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Bonne lecture et au plaisir d'entendre vos critique.

(Lisez là à votre rytme)

La carapace de Théo

Chapitre 1 : Une rentrée comme une autre ?

Théo se tenait devant le portail du collège, son sac un peu trop chargé sur le dos, les mains moites. C'était sa première rentrée en secondaire, et même si ça ressemblait aux autres rentrées, il sentait au fond de lui que quelque chose allait changer. Il ne savait pas encore quoi.

Le soleil de fin aout était encore chaud, mais une petite boule froide s'était logée dans son ventre. Il chercha des yeux Léa et Mathéo, ses deux meilleurs amis depuis presque toujours. Ils étaient quelque part dans cette foule d’élèves bruyants, impatient de se retrouver.

"Théo !" cria une voix joyeuse derrière lui.

Il se retourna et vit Léa qui courait vers lui, ses longs cheveux bruns attachés en queue-de-cheval. Juste derrière elle, Mathéo arrivait avec un grand sourire.

"Tu stresses déjà ?" demanda Mathéo en rigolant.

"Un peu…" admit Théo, en haussant les épaules.

Ils rirent ensemble. C'était comme avant. Tout allait bien.

Mais en entrant dans le bâtiment, Théo sentit ce froid revenir. Cette année, il voulait être meilleur. Meilleur en classe, plus fort, plus calme. Il avait décidé quelque chose : il allait suivre des règles. Ses propres règles. C'était le moment de grandir, pensait-il.

Il ne dit rien à ses amis. Mais dans sa tête, une première règle s'inscrivait déjà :

Règle n°1 : Ne jamais trop montrer ses émotions.

Chapitre 2 : Le début des règles

Les premières semaines passèrent vite. Les profs distribuaient les programmes, les devoirs s’accumulaient déjà, et l’ambiance de la rentrée laissait place à la routine.

Théo, lui, avait commencé à appliquer sa règle numéro 1 : ne pas trop montrer ses émotions.
Quand quelque chose le gênait, il gardait le silence. Quand il était triste ou stressé, il affichait un petit sourire tranquille. Il voulait donner l’impression d’être solide, comme un roc.

Personne ne semblait remarquer au début. Léa continuait à lui parler de tout et de rien, de ses dessins, de son chat, de ses rêves un peu fous. Mathéo, lui, parlait de jeux vidéo, de foot, de ce prof de maths bizarre qui disait tout le temps "c’est pas faux".

Mais Théo, même s’il écoutait, ne disait plus grand-chose. Il hochait la tête, riait un peu, puis se taisait. Au fond de lui, il pensait :
"Moins je parle, moins je dis de bêtises. Moins je montre, moins je me blesse."

Il ajouta une nouvelle règle dans sa tête :
Règle n°2 : Toujours réfléchir avant de parler.

Petit à petit, les moments avec ses amis devinrent plus calmes. Il n’y avait plus autant de rires. Parfois, Léa le regardait de travers, comme si quelque chose lui échappait. Mathéo, lui, faisait des blagues, mais Théo rigolait de moins en moins fort.

Un jour, à la pause de midi, alors qu’ils étaient assis dans un coin de la cour, Léa lui demanda :

— Théo, t’es bizarre en ce moment. Tu vas bien ?

Il haussa les épaules.

— Ouais, normal.

— T’es sûr ? Tu parles moins… On dirait que t’es ailleurs tout le temps.

Il fit un petit sourire, automatique.

— T’inquiète.

Elle soupira, puis regarda ailleurs.

Théo sentit son cœur battre un peu plus vite. Mais il se reprit. Il ne voulait pas flancher. Il devait continuer. Sa carapace commençait à se former, et il était persuadé qu’elle le protégerait.

Il écrivit une troisième règle dans sa tête, en silence :

Règle n°3 : Être toujours en contrôle.

Chapitre 3 : L’effet carapace

Les semaines passaient, et Théo s’enfermait doucement dans son monde silencieux. Il croyait que ses règles l’aidaient à devenir plus "adulte", plus sérieux. Mais, en réalité, quelque chose en lui s’éteignait.

