Question (Fille / 2004)

Bonjour,

J'ai été abusé sexuellement quand j'avais 10ans et je me souviens m'être senti excité quand c'est arrivé . Je me déteste et me sens tellement dégoûté que je me suis senti comme ça.Je n'ai pas dit non. Et je ne voulais vraiment pas que ça arrive. Mais c'est arrivé plusieurs fois et Parce que c'est arrivé souvent, j'ai l'impression que c'est de ma faute si je ne l'ai pas arrêté.Je me souviens avoir ressenti le besoin de lui plaire pour qu'il m'aime.

Bon désolé heh.
Mais ma question est.

Comment trouver le plaisir sexuel maintenant ? Chaque fois que je veux me faire plaisir sexuellement, je suis ramené à des sentiments de honte et de culpabilité et je ne peux tout simplement pas.

C'est presque comme si tous les sentiments sexuels que je ressens me ramènent à ce que je ressentais et je ne sais pas quoi fairei Merci beaucoup si vous lisez ceci !!

Réponse

Merci et bravo pour le courage dont tu fais preuve pour parler de ce qui t'est arrivé et ce qui t'habite encore maintenant. 

Beaucoup de personnes ayant été victimes d'abus sexuels décrivent les mêmes choses que toi. Nous n'écrivons pas cela pour minimiser ce que tu ressens, mais pour dire que tu n'es pas seule dans ce que tu vis. 

Lors d'abus, ce n'est jamais l'enfant /le plus jeune qui est responsable de ce qui se passe. Le responsable est toujours le plus vieux/l'adulte ! 

L'enfant n'a pas cherché ce qui lui arrive (même si c'est lui qui s'approche du plus âgé.) Le plus âgé ne doit pas dépasser les limites), mais en revanche, lors d'abus, son corps est stimulé par l'adulte /agresseur et cela peut procurer des sensations agréables dans le corps.

C'est pour cela aussi que les actes sexuels entre plus jeune et plus âgé sont interdits par la loi, parce que le corps et le psychique du plus jeune n'est pas "cablé" pour comprendre ce qui lui arrive, et reçoit des stimulations qu'il ne peut pas gérer.

Dès lors, lorsque l'enfant grandit, l'enfant se rend compte de ce qui s'est passé et souvent le dégoût du corps, de la culpabilité et la honte de la sexualité se mélangent et cela crée une souffrance. 

Tu viens de faire le premier pas en osant l'écrire et nous te félicitons. Le deuxième serait de pouvoir aller voir un spécialiste (psy par exemple) qui pourrait t'aider à dépasser ce que tu as vécu pour que tu puisses plus t'épanouir dans ta vie personnelle et intime. 

Nous t’encourageons aussi à prendre contact avec un Centre d’aide aux victimes d’infractions (LAVI) du canton de ton choix : c’est gratuit et confidentiel et un·e professionnel·le pourra t’écouter, t’informer de tes droits et te donner des adresses de psychologues ainsi que des bons pour y aller gratuitement. Tu peux aussi t’y rendre avec une personne de confiance.

Nous restons à ton écoute, n’hésite pas si tu as d’autres questions.


SAVI, service d'aide aux victimes - CIAO
SAVI, service d'aide aux victimes - CIAO
Dernière modification le 11 avril 2022

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

Ouvrir les actions