« Vie morte » (receuille)
Vie morte (receuille)
Chapitre 1 "L'enfant modie " (decasyllabique)
Jeune, enfant, insouciant tu penserai ?
J'ai vu rouge, à juste 5 ans, tu sais ?
Les bancar et cries, la mort tu connais ?
Simple endroit, " une chambre coloré"
" Quelques moment " tu me dis ? " Qu'un passage " ?
Et maintenant ? " souvenir " et " message " ?
Que tout est passé ? " c'est plus de mon ages " ?
Que j'ai plus à pleurer, mais j'ai la rage.
10 année de ma vie que j'ai perdu,
Ces choses là que bien trop top j'ai su,
Cette vie, enfance que j'ai pas eu,
Ces images sombre que j'ai trop vu.
Oui, je porte plus qu'une simple peine,
Cette souffrance a imprimé mes veines,
Toujours, comme une boucle, tel rengaine,
Des épreuves traverser par centaine.
Ma vie n'était que suite de batailles,
Pour lesquelles je n'est pas eu médaille,
Et encore maintenant, j'en déraille,
Et je me planque, sous bien des écailles.
Tu crois vraiment qu’un jour tout ça s’efface ?
Qu’avec les ans, la douleur se remplace ?
Que mon passé ne laisse plus de traces,
Et qu’il suffit juste de “laisser place” ?
Tu crois savoir ce que j’ai enduré,
Comme si ma vérité, tu savais,
Mais tu ne vois qu’un masque mal fixé,
Pas tout ce poids que, seul, je transportais.
Donc non, tu n’en sais rien, rien de tout ça,
Pas ces nuits là à parler seul tout bas,
Pas ces jours à chercher si j’étais là,
À m’inventer des raisons, des faux pas.
Alors, au lieu de juger mes silences,
Ou de m’imposer ta science en balance,
Garde pour toi tes leçons d’espérance,
Et donc, laisse-moi vivre à ma cadence.
Chapitre 2 " Entend moi " (alexendrins)
Rouge, j’ai vu
J’avais cinq ans, l’enfer s’est glissé dans mes veines,
Une fièvre, un poison, un organe en tourment.
On disait : « t'exagère et pleurniche souvent »,
Mais moi je tombais raide, étranglé par la peine.
Chaque nuit sans dormir, chaque jour sans couleur,
Et l’hôpital pour lit, des perfusions pour draps.
Quatre années sans école, à survivre en combat,
Entre les murs trop blancs qui transpirent la peur.
On m’a donné "choix" : la mort ou ce traitement
Qui brûle, qui détruit, mais qui garde en sursis.
J’y étais allergique. Mais on a dit : « Tant pis. »
Et j’ai souffert cent fois le poids d’un hurlement.
Trois fois, j'ai connu ces coma tellement froid,
Choc toxique, végétatif, figé, cassé.
Cette enfant qu’on portait sans même le pousser
Marchait trois pas, pleurait… puis s’écroulait sans voix.
On me disais fainéant, "fais encore un pas",
Disait-on, quand déjà je tombais sans retour.
Des aiguilles perçaient mes jambes chaque jour,
Et la paralysie s’y glissait, comme ça..
Je voulais pas plier, même le corps en feu,
Alors je faisais tout, même ce qu’on dit « trop tard ».
J’ai gravi des escaliers, compté chaque départ,
Pour gagner sur la mort un peu d’espace heureux.
À l’école, absent. Mais présent aux examens,
Sans un cours, sans un maître, j’apprenais dans l’ombre.
Entre spécialistes, seringues, et décombres,
Je rattrapais le monde, une phrase en main.
Les moqueries pleuvaient. Trop maigre, trop bizarre,
Visage abîmé, incapable de jouer.
On m’appelait fardeau, on cessait d’inviter,
Car l’enfance, pour moi, n'était qu'un bazar.
Pas d’écran, pas de sport, crises guettaient partout,
Aucune chance donnée, rêve impermis.
Mais la nuit, dans le noir, seul, fiévreux et petit,
Je m'entraînais, à m'en écorcher les genoux.