À la maison, ses parents remarquaient bien qu’il était moins bavard, moins souriant.
— "Ça va à l’école ?" demandait souvent sa mère.
— "Ouais, tranquille."
Toujours les mêmes réponses. Courtes. Fermées.

À l’école, c’était pareil. Il avait toujours une règle à suivre dans sa tête. Des règles qui s’ajoutaient jour après jour.
Règle n°4 : Ne jamais dépendre des autres.
Règle n°5 : Travailler seul pour ne pas être déçu.
Règle n°6 : Ne pas perdre de temps avec des choses inutiles.

Avec toutes ces règles, il pensait qu’il allait réussir. Que ses notes allaient s’envoler, que tout allait s’améliorer.

Mais c’était l’inverse.

Ses notes baissèrent. Pas d’un coup, mais lentement. Un 4 en maths. Un 3.5 en allemand. Un 4.5 en sciences. Des matières où il avait toujours eu la moyenne, voire plus. Il ne comprenait pas. Il travaillait dur, pourtant. Mais il ne posait plus de questions. Il ne participait plus en classe. Il n’échangeait plus avec Léa et Mathéo sur les devoirs, sur les leçons. Il ne révisait qu’en solo, souvent enfermé dans sa chambre, avec de la musique pour couvrir le silence.

Un jour, en cours d’histoire, la prof demanda :

— Théo, peux-tu nous résumer ce qu’on a vu la semaine passée ?

Il resta figé. Il avait tout lu, tout révisé. Mais sa gorge était sèche. Ses mains tremblaient. Tout le monde le regardait. Il sentit le rouge lui monter aux joues.

— Euh… je sais pas… désolé…

La prof hocha la tête, un peu déçue, et passa à quelqu’un d’autre. Théo, lui, se sentit minuscule.

Après le cours, Mathéo le rattrapa dans le couloir :

— Frérot, t’as l’air à bout. Tu veux qu’on révise ensemble demain ?

Théo le regarda, mais répondit sèchement :

— J’ai pas besoin d’aide.

Mathéo recula un peu, surpris. Il leva les mains.

— OK, OK, comme tu veux…

Et il partit.

Théo ferma les yeux un instant. Il venait de blesser son meilleur ami. Mais dans sa tête, une nouvelle règle s’imposait déjà :

Règle n°7 : Ne pas montrer ses faiblesses.

Chapitre 4 : Les petits silences

L’hiver approchait. Les jours raccourcissaient, les matins devenaient plus froids. Théo, lui, avait complètement plongé dans son système de règles. Il notait même certaines d’entre elles dans un petit carnet caché au fond de son sac.

C’était devenu comme un jeu… sauf que ce jeu n’était pas amusant.

En classe, il ne levait plus jamais la main. Il rendait ses devoirs, parfois à moitié finis. Et il ne cherchait même plus à comprendre pourquoi il avait de mauvaises notes. Il disait juste :
— "Pas grave, la prochaine fois."
Mais il ne faisait rien pour changer.

Avec Léa et Mathéo, les choses s’étaient compliquées. Ils continuaient à lui parler, à essayer de le faire rire. Mais lui, il répondait par des phrases courtes, parfois même par des regards vides.

Il n’y avait plus de disputes. Mais il n’y avait plus de vraies conversations non plus.

Les silences s’installaient entre eux, comme un mur invisible. Un jour, à la pause, Léa lança timidement :

— T’as changé, Théo. On dirait que t’es plus vraiment là.

Il haussa les épaules.

— Peut-être que c’est vous qui avez changé.

Mathéo, qui grignotait un sandwich, s’arrêta de mâcher. Il regarda Théo, un peu choqué.

— Tu rigoles ? On essaie juste de rester potes. C’est toi qui t’éloignes…

Théo baissa les yeux. Il ne voulait pas les blesser. Mais il ne savait plus comment leur parler. Il se sentait seul, enfermé dans un costume trop lourd qu’il s’était fabriqué lui-même.

Ce soir-là, chez lui, il ouvrit son carnet et ajouta une nouvelle ligne :

Règle n°8 : Si les autres ne comprennent pas, tant pis pour eux.

