas une personnalité qui puisse te plaire vraiment. Tout cela reste actuellement une inconnue.
Es-tu gay? Personne à part toi-même ne peut le dire. Nous définissons nous-mêmes qui nous sommes. Gay, hétéro, bi, asexuel·le, queer, sans étiquette, en questionnement, etc. Pour ce faire, la première étape consiste à apprendre à se connaître soi-même. Sans jugement. Comment peux-tu espérer que les autres soient à l'aise avec toi, si tu ne l'es pas avec toi-même? Vois-toi avec bienveillance. Demande-toi ce que tu aimerais idéalement réellement vivre. Et accepte ces sentiments. C'est un cheminement qui peut prendre du temps, car on va recevoir constamment des messages de la société qui pourront nous faire douter. On peut donc avancer de 3 pas, et ensuite en reculer d'un. Ce qui est déterminant, c'est de garder l'intention d'avancer.
Il est important que tu sortes de ton isolement. Rencontrer des personnes qui se posent - ou se sont posé - les mêmes questions que toi peut vraiment t'aider dans ton parcours. Peut-être peux-tu prendre contact avec l'association VoGay. Il y a un Groupe Jeunes pour les 13-25 ans. Tu pourrais ainsi exprimer ton ressenti, tes doutes, tes questions dans un environnement safe. Il y a certainement parmi tes ami.e.s des personnes qui sont déjà prêtes à t'écouter et à te soutenir mais il est difficile de savoir qui elles sont tant qu'on n'est pas au clair avec soi-même. Le Groupe Jeunes est très aidant dans ce processus.
Tu as l'impression d'être dans un enfer aujourd'hui. Tu es à un âge où tout est compliqué. Donc les questions que tu te poses te donnent l'impression de noircir le tableau. Vois-les comme une opportunité pour mieux te connaître. Et dis-toi que bien des personnes sont passées par là avant toi et qu'elles pourraient te dire aujourd'hui: tout va mieux pour elles! Si tu prends soin de toi, il n'y a pas de raison que cela ne soit pas aussi le cas pour toi.
Nous te souhaitons le meilleur
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