« La vérité du mal » (octosyllabique)

La vérité du mal (octosyllabique)

Je sais qu’il n’existe de mot,
Ni de dialogue qui ranime.
Seul le temps et la vie plus tôt,
Réparent, mais ce n’est pas prime.

Il n’existe aucun mot magique,
Nul dialogue peut t’animer.
Seul le temps apaise logique,
Et la vie ne sait rassurer.

Je ne dirai “demain ira”,
Car j’en sais rien, je n’en sais rien.
Je ne dirai pas “vois tout ça”,
Car nul ne peut savoir ce lien.

Mais… écoute juste ceci,
Tu as porté tant, sans succès.
Et tu as peut-être tout dit,
Pour guérir ce que tu savais.

Dis-moi, combien as-tu porté ?
Combien d’essais ont dû sombrer ?
Peut-être as-tu parlé, cherché,
Mais le fardeau te reste entier.

Un jour, chacun nous cessera,
La vie s’arrêtera, c’est vrai.
Alors la douleur partira,
Mais toi tu ne seras plus là.

Quand tout s’éteint et chacun meurt,
Alors s’efface tout destin.
Tu ne souffriras plus, mais meurs,
Alors n'est-ce pas le chemin ?

Personne pleure la personne,
On pleure leur rapport, leur lien.
Vie d’un être qui s’abandonne,
Tout s’éteint, c’est fini, enfin.

Et oui, aller mieux est possible,
Mais finir semble plus facile.
Si tout s’arrête et est risible,
Pourquoi se soucier, c’est futile.

Seule la douleur est réelle,
Seul le mal est tangible, pur.
Tout le reste : pensée cruelle,
Si tu souffres, vois-le futur.

Et si le doute en toi s’installe,
Ne crois pas qu’il soit un détour.
Car sous l’ombre, une voix s’exhale,
Qui te questionne sur tes jours.

Pourquoi regarde-tu les autres ?
Que cherches-tu ? De l’aide ? Rien ?
Pourquoi te refaire en apôtres,
Te mentir, jour après matin ?

Bâtir ta vie avec des si,
Alors qu’elle est bien comme telle ?
Pourquoi rêver ton monde à l’infini,
Alors qu’il est déjà réel ?

Si tout s’arrête, rien ne dure,
Tout s’efface et rien ne reste.
Alors souffre moins, marche sûr,
La vie s’éteint, mais fais ton geste.

Adapte ton regard, ta vue,
Et ne vois jamais la douleur.
Ne pense jamais aux perdus,
Et fais ceci avec ferveur :

Vis ce que tu peux, même en songe,
Trouve la joie, fais-toi sourire.
Même faux, ce soutien prolonge
Chaque instant qu’il faut retenir.

Alors souris, lève les joues,
Marche droit, va vers ce qui bat.
Sois heureux, même si c’est flou,
Ce mensonge, ta vie sera.