Il relut la phrase plusieurs fois. Il avait l’impression d’écrire quelque chose d’important, de fort. Mais en vérité, en refermant le carnet, il sentit un pincement au cœur.

Et pour la première fois depuis longtemps, il se demanda :

"Et si c’était moi, le problème ?"

Chapitre 5 : Les disputes évitées

La neige tomba tôt cette année-là. Les toits étaient blancs, les arbres nus, les doigts gelés dans les poches de manteaux. Les couloirs du collège étaient pleins de traces de bottes mouillées et de rires qui résonnaient. Mais Théo, lui, avait l’impression de marcher dans une bulle silencieuse.

Il continuait d’appliquer ses règles, même si elles lui faisaient mal.
Il évitait les conflits, les discussions trop longues, les émotions trop fortes. Il se disait que c’était mieux comme ça.

Règle n°9 : Ne jamais se disputer.
Règle n°10 : Si quelque chose ne va pas, ignorer.

Un jour, alors qu’ils travaillaient en groupe sur un exposé en géo, Léa et Mathéo étaient dans le même groupe que lui, par hasard. C’était la première fois depuis longtemps qu’ils étaient "forcés" à faire quelque chose ensemble.

Léa proposa une idée, Mathéo en ajouta une autre… et Théo, lui, resta muet.

— T’en penses quoi, Théo ? demanda Léa.

— Faites comme vous voulez, répondit-il sans les regarder.

Mathéo fronça les sourcils.

— Mais c’est ton travail aussi. Tu peux pas juste faire le fantôme, gros.

Théo sentit la colère monter. Il voulait crier "je fais de mon mieux", "je suis fatigué", "je comprends rien cette année", mais rien ne sortit. Il garda tout à l’intérieur.

— J’ai dit que vous pouviez faire comme vous voulez. Fin.

Un silence gênant tomba sur le groupe.

Léa soupira.
— Tu nous repousses tout le temps, et après tu t’étonnes qu’on te parle plus…

Théo serra les poings sous la table. Il voulait répondre, il voulait dire qu’il n’était pas bien, qu’il se sentait nul, qu’il était paumé. Mais une autre règle l’empêcha de parler :

Règle n°11 : Garder ses problèmes pour soi.

Alors il se tut. Encore.

À la fin du cours, Mathéo claqua sa chaise un peu plus fort que d’habitude.
Léa partit sans se retourner.

Et Théo, lui, resta seul devant sa feuille vide.

Chapitre 6 : Le fossé

Janvier. Une nouvelle année, mais rien ne changeait pour Théo. Si certains élèves faisaient des résolutions — “être plus organisé”, “parler à plus de monde”, “avoir des meilleures notes” —, lui, il ne prenait aucune décision.

Pourquoi faire ? Il avait ses règles. C’était déjà suffisant, non ?

Et pourtant, quelque chose clochait. Il le sentait chaque jour un peu plus.

Il avait arrêté de manger avec Léa et Mathéo. Il restait souvent seul, ou s’asseyait au bord du terrain de foot sans vraiment regarder les matchs. Il faisait semblant de lire. Parfois même, il restait dans les toilettes quelques minutes pour éviter les autres.

Léa et Mathéo, eux, s’étaient rapprochés. Ils traînaient ensemble, riaient souvent. Ils avaient l’air de bien s’entendre. Théo faisait comme si ça ne le touchait pas. Mais ça lui faisait mal. Très mal.

Le fossé qu’il avait creusé entre eux devenait un gouffre.

Un vendredi matin, Théo reçut son bilan intermédiaire. Il l’ouvrit à peine dans le couloir. Il y avait des notes rouges. Beaucoup.

4 en français. 3.5 en maths. 3 en allemand. 4 en géo. Un commentaire du prof principal :

"Théo semble s’isoler et ne fournit plus les efforts attendus."

Il replia la feuille et la fourra dans son sac, sans rien dire.

En rentrant chez lui, il traversa le quartier sans vraiment regarder où il allait. Il avait le cœur lourd, l’impression d’avoir tout raté.