Chaque récré de midi, je devais partir,
En chaise accompagné, vingt minutes de vide.
Puis rentrer me cacher pour croquer, malhabile,
Un repas qu’on ne peut ni mâcher ni offrir.
Et le temps, les efforts, les douleurs à cacher
Ont fini par offrir des minutes entières.
Mais au secondaire, je masquais la lumière :
Toujours obligé de compter dans l’escalier.
J’ai connu les regrets, les silences qui tuent,
Les regards qu’on évite et les jugements froids.
En fauteuil, on m’offrait soudain des si beaux « droits »…
Mais debout, on m’accusait de fraude à la vue.
Ils ne savaient pas que chaque pas me coûtait
Une heure d’agonie, une plaie invisible,
Qu’on m’avait condamné. Que marcher était cible.
Mais je me relevais. C’est tout ce que j’avais.
Desfois, j’ai vu la fin, le drap blanc sur le cœur.
On m’a ranimer bien plus qu’on m’a embrassé.
J’ai entendu : « Ce soir, il va bien nous laisser. »
Mais j’ai dit non à tout, j’ai dit non à l’horreur.
J’ai vu rouge. La vue brouille, le cœur s'apprête.
Le rideau noir descend, le vent me fait tomber.
J’ai senti la mort et le sol se dérober.
Les pleurs de maman quand la machine s’arrête.
J’ai tout donné. Le corps, l’enfance, le repos.
Le sel des jours perdus colle à mon âme sèche.
Mais personne n’a pu, dans sa haine trop fraîche,
M’éteindre entièrement. J’ai porté leur fardeau.
Je me suis oublié à vouloir trop donner,
À devenir le "gentil", celui qui console,
Celui qui écoute et qu'on laisse à son beau rôle :
Ne jamais être lui-même, juste aider.
Je voulais réparer, racheter, compenser,
Chaque souffle volé et chaque flamme éteinte,
D’avoir été ce poids là, qui ronge et qui feinte,
Qui, sans vouloir, l’a vue peu à peu s’effacer.
Je porte en moi le vide laissé par les morts,
Ces absents oubliés dont j’ai pris position.
J’essaie encor, maladroit, par la rédemption,
D’être leur souvenir en gardant leurs décors.
À faire rire en parlant entre deux éclats,
De cette santé "drôle", devenue spectacle,
À porter l’anecdote et servir de miracle
Pour qu’un peu de silence n’explose en fracas.
Trace du primaire entier, qui m'a fair decor :
L’enfant qui tombait bien plus qu’il ne s’exprimait,
Qui s’éteignait, revenait, qu’on reconnaissait
À sa bouche absente et son regard de dehors.
Aujourd’hui, j’ai seize ans. Le passé sous la peau.
Douleurs en héritage et cauchemars sans nom.
Je suis plein de défauts, séquelles et poisons,
Mais debout, malgré tout, même tordu et faux.
Et si je parle enfin, ce n’est pas pour les larmes,
Ni pour mendier l’amour que je n’ai jamais eu.
C’est pour dresser ma vie comme on sort l’arme nue,
Dire : j’ai souffert plus qu’il n’existe de drames.
Qu’on me juge encor, je n’en ai plus rien à faire.
Il n’y a pas plus fort que celui qui survit.
Je suis l’enfant blessé, brisé, mais qui écrit
La rage, la vérité, cri d’un cimetière.
Chapitre 3 " Défilé " (alexendrins)
J’ai grandi sans courir, enfermé dans mes murs,
Le monde jouait dehors, je comptais mes heures,
Les rires me passaient comme des vents trop purs,
Et mes jours se tissaient d’attente et de lenteur.
Je voyais les saisons éclore sur les vitres,
Les autres s’envoler vers des cieux inconnus,
Et moi, cloué au sol, à répéter les litres
De temps qui se perdaient, sans que rien ne soit vu.
