Ce contenu peut être choquant ou dérangeant.

VS

Lorsque vous êtes en lutte contre vous-même, la vie devient enfer, et vous rêvez de…

Il était minuit. Je me suis réveillée en sursaut : pour la troisième fois de suite, je venais de suivre dans ma tête, milliseconde par milliseconde, la chute… Cette chute si redoutée et attendue à la fois, si emprisonnante et libératrice.
Je ne sais plus quoi penser de moi. Je ne suis plus rien, je ne suis ni malade ni en bonne santé, ni heureuse ni foncièrement malheureuse…
Physiquement, aucun problème, du moins pour le moment… c’est dans la tête que tout ce passe, et là, c’est tout de suite beaucoup plus compliqué. Dans ma tête, en plus du millard d’informations qui circulent dans tous les sens, comme chez n’importe quel être humain, un million d’autres qui polluent ma vie… Elles concernent toutes sortes de domaines, mais toutes sont liées à moi, et c’est le pire : ne jamais pouvoir séparer mes pensées de moi-même. Car comme, malheureusement, je me côtoie en permanence, ces pensées ne peuvent me quitter. Quand je me vois, quand je me sens, et pire encore, quand je réfléchis, elles m’envahissent, et je ne peux rien pour les en empêcher. Après, il faut faire avec elles, les maîtriser, essayer de les repousser parfois, le plus souvent vainement…

Ces pensées me murmurent toutes sortes de conseils, des bons et des moins bons, mais souvent des très mauvais…
J’ai l’impression que mon cerveau et mon corps sont en combat permanent l’un contre l’autre : chacun essaye de frapper toujours plus fort pour anéantir l’autre, et ils se détestent cordialement. Vous aurez donc compris que la cohabitation n’est pas tout à fait agréable. Mes pensées cherchent à me faire du mal, et mon corps répond pour que j’aille encore plus mal.
Dans ce combat de boxe, moi, je suis le ring, donc dès qu’un coup passe, je le sens, et plutôt deux fois qu’une. Sinon, il y a aussi le public, plutôt très silencieux.
Mais contrairement à la boxe, ici, il n’y a pas d’arbitre, et tous les coups sont permis. Alors ils ne s’en privent pas… Et le combat ne s’arrête que lorsqu’un des deux participants déclare forfait.

Vous vous demandez peut-être qui j’ai choisi de soutenir, dans ce combat. Je devrais dire personne, mais je réponds tout le monde. Je les encourage à frapper toujours plus fort, et j’espère ainsi que l’abandon vienne plus vite, afin que le combat se termine. Les conséquences, aucune idée et peu d’importance. Ce qui compte pour moi aujourd’hui, c’est la fin.

Mais pardon, j’en oublie les civilités, et je ne me suis pas présentée.
Je dirais que j’ai deux versions de moi-même, je vous décris donc les deux : selon tout le monde, je suis une jeune fille grande, jolie, élancée, ou parfois dit moins délicatement : « asperge », élégante et, comme dirait-il, « il y a un truc dans les cheveux que je ne saurais définir… ». Je suis aussi sincère, déterminée, talentueuse, plutôt optimiste et parfois un peu égoïste.
Pour moi, je suis une jeune fille grande, tellement laide qu’elle se sent obligée d’être toujours très bien habillée, pour que la carapace ne reflète pas le corps, grosse, élégante certes, la plus part du temps du moins, mais par obligation de cacher mon véritable moi. Pour l’histoire des cheveux, je tiens à préciser que je les trouve beaux, mais une fois tous les trois jours, seulement pendant les 24 heures qui suivent le moment où je les lavent. Le reste du temps je me bats avec eux pour qu’ils ressemblent le plus possible à ce que j’aimerais voir au-dessus de ma tête (toujours l’esprit contre le corps). Je crois qu’avec tout ce qui précède, il est difficile de me qualifier de sincère, à la place je dirais cachotière : je me cache et je fuis tout ce qui pourrais m’obliger à parler, à faire tomber ma carapace. Je n’ai pas le courage de tenir mes promesses, faites au autres ou à moi-même, et j’abandonne beaucoup de ce que j’entreprends. J’ai peut-être un talent, effectivement, c’est la seule chose qui me sauve, alors je ne peux pas le nier. Je suis aussi plutôt pessimiste et parfois un peu égoïste.
Peu de points se rejoignent, donc si vous voulez vous faire une idée globale de ma personne, je vous invite à faire votre choix, plus ou moins bien réparti, dans les deux listes précédentes.