Dans sa chambre, il rouvrit son carnet de règles. Il le feuilleta. Chaque page lui paraissait absurde maintenant. Vide.

Puis il écrivit une douzième règle :

Règle n°12 : Ne plus espérer.

Il referma le carnet, le glissa sous son lit… et sentit les larmes lui monter aux yeux. Il les essuya vite. Il n’avait pas pleuré depuis des mois. Il se l’était interdit.

Mais là, il n’y arrivait plus.

Chapitre 7 : La chute

Février arriva, froid et gris. Même la neige, pourtant magique d’habitude, semblait triste cette année. Théo, lui, était vide. Il ne parlait presque plus à personne. Il ne répondait plus aux messages de Mathéo. Il évitait Léa dans les couloirs. Il s’enfermait dans ses pensées.

Il n’écrivait même plus de nouvelles règles. Il n’en avait plus la force.

Les cours devenaient flous. Il notait à moitié. Parfois, il rêvassait sans s’en rendre compte, et une heure passait comme une seconde. Puis venait le moment où le prof l’appelait… et où il ne savait rien.

Un jour, en cours de maths, après un contrôle raté, son prof l’interpella devant toute la classe :

— Théo, tu peux rester à la fin, s’il te plaît ?

Les autres élèves lancèrent des petits "ouuuuuh", mais lui, il ne réagit même pas. Il avait l’habitude maintenant.

Quand le cours se termina, il s’approcha du bureau, les mains dans les poches.

— Théo, tu vas bien ? demanda le prof, doucement.

— Ouais.

— Tu sais que t’as des capacités, hein ? Mais là, t’es en train de tout laisser tomber. Tu parles à quelqu’un de ce qui se passe ?

Il secoua la tête. Il n’avait plus envie de parler. À personne.

Le prof soupira.
— Tu sais… on ne peut pas tout affronter seul.

Ces mots restèrent dans la tête de Théo toute la journée.
"On ne peut pas tout affronter seul."
Mais lui, il avait décidé de tout faire tout seul. Parce que c’était plus simple. Parce que c’était plus "fort". Non ?

Ce soir-là, il ne mangea presque pas. Il monta directement dans sa chambre, regarda son carnet encore caché sous son lit… et le jeta contre le mur.

Il en avait marre.

De ses règles. De sa carapace. De cette solitude qu’il s’était lui-même construite. Il avait cru que ça le protégerait… Mais ça l’avait juste coupé du monde.

Il s’assit par terre. Et cette fois, il pleura. Pas quelques larmes timides. De vraies larmes. Longtemps. En silence.

Et dans son cœur, une toute petite voix qu’il avait oubliée chuchota :

"Et si tu essayais autrement ?"

Chapitre 8 : Le miroir

Les jours suivants, quelque chose avait changé en Théo. Ce n’était pas un changement visible. Il continuait d’aller en classe, de se taire, de baisser les yeux. Mais au fond de lui, une fissure s’était ouverte dans sa carapace. Et cette fois, il ne cherchait plus à la réparer.

Un soir, il se retrouva seul dans la salle de bain. Il leva les yeux vers le miroir. Il se fixa pendant de longues secondes.

Il ne se reconnaissait plus.

Il avait l’air fatigué. Triste. Absent. Comme un garçon qui avait tout laissé tomber.
Et soudain, il se souvint de lui avant. Avant les règles. Avant cette solitude.
Il se revit en train de rire avec Léa dans le bus. De jouer au foot avec Mathéo pendant les pauses. De discuter pendant des heures de tout et de rien.

Il revit le vrai Théo.

Et il comprit.

Ce n’étaient pas les autres qui s’étaient éloignés. C’était lui.
Et ce n’était pas de la force. C’était de la peur. Il avait eu peur de décevoir, peur de montrer ses failles. Alors il s’était caché. Protégé.
Mais à force de vouloir être "fort", il s’était rendu seul.

Le lendemain, il entra en classe avec le cœur serré. Il vit Léa et Mathéo au fond. Ils riaient ensemble, comme souvent ces derniers temps. Il hésita, puis s’assit pas loin. Il n’osa pas leur parler. Pas encore.

