Pourquoi elles s'en foutent ?

J'ai envoyé ça à une de mes "amies" :
Tu veux des explications ? Donc tu en auras.
Je te préviens je vais être franche et directe même si ça peut blesser.
Tu te souviens, je t'ai parlé à toi et C à propos d'un sujet délicat. Et bien tout ça commence avant.
4ème : j'étais seule dans ma classe. Vous étiez toutes ensemble (à part S) dans la même classe. Tant mieux pour vous. C'est là que ça a vraiment commencé. Faute de pouvoir passer beaucoup de temps avec vous, j'ai essayé de me faire des amis dans ma propre classe. J'ai essayé d'être un peu indépendante, d'agrandir mon cercle d'amis. J'ai essayé tellement fort mais ça a échoué. Je me suis retrouvé prise au piège avec B(le mec qui m'a trahie) qui balançait des rumeurs sur mon dos et se foutait littéralement de ma gueule dès qu'il en avait l'occasion, ce qui a totalement anéanti le moindre espoir de me lier aux gens qui étaient mes "camarades de classe". Et même là, j'ai eu honte. Honte de devoir vous en parler, honte d'être vue aussi faible et dépendante des gens qui m'entouraient.
Le nombre de fois, où je me suis sentie perdue, abandonnée et personne ne le voyait, ne se comptait plus. Ça va passer. Voilà ce que je me répétais chaque jour alors je voyais très bien que ça empirait. Et puis l'année s'est terminée. Je me suis dit que ce n'était qu'une mauvaise passe, qu'une mauvaise année et que tout allait s'arranger avec le temps.
3ème : j'étais heureuse de vous avoir dans ma classe. Vous seriez là pour me soutenir. Puis le temps des heureuses retrouvailles a passé. Des nouveaux groupes sont apparus avec de nouvelles affinités. D'abord timides, discrets puis envahissants, prenant toute la place, étouffant ceux qui n'en faisaient pas partis. J'ai essayé de me fondre dans le moule. De croire à ses mensonges qu'on me servait. J'ai essayé.
Puis j'ai compris. J'ai compris quelque chose que je m'étais caché. Quelque chose dont je voulais, inconsciemment, me préserver. Des ses pensées qui, une fois qu'elles ont traversées ton esprit, s'ancrent au plus profond de ta tête et te rappellent à chaque instant à quel point tu es pitoyable. Celles qui restent et te rongent à petit feu. Celles qui ne te quittent plus.
Les gens sont là par intérêt. Pour certains, ça saute aux yeux, pour d'autres, c'est moins flagrant. Notre inconscient nous pousse à nous rapprocher des personnes qui peuvent le plus nous apporter. Ce n'est pas volontaire. Mais tôt ou tard, la plupart finissent par comprendre leur(s) besoin(s) d'être entouré. Certains veulent l'admiration, certains sont là pour l'argent, les petits services gratuits que l'on peut leur fournir, pour être écouté, idolâtrer... Moi, la seule chose que je demandais c'était de l'amour. Le vrai. Pas celui avec des artifices, des jugements voilés, des conseils malheureux. Pas le malsain, l'addictif ou le toxique. Pas toutes ces contrefaçons de choses que l'ont prétend être de l'amour. Quelqu'un qui t'aime sincèrement, c'est quelqu'un qui t'écoute, qui te parle, se confie, comprend tes peurs et tes doutes...
Mais c'est surtout quelqu'un qui arrive à voir derrière le masque.
Après plusieurs trahisons, après s'être reconstruit, en gardant les cicatrices, on apprend à ne plus rien laisser paraître. Ou à montrer ce que l'on veut de nous. À se construire une image. Falsifiée, fausse mais tellement plus "normale". On nous dit qu'il faut rentrer dans les normes. On nous l'apprend dès le plus jeune âge.
Personne n'a vu que j'allais mal. Personne n'a vu que je sombrais. J'ai essayé de me confier, espérant que tout pouvait encore s'arranger. Personne n'a vu. Personne n'a été réellement là pour moi. Personne n'a su voir qui j'étais vraiment derrière ma façade souriante. Plusieurs fois, ce masque hypocrite s'est fissuré. Laissant apercevoir à quel point j'étais perdue. Personne n'a su me tendre la main. Je pourrais vous reprocher tout ça. À tous les gens qui prétendent tout connaître de moi. Mais je ne le fais pas.
Je pensais que c'était mes ami.e.s qui me retenaient de commettre ce que j'ai essayé de faire, ce soir là. Mais j'ai eu tort. Il faut se fier uniquement à sa raison. Son instinct et son cœur ont toujours un problème de discernement. De logique.