Mon enfance a glissé comme un livre sans pages,
Mon adolescence est restée dans ses faux draps,
Je porte deux visages, trop vieux ou trop sage,
Et l’autre qui s’accroche à l’enfant qu’il n’a pas.
Je me sens hors du temps, trop tôt et trop tard né,
Vieilli par les douleurs, mais puéril parfois,
Courant, rattrapant ce que j’ai abandonné,
Sans savoir si le monde attend encor mes pas.
Et dans ce temps perdu où courent les années,
Où je bouge, où je cherche encor mes passion,
Regardant les autres brûler leur destinée,
En serrant contre moi mes rêves sans saisons.
J’ai voulu être grand sans quitter mes chaussures,
Me cacher dans des jeux que je n’ai pas connus,
Inventant les matins, rires et aventures,
Pour remplir les tiroirs de ce temps disparu.
Mais chaque jour qui passe éloigne un peu l’enfance,
Et l’adolescence aussi fuit entre mes doigts,
Je marche en funambule entre deux apparences,
Trop vieux pour espérer, trop jeune pour les lois.
Alors je fais semblant, je ris quand il faut rire,
J’apprends à imiter les gestes du dehors,
Mais parfois le miroir me renvoie ce sourire
D’un gamin prisonnier dans un costume en or.
Je ne sais pas quel âge ont mes mains, mes pensées,
Si je suis un passé, ou bien un avenir,
J’attends sur le quai vide où passent les années,
Sans billet pour monter, ni courage pour fuir.
Et peut-être qu’un jour, quand la foule s’éloigne,
Je pourrai prendre place au train qui part enfin,
Reprendre le chemin où les âmes se soignent,
Et vivre, sans courir, chaque instant dans mes mains.
Chapitre 4 " Rage "
J'en est marre (decasyllabique)
J’en ai marre qu’on dise que "c’est rien",
Rien de mes douleurs et rien de mes mains.
Que je me plains des ombres, que "c’est bien",
Alors que je meurs à petit matin.
J’en ai marre de marcher trop "bloqué",
De voir ma vie défiler, refusée.
Dix ans à lutter, souffrir, avancer,
Et personne voit ce que j’ai donné.
J’en ai marre qu’on oublie tout cela,
Ces moments trop loin, que je garde là.
Enfermé, hospitalisé, brisé,
Souvent condamné, sans jamais pitié.
Mes pleurs s’étendent, personne ne voit,
Jamais on ne vient les prendre pour moi.
On m’a laissé seul dans ce froid cruel,
Sans main pour consoler, fardeaux du ciel.
J’en ai marre qu’on me prenne coupable,
De l’aide promise, jamais à table.
Coupable d’être malade, exister,
De naître et d’ainsi vos vies j’ai brisé.
J’en ai marre qu’on m’impose ces chaînes,
Qu’on nie mes efforts, qu’on foule mes peines.
Qu’on me traite de faible, qu’on m’efface,
Alors que je lutte encor, face à face.
Mon passé détruit, mon présent volé,
Mon futur est bâti, même brisé.
Je reprends ma vie, mes mas, vérité,
Je crie mon existence pour m'aimer.
Chapitre 5 " Vivant "
Je suis (octosyllabique)
J’ai trop porté l’ombre et ses chaînes,
J’ai trop marché seul sous la pluie.
Chaque pas en garde ses peines,
Chaque souffle garde ses nuits.
Pourtant je reste, je combats,
La vie m’a pris, mais je me tiens,
Quand tout s’efface sous mes pas.
Et je continue, contre lien.
Rien n’efface le « trop vécu »
Ni le mal, ni les regards froids.
Mais j’ai compris ce que j’ai pu,
C’est tenir debout, contre soi.
« Un garçon qui a trop su,
mais maîtrise son vécu »
Réponses
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Par froxi (Garçon / 2010 / France) le 5 octobre 2025 à 03:30
un philosophe de la parole whs
❤️ 1 -
Par Etan (Garçon / 2009 / Suisse, Autres cantons suisses) le 5 octobre 2025 à 12:16
En réponse à froxi un philosophe de la parole whs
Bas merci 🫶🫶
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