Mais à la pause, alors qu’il allait partir de son côté, il entendit une voix derrière lui.

— Théo… attends.

C’était Léa. Elle le regardait droit dans les yeux. Mathéo la suivait, un peu plus en retrait.

— On peut te parler deux minutes ? demanda-t-elle.

Il sentit son cœur cogner fort. Il hocha la tête.

Ils s’éloignèrent un peu des autres élèves, à l’abri du bruit.

— T’as disparu, dit Léa. On sait pas ce qui t’arrive, mais… tu nous manques. Le vrai toi.

— Frérot, ajouta Mathéo, si t’as un truc à dire, on est là. Même si t’as merdé. Même si t’as été froid. On est toujours là.

Théo baissa les yeux. Il avait honte. Très honte. Mais pour la première fois depuis des mois, il ouvrit doucement la bouche.

— Je crois… je crois que je me suis perdu.

Il leva les yeux vers eux. Ses yeux brillaient un peu. Il ne pleurait pas. Mais il ne portait plus son masque.

— Je suis désolé.

Léa lui sourit. Un vrai sourire. Pas un sourire forcé.

— Tu veux revenir ?

Théo répondit sans hésiter :

— Oui.

Et dans sa tête, il entendit une dernière règle… mais différente :

Nouvelle règle : On n’est pas obligé d’être parfait. Juste soi-même.

Chapitre 9 : Pâques

Le mois de mars fila vite. Les jours rallongeaient, la lumière revenait, et dans l’air, on sentait que le printemps approchait.
Théo, lui, avançait à petits pas. Il ne redevenait pas soudainement le garçon joyeux d’avant, mais quelque chose en lui bougeait.

Il recommençait à parler. Pas beaucoup, mais un peu. Il recommençait à sourire — sincèrement. Et surtout, il recommençait à écouter sans fuir.

Léa et Mathéo lui laissaient de la place. Ils ne le forçaient pas. Ils ne posaient pas mille questions. Ils étaient juste là, comme une corde tendue qu’il pouvait saisir quand il serait prêt.

Et un jour, il le fut.

C’était la veille des vacances de Pâques. Le soleil brillait sur la cour de récré, et les élèves étaient tous surexcités.
Théo s’approcha de Léa et Mathéo pendant la pause. Il avait quelque chose à dire, pour de bon.

— Vous vous rappelez… quand je vous ai repoussés, quand je vous ai envoyé bouler ? C’était pas contre vous. C’était… contre moi.

Il les regarda droit dans les yeux.

— J’ai eu peur. De rater. De décevoir. J’ai cru que si je suivais mes règles, j’allais devenir plus fort. Mais en fait… je suis juste devenu vide.

Léa hocha la tête.

— Tu sais, on avait compris. Pas tout, mais un peu. Et on a eu mal aussi.

Mathéo ajouta :

— T’es notre pote. On t’en a voulu, ouais. Mais… on t’a jamais lâché. On attendait juste que tu reviennes.

Un silence doux s’installa entre eux. Cette fois, un vrai silence, plein de sens. Pas comme ceux d’avant.

Léa sourit :

— Bon, tu viens manger avec nous ce midi ? On va volé des œufs de Pâques à la cafet’…

— Moi ? Voler ? demanda Théo avec un sourire en coin.

— C’est pas vraiment voler, dit Mathéo. C’est… réappropriation chocolatée.

Ils éclatèrent de rire. Un vrai rire. Ensemble. Comme avant. Comme toujours.

Théo n’était pas guéri. Il avait encore des choses à apprendre, des moments difficiles à traverser.
Mais il avait compris l’essentiel :

On n’est jamais plus fort seul.

Et il n’avait plus besoin de carapace.

Epilogue : Et après ?

Les vacances de Pâques furent simples, calmes. Théo ne fit rien d’extraordinaire. Pas de grands voyages, pas de miracles. Mais pour la première fois depuis longtemps, il respira vraiment.

