A 8 ans, j’ai vécu quelque chose qui reste un mystère

Nous avons besoin de résumer ta question pour être sûr·e·s de l’avoir bien comprise.

A l’âge de 8 ans, tu as vécu quelque chose dont tu n’as jamais parlé à personne. Tu ne comprends pas pourquoi tu as subi cela.
En dehors de cet événement, ton enfance s’est bien passée. Tu étais gentille et sociable, tout allait bien à l’école.
C’est au début de l’adolescence (passage au collège) que les choses ont commencé à changer. Ton comportement a changé, tes relations aux autres ont changé, tes résultats scolaires ont baissé et dernièrement il t'est même arrivé d’être violente avec tes frères.

En lisant ta question, nous avons l’impression que tu fais un lien entre l’événement de tes 8 ans et ton comportement actuel.
Parallèlement, ce lien te semble impossible puisque que tu n’en as parlé à personne.
C’est comme si tu posais la question suivante : comment cet événement qui reste un mystère, dont tu n’as parlé à personne, peut influencer ton comportement d’aujourd’hui ?

Tu nous demandes aussi de te dire ce qu'il t’est arrivé à 8 ans et comment éviter de te comporter violemment avec ton entourage.

Il arrive que des événements traumatiques vécus durant l’enfance soient la cause des comportements « négatifs » (difficultés à l’école, violences, relations difficiles …) plus tard.

Il nous est malheureusement impossible de te dire ce que tu as vécu à 8 ans.

Ce que nous pouvons te dire, c’est que, très souvent, quand il est impossible de raconter ce qu’on a vécu, ou même qu’on n’arrive presque pas à le penser, c’est que cela fait partie du domaine de l’intimité.
Comme tu fais un lien entre cet événement et la violence que tu manifestes aujourd’hui, nous imaginons que ce que tu as vécu comportait de la violence.
En suivant ce raisonnement (qui est peut-être totalement faux), tu as vécu de la violence au niveau de ton intimité.
Ce ne sont que des hypothèses : tu es la seule à pouvoir dire ce que tu as vraiment vécu.

Tu dis que la psy te saoule et nous te croyons volontiers. Néanmoins, il arrive que les psys saoulent parce que justement ils·elles veulent nous emmener là où on ne veut pas aller.
Le travail psychothérapeutique n’est pas forcément agréable et facile, il demande aussi du temps, c’est normal.

Nous avons le sentiment que le cadre psychothérapeutique est le meilleur lieu pour progressivement parler de ce que tu as subi à 8 ans.
Jusqu’ici, tu ne pouvais pas en parler. C’était impossible.
Aujourd’hui, tu veux comprendre et tu veux éviter tes comportements négatifs. Cet élan va certainement t’aider à mettre des mots sur ce que tu as subi.
C’est en en parlant que tu vas reprendre du pouvoir et apprendre à contrôler la violence que tu manifestes parfois.
Nous t’encourageons donc vivement à poursuivre ta thérapie.

Il nous semble aussi important que tu trouves du soutien à l’école.
Les autres élèves semblent aussi avoir des comportements inadéquats et tu n’as pas à les subir. Nous t’encourageons donc à aller trouver dès le début d’année l’infirmier·ère scolaire.

De notre côté, nous restons à ton écoute.

Bien à toi !