Question (Garçon / 2006)

Bonjour, Bonsoir,

J'ai l'impression que je dois mourir.

Ce n'est pas une envie, je ne peux simplement pas me permettre de vivre beaucoup plus longtemps.
C'est une faveur que je fais – en quelque sorte – à tout le monde.

J'ai ruiné la vie de mes parents juste en étant né, et je ne suis rien de ce qu'ils auraient aimé que je devienne.
Je ne suis le meilleur ami de personne. J'ai l'impression d'être un fardeau pour tout le monde.
Je me déteste, je hais chaque cellule de mon corps, je me sens inutile, sans valeurs, et je me déteste encore plus parce je suis queer – j'ai l'impression que personne ne pourra jamais vraiment m'aimer à cause de ça.
Je ne sais même plus comment vivre avec moi-même ; tout petit inconvénient peut me rendre fou, le seul moyen que j'ai trouvé pour gérer mes crises de panique est de m'étrangler, et je culpabilise de manger (alors que je sais bien que c'est stupide, je ne mange jamais trop).

Je suis déjà allé chercher de l'aide à plusieurs reprises. Ce n'a jamais amélioré la situation. Récemment j'ai fait appelle à de l'aide professionnel, mais cela a détérioré ma relation avec mes parents.

J'ai vraiment tout essayer pour rendre ma vie ne serait-ce qu'un peu moins miserable. Je sais avec certitude que ma mort le serait un peu moins.
J'ai un plan, une date et un testament.

J'ai toujours espoir que ma situation s'améliore, mais je doute que j'aurai la patience.

Je ne suis même pas sûr de réellement attendre une réponse de votre part, mais merci d'avoir lu.

Réponse

Nous t’avons lu avec attention et tes mots nous ont touchés. Nous entendons que tu t’es déjà donné beaucoup de peine pour essayer d’aller mieux et souhaitons t’encourager à poursuivre tes efforts. Malgré les conséquences négatives que tu as rencontrées, nous pensons que tu as bien fait de chercher de « l’aide professionnelle ». As-tu réussi à te confier ? Le suivi est-il toujours en cours ? Il est parfois compliqué pour les parents d’accepter que leur enfant n’aille pas bien et cela peut prendre du temps pour qu’ils comprennent la nécessité d’une telle prise en charge.

Tu dis être un « fardeau » et ne mériter l’amour de personne. Cela doit être difficile de vivre au quotidien avec une image de toi aussi négative. Nous pensons sincèrement que parler de tes difficultés pourrait être un réel moyen d’aller mieux et de te rendre compte de tes ressources aussi bien personnelles que relationnelles. Il est important que tu puisses apprendre à t’accepter tel que tu es, car avant d’être « queer », tu es une personne unique.

Nous sommes inquiet·es que tu parles « d’un plan, d’une date et d’un testament » et nous tenons à te dire que l’espoir que ta situation s’améliore est réel. Cependant, si tes idées suicidaires venaient à s’amplifier, il est important que tu te rendes directement aux urgences de l’hôpital le plus proche. Tu peux également appeler le 147 qui est une ligne d’aide et de conseils pour les jeunes.

L’équipe Ciao reste à ton écoute

Dernière modification le 30 septembre 2021

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