Il se leva plus léger. Il prit le temps de lire un peu, d’écouter de la musique sans se cacher. Il alla voir Mathéo pour jouer à la console. Il envoya un vocal à Léa juste pour rire. Il sortit marcher, sans but, juste parce qu’il faisait beau.

Il ne s’enferma plus. Ni dans sa chambre, ni dans sa tête.

Un jour, en rangeant son sac, il retomba sur le petit carnet de règles. Il resta un moment à le regarder. C’était comme un souvenir d’un autre lui. Il l’ouvrit.

Page après page, il relut ce qu’il avait écrit.
Ne pas montrer ses émotions. Ne jamais dépendre des autres. Ne pas espérer.

Il soupira.

Puis il sortit un stylo et, tout en bas de la dernière page, il ajouta :

Règle finale : On a le droit de changer.

Il rangea le carnet dans un tiroir. Pas pour l’oublier, mais pour s’en souvenir, plus tard, si besoin.
Il n’avait plus besoin de règles. Il avait retrouvé des repères plus forts : ses amis, ses erreurs, ses émotions… lui-même.

Quand les cours reprirent après Pâques, Théo entra en classe la tête haute. Il se rassit à côté de Mathéo. Léa lui fit un clin d’œil.
Il n’avait pas tout réparé. Mais il était sur le chemin. Et c’était déjà beaucoup.

Il savait que d’autres moments difficiles viendraient.
Mais maintenant, il savait aussi qu’il n’aurait plus à les affronter seul.

Et parfois, c’est ça, grandir.

Fin !

❤️ 1

Réponses

  • Par Myosotis_37 (Garçon / 2011 / Suisse, Vaud) le 1 décembre 2025 à 15:00

    Merci d'avoir tout lu et donné en moi des nouvelles

  • Par luna123 (Fille / 2008 / Suisse, Vaud) le 1 décembre 2025 à 17:36

    j'ai trouver ça super beau, t'as une façon de raconter les situation vraiment incroyable. et j'ai trouver cette histoire super touchante, j't'envoie tout mon soutiens et bravo pour tout le courage que tu as d'écrire tout sa et de nous montrer s'que tu ressent.

  • Par Plante123 (Fille / 2012 / France) le 1 décembre 2025 à 18:45

    Ton texte m'a émue aux larmes, sincèrement.
    En plus, il m'a fait comprendre pas mal de choses sur moi, et les autres en général.
    Merci d'avoir partagé ton histoire, vraiment elle m'a aidée d'une certaine manière.
    Et encore bravo pour ton style, il est magnifique.

  • Par Myosotis_37 (Garçon / 2011 / Suisse, Vaud) le 1 décembre 2025 à 21:35
    En réponse à Plante123
    Ton texte m'a émue aux larmes, sincèrement. En plus, il m'a fait comprendre pas mal de choses sur moi, et les autres en général. Merci d'avoir partagé ton histoire, vraiment elle m'a aidée d'une certaine manière. Et encore bravo pour ton style, il est magnifique.

    Merci ça me fait chaud au coeur 💖​❤️‍🔥​
    Et tu as tout lu!!!
    Je pensais pas que quelqu'un lirai jusqu'au bout.​
    Sinon je suis trop heureux que cela te parle le but étant de parler de "Monsieur Toutlemonde" je suis trop heureux de savoir que cela est un vécu et que cela te plaise que j'en parle❤️​je ne peux rien demander de plus à part peut-etre une critique d'amélioration ?
    Mais surtout merci a toi!!!

  • Par Myosotis_37 (Garçon / 2011 / Suisse, Vaud) le 1 décembre 2025 à 21:53

    Merci ça me fait vraiment plaisir 💖​❤️‍🔥​
    Et tu as tout lu!!!(Je dirai cette phrase à tout ceux qui lirons cette nouvelle en entiers)
    Je pensais pas que quelqu'un lirai jusqu'au bout.(Idem)​
    Sinon je suis trop heureux que tu trouves ça super beau et que tu trouves cette "façon de raconter les situation vraiment incroyable"
    Mais non je t'embete, je suis trop heureux de voir que cela te plaise.
    Cerises sur le gateau tu as été la première à me laissé un message
    Mais surtout merci a toi!!!

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