Maintenant que vous commencez à comprendre, je dois vous dire que je ne sais pas de quoi l’avenir est fait, et que, même si je n’y crois pas, j’espère qu’il sera le plus clair possible. Pour l’instant, ma vie tire vraiment plus sur le foncé, donc il est urgent que je trouve un moyen d’éclaircir tout ça…

Foncé, pourquoi ? Et bien, puisque mes pensées m’assaillent à longueur de journées, et que tout va mal, il doit y avoir un lien. Effectivement, ce sont mes pensées qui me rendent dingue, au sens presque propre. Pour faire court, elles me rabaissent tout le temps, et se régalent de ce qui ne va pas. Notamment, je suis toujours dégoûtée de mon apparence, et je voudrais tant qu’elle change ! Alors je fais tout pour. Je me trouve grosse, je veux maigrir. J’aimais manger, je ne mange plus. J’étais légère, je le suis de plus en plus. Et ainsi de suite…

Quand perdre du poids devient une obsession, ça ne met pas longtemps à vous envahir, et à occuper votre cerveau à chaque moment de la journée. Quand vous vous réveillez, vous vous trouvez énorme, quand vous vous habillez, vous vous trouvez horrible, et quand vous vous coiffez, devant votre miroir, vous fermez les yeux pour éviter de vous voir. Quand vous mangez, c’est toujours trop, et vous culpabilisez, quand vous sortez, vous marchez le plus vite possible, pour dépenser plus de calories, et quand vous vous couchez, vous pensez à toutes les calories ingérées… Quand vous dormez, vous en rêvez, et au matin, ça recommence. C’est sans fin, et jamais ça ne vous quitte, ces pensées qui vous assaillent de critiques. Et quand enfin elles vous laissent en paix, que vous pouvez respirer, vous pensez alors à tout ce malheur, votre vie, l’horreur.

C’est alors que survient la déprime, ça vous connaissez sûrement, ça a déjà dû vous arriver. Vous ne vous sentez pas bien, perdue, sans rien, déchue et déçue, sans valeur ni odeur, sans image dans l’orage, sous les rires qui vous criblent et vous voulez vous fuir, mais impossible. C’est dans ces moments que l’esprit voudrait tant s’évader du corps, afin que chacun retrouve sa liberté. Mais j’ai compris une chose, la seule vraie liberté est celle de la personne, donc l’harmonie du corps et de l’esprit. Sans elle, vous ne pouvez vous sentir libre.
Il faut que le noir se mélange au blanc pour former du gris, et pour qu’il soit le plus clair possible, je dois trouver tout le blanc qui se cache au fond de moi.

Et pour ça, quoi de mieux que le rire ? Chercher à rire, de tout et de rien, d’une blague nulle comme d’une situation complexe, mais un peu grotesque, d’un taquin comme d’un coquin, et de l’ennemi comme de la vie.
Cette dernière phrase suggère que la vie n’est pas mon ennemi, non, bien au contraire. Mais la vie c’est ce que je n’ai pas, ce que je cherche désespérément au fond de moi, cette part de folie perdue, qui me manque tant.

Réponses

  • Par cathleen (Fille / 2011 / France) le 27 juin 2023 à 16:29

    Pour moi c'est pareille toutes les nuits je rêve de mourir et pourtant je le fais pas. Je voudrais tellement en parler à quelqu'un c'est pourquoi aujourd'hui même je t'en parle, on vie un peu près le même enfer. Parler à quelqu'un fais su bien et pourtant cette pensée circule dans ma tête, impossible de l'effacer elle me suit partout où je vais constamment dans ma tête. Au lieu de me tuée et faire du mal autour de moi je préfère me scarifier. A oui je me présente je m'appelle Cathleen, j'ai 12 ans et ma vie est un enfer: ma mère est morte quand j'avais 5 ans, mon père me laisser seule avec une sœur qui se fiche de moi il a donc perdu notre garde, ça fait maintenant 2 ans que je ne le vois plus il me manque je vis chez mes grands parents je ne suis pas heureuse . Tout les jours c'est la même histoire collège maison enfer la routine de plus ma sœur se met en avant elle me met de côté et fait l'enfant modèle alors que c'est une vraie peste. Bref ma vie mon enfer!

