Question (Fille / 2004)

Comment continuer à vouloir vivre quand ma propre vie n’est même pas sous mon control ?

Mes sentiments règnent, ma jalousie me fait mal au cœur, ma peur me mène au crise et mon stresse m’étouffe et me fait dissocier. J’ai l’impression que ce n’est pas ma vie, je veux sentir autant que les autres, pas à peter un câble a la moindre vague. J’ai horreur de me sentir dans mon problème seule jusqu’à criser.
Au fil des années. Je me sens de plus en plus seule, de plus en plus émotionnelle. Pas la solitude de n’avoir personne. La solitude que personne a envie de passer du temps avec moi, que personne arrive à comprendre jusqu’à s’attacher avec moi. Que quand je pleure, il n’y a personne qui vient me voir. Quand je crise, personne n’ose me voir. J’ai beau leur dire, leur expliquer. J’ai toujours l’impression qu’il y a un mur entre moi et tout le monde.
J’ai horreur d’être ne autiste, horreur de rien comprendre des autres, de ne pas suivre leur même logique. De pas réussir à suivre leur rythme, et de ne pas pouvoir contrôler mes crises de jalousies, de tristesse, de peur. Ai-je encore un avenir ? Je suis né malade mental. J’ai beau le cacher pour qu’on m’accepte, le montrer mène au rejet même si j’explique.
Comment vivre si je ne peux me socialiser ? Si je fais une crise de jalousie dès que j’ai peur d’être rejeté ? Si je suis effrayé par l’incompréhension total du monde des autre ? C’est comme être agressé en constance par les sentiments et l’incompréhension avec le monde entier. Je préférai ne pas continuer si c’est finir pas être financier par l’AI, si je vivrai éternellement cette torture de ne pas se contrôler, si on me rappelle chaque jour les défauts de cet autisme incontrôlable. J’ai peur a chaque crise que je préfère mettre fin à ces sentiments qui me blessent.
Je suis effrayé par l’avenir, vais je réussir à vivre ? A m’aimer ? Comment retrouver goût à chaque fois que j’ai l’impression de jamais avancer, de toujours perdre ce que j’aime à cause de ce corps incontrôlable. J’aimerai me mutiler l’esprit pour retirer ces émotions, c’est juste douloureux de les avoirs.
La psychiatrie me stresse, c’est long, ça n’avance pas, j’ai peur que ce ne soit pas assez vite. J’ai envie qu’on m’aide mais je trouve rien qui me soulage dans ces moments. Je suis totalement effrayée.

Réponse

Tu as bien fait de nous écrire et de ne pas rester seule avec tes questionnements et ton mal-être. À ton âge, il est commun de s’interroger sur son avenir, son rapport aux autres jeunes et d’avoir parfois de la difficulté à gérer ses émotions. Tu n’es pas la seule à ressentir cela, beaucoup de jeunes sont dans ton cas. Si aujourd’hui tout ceci te semble compliqué, tu verras qu’avec le temps, tu arriveras certainement à trouver des stratégies pour mieux contrôler tes émotions et créer des relations de confiance. En cela, ton∙ta psychiatre peut t’aider, n’hésite pas à lui en faire part.

Par ailleurs, la psychothérapie est un processus qui prend du temps, parfois des années, et nous comprenons que cela peut parfois te sembler long. Néanmoins, nous t’encourageons à la poursuivre avec ton∙ta psychiatre et à lui confier la peine que tu ressens. C’est important qu’iel puisse savoir réellement ce que tu penses afin de t’accompagner et t’aider au mieux.
Tu dis que « quand tu pleures, personne ne vient te voir » et que tu « te sens seule dans ton problème ». Est-ce que, dans les moments où tu vas mal, tu pourrais te confier vers un∙e adulte de confiance comme tes parents par exemple ? Tu peux également contacter le 143 : il s’agit d’une ligne d’écoute qui est joignable 24h/24 et 7j/7 qui pourra t’écouter dans les moments difficiles.

Tu dis « être effrayée par l’incompréhension du monde des autres, de ne pas réussir à suivre le rythme et te sentir seule ». En Suisse romande, il existe des associations telles que www.autisme.ch ou www.autismevaud.ch. Est-ce que tu les connais ? Elles organisent souvent des groupes de parole, des rencontres ou des activités pour les personnes atteintes d’autisme. Cela te permettrait d’échanger avec des jeunes et des adultes qui rencontrent les mêmes questionnements et difficultés que toi face au monde qui t’entoure. Tu pourrais ainsi tisser des liens avec des personnes qui comprennent réellement ce que tu vis, avec lesquelles tu pourrais partager ton expérience et qui pourront t’écouter avec une oreille attentive et bienveillante. Il est essentiel que tu ne restes pas seule avec ton mal-être.

L’équipe Ciao te soutient et reste à ton écoute !

Dernière modification le 22 juillet 2022

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