C'est désolant à balancer comme ça mais c'est ma famille plus que tout qui me retenait réellement. Une embrouille, une dispute et tout pouvait basculer. Un manque d'attention, de compréhension et tout a basculé. Ceci, je pourrais le reprocher à la terre entière.
Mes ami.e.s. Parlons en maintenant. Venons-en au fait. Sur qui compter ? À qui se confier ?
M(une de mes anciennes amies qui ne me parle plus) ne comprendrait pas. Li(pareil) non plus. Ch (pareil) encore moins. Les gens loin de moi non plus. C a peut-être vu. Mais ces gens là gobaient mes "je vais bien" les yeux fermés. Toi comprise. Encore une fois, je ne peux rien vous reprocher. J'aurais dû me confier, c'est ça ? Mais comment être sûre de la sincérité d'une personne ? C'est toujours de ma faute. Toujours. Comme d'habitude.
Après, j'ai décidé de vous en parler à toi et C. Parce que je vous devais la vérité.Peut être aussi pour avoir du soutien, de l'attention. Je ne voulais pas qu'on s'occupe de moi comme une folle, une malade. Qu'on me materne. Mais simplement qu'on me comprenne. Nouvel échec. Retentissant cette fois.
Je me suis sentie encore plus seule qu'auparavant. Au lieu de vous rapprocher, ça vous a éloigné. J'ai la constante impression d'être en décalage avec le monde.
Le problème ne réside pas dans le fait que je sois anormale. Ou que vous vous fassiez de nouveaux amis. Vous voir heureuses me rendait heureuse aussi avant. Mais je me sens vide. Vide de sentiments. Vide de ressentis. La seule chose que je suis capable de ressentir désormais, c'est le manque et la douleur.
Je me suis tournée vers vous lorsque j'en avais véritablement besoin et je me suis retrouvée face au néant. Rien. Tout autour.
Vous avez vos vies et je suis terriblement d'accord avec cela. Mais pourquoi je dois être un pilier pour les autres qui me regardent m'écrouler ?
Tu te fais de nouveaux amis. Aucun problème. Ça fait plaisir. Et je ne dis pas ça ironiquement. Mais te tourner vers lui. Que dirais tu si je me mettais à traîner avec J (son ancien crush qui l'a blessée) ?
Le pire, ça a été de voir à quel point ça a été simple pour lui.
Je n'ai jamais su quoi penser de lui et je ne le saurai jamais.
Voir à quel point on se foutait de moi. Il te montrait les conversations et tu me défendais, du moins au début.
Maintenant je ne sais plus quoi penser. Ne savais tu pas ? Quand je vois son bonheur qu'il me colle à la figure en me disant que tu es son amie. Tu le respectes. Je suis d'accord que c'est normal de respecter ses amis. Mais je ne comprends pas comment tu peux respecter quelqu'un qui joue avec moi, quelqu'un qui m'a fait tant de mal, quelqu'un qui s'amuse à m'enfoncer encore plus quand je m'excuse d'exister. Je croyais qu'on était amies. Je le croyais sincèrement. Mais là je t'avoue que je ne sais plus. Je ne sais plus à qui faire confiance. Je ne sais pas qui me trahira en me plantant un couteau dans le dos. Encore et encore. Comme toujours.
J'écris ces mots les larmes aux yeux. Je croyais que je comptais sur vous. Pour vous.
Mais j'ai de plus en plus souvent l'impression d'être une marionette. D'être manipulée et montrer en spectacle pour faire rire. Les intentions des gens me paraissent hypocrites. Ils attendent toujours quelque chose en retour. Qui me dit que l'on ne parle pas sur moi ? Qu'on ne fait pas semblant d'être mon ami pour ensuite mieux m'abandonner ? Me voir souffrir ?
J'en ai marre de rester sagement à la place qu'on a décidé de m'attribuer. J'en ai marre d'attendre. J'en ai marre d'encaisser pour rien. Pour tout et pour tout le monde. C'est peut-être égoïste mais je n'en peux plus.
Voilà ce que je te "reproches" ou en tout cas ce que tu dois savoir.
Je ne sais pas ce que tu décideras de faire mais j'ai besoin de réfléchir donc on en reparlera à la rentrée."

Les lettres correspondent à des prénoms.

Ce à quoi elle a répondu qu'elle ne comprenait pas mon point de vue et que je ne lui expliquais rien dans ce message.

Aujourd'hui, j'ai été seule toute la journée, personne ne m'a parlé. Tout le monde s'en fout de moi de toute façon.

Merci de lire et de répondre si vous avez le temps ❤️