  • Par Slaint (Garçon / 1997 / Suisse, Fribourg) le 27 juin 2023 à 21:29

    Bonjour cequiestcaché,

    Je tiens à te dire que ton texte ma touché. Par sa profondeur, sa beauté et surtout par sa grande qualité.

    Tu me donnes l'image d'une fille très intelligente et qui pour son jeune âge à d'énorme ressource. Je dirais que pour te donner une qualité, la poésie est un art que tu métrises parfaitement. Tu es perdu, à de le peine à comprendre ces pensées. Par mes formations j'ai appris plusieurs choses, à ton âge, ce comprendre est quelque chose de très difficile. Mais voix-tu, cela on te le dis à 25 ans, bien après que tu l'ai réellement compris. J'ai aussi appris que avec le temps, la maturité arrive et son lot de bonnes choses sont les biens venues.

    Tes pensées envahissantes peuvent être la cause de plusieurs choses. Je ne suis certes pas un expert, je sais cependant que la penser en arborescence existe. C'est potentiellement une piste pour toi, lit "je pense trop" de Christelle Petitcolin et certainement que tu trouveras des réponses à tes maux.

    Par mon expérience de "vieux", je peux te garantir que beaucoup de chose à l'âge adulte s'arrange. L'amour n'est plus si important et surtout des petites choses, comme un café le matin, te donne beaucoup de joie. "La vie est belle et cruelle à la fois" Indochine . Elle est ainsi, il faut parfois simplement faire la part des choses, juste éliminer l'inutile qui bouffe ton esprit. Avoir conscience que tu n'as rien d'exeptionnel, mais que le simple fait de vivre est exeptionnel. Quand j'ai appris que je n'avais rien d'ordinaire, au début cela ma fait un choc, avec le temps j'ai compris que c'était juste une bonne chose. Tu ne te prends plus la tête à absolument plaire et comprend que ton physique, ou ton mental, plairont à certaine personne. Ces personnes là, donne leur de l'importance. Les autres tu peux les laisser passer leur chemin.
    à 15 ans, la vie est horrible, je suis bien content d'avoir passez cette cruelle étape. Dis-toi que nous sommes passé par là, c'est douloureux et cruel mais pas impossible. N'oublie pas que tu es très belle comme tu es, que tu as des qualités que d'autres n'ont pas et ces choses font t'as force. Tu arriveras a trouver au long de t'as vie de magnifiques personnes. Des chansons te feront pleurer, d'autre exploser de joie. Tu vas grandir et comprendre que beaucoup de ces choses que tu te dis aujourd'hui n'ont pas énormément d'importance en fin de compte.

    "La vie est belle aussi belle que toi" re Indochine. Ecoute cette chanson, elle fou le bourdon mais elle est tellement vrai.

    Je pourrais te dire que tout ira bien, nous ne savons pas de quoi l'avenir est fait. Cependant un échec n'est pas la fin du monde, parfois une opportunité se crée est c'est très bien ainsi.

    Je suis de tout cœur avec toi, j'espère avoir pu te donner des astuces.
    Il n'y a aucune honte à voir un psychologue, cela fait beaucoup de bien à l'esprit.

    Je suis sur, tu es quelqu'un de merveilleux et comme j'ai mis comme commentaire à mon apprentis, "toute tempête à ça fin".

    Bien à toi.

  • Par cequiestcaché (Fille / 2008 / France) le 28 juin 2023 à 16:01
    En réponse à cathleen
    Pour moi c'est pareille toutes les nuits je rêve de mourir et pourtant je le fais pas. Je voudrais tellement en parler à quelqu'un c'est pourquoi aujourd'hui même je t'en parle, on vie un peu près le même enfer. Parler à quelqu'un fais su bien et pourtant cette pensée circule dans ma tête, impossible de l'effacer elle me suit partout où je vais constamment dans ma tête. Au lieu de me tuée et faire du mal autour de moi je préfère me scarifier. A oui je me présente je m'appelle Cathleen, j'ai 12 ans et ma vie est un enfer: ma mère est morte quand j'avais 5 ans, mon père me laisser seule avec une sœur qui se fiche de moi il a donc perdu notre garde, ça fait maintenant 2 ans que je ne le vois plus il me manque je vis chez mes grands parents je ne suis pas heureuse . Tout les jours c'est la même histoire collège maison enfer la routine de plus ma sœur se met en avant elle me met de côté et fait l'enfant modèle alors que c'est une vraie peste. Bref ma vie mon enfer!

