Plus fort que jamais (receuille) (4 poèmes)

Contre tout (octosyllabique) (quadracte)

J’ai grandi loin des éclats doux,
Sans bras pour me lever du sol,
Chaque soir tombait à genoux,
Sous des silences qui me frôlent.

On me disait que j’étais rien,
Et moi, j’apprenais, encor, dans l’ombre
Qu’un corps cassé, sans lendemain,
À respirer sans qu’on m’encombre.

Mon reflet me tournait le dos,
J’étais de trop pour que ça vaille,
Et je peignais, dans mes sanglots,
Des mondes où l’espoir déraille.

J’ai pleuré sans qu’on me réponde,
Prié des cieux toujours absents,
Je parlais si seul, comme une onde
Qui frappe un mur, jour après sang.

Mais j’ai planté mains dans l’argile,
Refait un cœur sous les gravats,
Et quand la douleur me fusille,
Je marche encor, je suis là-bas.

Là-bas, c’est moi, plus fort, vivant,
Pas guéri, mais pas à genoux.
Je suis debout, avec du sang,
Et des éclats pleins les genoux.

Je suis celui qu’on a jeté,
Celui qu’on pensait incapable,
Mais qui se lève, sans fierté,
Juste pour prouver qu’il est stable.

Et toi, lumière sans visage,
Je souris sans dire ton nom,
Tu sais pourquoi j’ai tant de rage,
Tu sais d’où vient ce doux pardon ?

Ce que je deviens (décasyllabes et octosyllabique)

Je me suis vu flou, perdu sur reflet,
Une ombre au miroir, sans nom, dans le noire.
Je souriais, pour faire le parfait,
Mais tout de moi hurlait comme un couloir.

"Tu regardes quoi ?
C’est flou, comme moi.
Un faux air content,
Mais l’vide est dedans.

J’me cherche en silence,
Dans ton apparence.
Si t’étais moin froid,
J’aurais moins d’effroi."

Portant ma peine en manteau de béton,
Les jours si lourds, et les nuits un abîme.
Je n’avais qu’un cri pour tout horizon,
Et ma peau vibrait sous les coups de lime.

"Tu dors dans mes pas,
Tu m’suis à mi-voix.
T’as volé mes jours,
Sans donner l'amour.

Mais j’te parle enfin,
Sans l'fameux venin.
J’te laisse en arrière,
Je vis, je suis fier."

Ma colère alors a grondé mes os,
Si rouge comme un feu, qu’on n’ose éteindre.
J’en ai fait un mur, bouclier, et socle,
J’ai su marcher sans devoir me restreindre.

"Je t’ai dans la peau,
Comme un vieux fardeau.
Tu cries sans arrêt,
Même quand je tais.

Tu m’as fait tenir,
Quand j’voulais partir.
T’as brûlé mes ponts,
Mais j’ai fait front, bon."

Je les ai entendus dire "c'est mort",
Qu’un comme moi serait jamais lumière.
Ils riaient plus fort que mon rêve encor,
Mais j’ai fait de moi l’écho des prières.

" "Tu n’iras pas loin",
Criaient-ils en vain.
Moi, j’ai pris les coups,
Mais j’tenais debout.

J’ai craché leur « non »,
J’en ai fait béton.
Leur doute m’a fait
Toucher le sommet."

J’ai revu l’enfant dans un coin de chair,
Ses yeux effacés, son silence, vasse.
Je lui ai tendu voix, pleine et sincère,
Et son cœur tremblant m’a dit : « Je te lasse ? ».

"Tu pleurais si fort,
Pour que rien ne mord.
Les nuits sans ta voix
Te glaçaient parfois.

J’ai gardé ton nom,
Ton rêve sans fond.
Tu n’as pas plié,
J’ai su en marcher."

Je ne suis loin de celui que j’attends,
Je le vois paraître au détour des peines.
Il marche pour moi, sur mes pas hésitants,
Et m’offre un demain, plus grand que mes chaînes.

"Tu marches plus droit,
Tu souris parfois.
T’as vaincu le froid
Que je porte en moi.

Je t’attends encor,
Tu m’feras moins mort.
Tu sauras pourquoi
J’ai tant cru en toi."

Je suis passé par eux pour être entier,
Par l’ombre et le feu, le doute et la rage,
J’ai recousu mon nom, fil par filier,
Et c’est en moi, enfin, que je m’engage.

Passé (pentasyllabique et octosyllabique)

Toi, tu m'a porté,
Toi, tu m'a aidé,
Toi, tu m'a sauvé,
Toi, tu a étais,

Pour, moi, ton ami,
Pour, un gars « gentil »
Pour, moi, si détruit,
Pour, un gars « fini »

Toi, pour moi, tant tu as était,
T'a tout fait, pour m'accompagner,
Pour me conter, moi, dans la vie,
Alors, que chaque jour, je fui,

Vous, m'avais aimé,
Vous, m'abandonner,
Vous, de mon passé,
Vous, regard porter,

Mais, êtes partie,
Mais, m'avais tous di,
Mais, ces mots precis
Mais, j'ai pas écrie,

Vous, mais est-ce encor asser ?
Pour continuer de soigner,
Pour continuer cette vie,
Que je voudrais deja fini,

Sans, vous, je ne peux,
Sans, ça, je ne veux,
Sans, nous, je ne suis,
Sans, moi je ne fui,

Crois encore (octosyllabique) (quadracte)

Je sais les nuits qui n’en finissent,
Les cris muets que rien ne lisse.
Les jours sans nom, les cœurs en vrac,
Et les silences qui vous claquent.

Je sais les mains qui n’osent plus,
Les rêves morts avant leur but.
Les « ça ira » dits pour les autres,
Quand soi-même, on se sent pas nôtres.

Je sais les larmes sans éclats,
Qu’on cache au fond pour rester là.
Les mots qu’on jette dans le noir,
Sans y croire, juste pour voir.

Je sais les failles sous les voix,
Et ce vide qui fait la loi.
Les bras qu’on tend sans qu’on réponde,
Comme un espoir qu’on jette au monde.

Mais lève-toi, même à genoux,
Même si tout paraît trop flou.
T’as pas besoin d’avoir des ailes
Pour défier, ton ombre éternelle.

Ton souffle vaut plus que leurs cris,
Ta vie pèse plus que leurs prix.
Tu n’es pas seul, même en silence,
Ton cœur se bat, malgré l’absence.

Alors, avance, un pas, encor,
Même brisé, et quand t’as tort.
Et si demain n’a pas d’or pur,
Marche vers lui, c’est ça, le dur.

Crois en toi, même sans y croire,
Un rien suffit pour ton l’histoire.
Si tu tombes, pleure un instant,
Mais lève-toi. Tu vaux ton sang.

"Un garçon qui tien, toujours et encor,
Même quand le monde lui dit qu'il a tort"

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