    Salut Cathleen !!
    Je serais ravie de discuter avec toi sur ce forum si tu le souhaites ! Rêver de mourir et ne jamais trouver le courage de le faire est le pire, je ne le sais que trop bien. Mais il reste toujours du "blanc" quelque part !! Il faut juste réussir à le trouver, et ça peut prendre un peu de temps, car il a souvent tendance à être très bien caché...
    Qu'est-ce qui te gène le plus dans ton quotidien ? Ne pas voir ton père, ta relation avec ta soeur, ou peut-être d'autres problèmes à l'école ?
    Ca fait longtemps que tu te scarifie ? A quoi tu penses quand tu le fais ? Sinon ne t'inquiète pas, moi aussi je suis passé par la scarification, ça peut parfois être un moyen provisoire pour se soulager, mais il ne faut surtout pas que ça reste la seule solution sur le long terme...
    En tout cas, bon courage, je te soutiens à fond et avec tout mon coeur !!!
    En espérant te lire bientôt,
    Eloïse (si vous préférez à cequiestcaché)

  • Par cequiestcaché (Fille / 2008 / France) le 28 juin 2023 à 16:05
    En réponse à Slaint
    Bonjour cequiestcaché, Je tiens à te dire que ton texte ma touché. Par sa profondeur, sa beauté et surtout par sa grande qualité. Tu me donnes l'image d'une fille très intelligente et qui pour son jeune âge à d'énorme ressource. Je dirais que pour te donner une qualité, la poésie est un art que tu métrises parfaitement. Tu es perdu, à de le peine à comprendre ces pensées. Par mes formations j'ai appris plusieurs choses, à ton âge, ce comprendre est quelque chose de très difficile. Mais voix-tu, cela on te le dis à 25 ans, bien après que tu l'ai réellement compris. J'ai aussi appris que avec le temps, la maturité arrive et son lot de bonnes choses sont les biens venues. Tes pensées envahissantes peuvent être la cause de plusieurs choses. Je ne suis certes pas un expert, je sais cependant que la penser en arborescence existe. C'est potentiellement une piste pour toi, lit "je pense trop" de Christelle Petitcolin et certainement que tu trouveras des réponses à tes maux. Par mon expérience de "vieux", je peux te garantir que beaucoup de chose à l'âge adulte s'arrange. L'amour n'est plus si important et surtout des petites choses, comme un café le matin, te donne beaucoup de joie. "La vie est belle et cruelle à la fois" Indochine . Elle est ainsi, il faut parfois simplement faire la part des choses, juste éliminer l'inutile qui bouffe ton esprit. Avoir conscience que tu n'as rien d'exeptionnel, mais que le simple fait de vivre est exeptionnel. Quand j'ai appris que je n'avais rien d'ordinaire, au début cela ma fait un choc, avec le temps j'ai compris que c'était juste une bonne chose. Tu ne te prends plus la tête à absolument plaire et comprend que ton physique, ou ton mental, plairont à certaine personne. Ces personnes là, donne leur de l'importance. Les autres tu peux les laisser passer leur chemin. à 15 ans, la vie est horrible, je suis bien content d'avoir passez cette cruelle étape. Dis-toi que nous sommes passé par là, c'est douloureux et cruel mais pas impossible. N'oublie pas que tu es très belle comme tu es, que tu as des qualités que d'autres n'ont pas et ces choses font t'as force. Tu arriveras a trouver au long de t'as vie de magnifiques personnes. Des chansons te feront pleurer, d'autre exploser de joie. Tu vas grandir et comprendre que beaucoup de ces choses que tu te dis aujourd'hui n'ont pas énormément d'importance en fin de compte. "La vie est belle aussi belle que toi" re Indochine. Ecoute cette chanson, elle fou le bourdon mais elle est tellement vrai. Je pourrais te dire que tout ira bien, nous ne savons pas de quoi l'avenir est fait. Cependant un échec n'est pas la fin du monde, parfois une opportunité se crée est c'est très bien ainsi. Je suis de tout cœur avec toi, j'espère avoir pu te donner des astuces. Il n'y a aucune honte à voir un psychologue, cela fait beaucoup de bien à l'esprit. Je suis sur, tu es quelqu'un de merveilleux et comme j'ai mis comme commentaire à mon apprentis, "toute tempête à ça fin". Bien à toi.

    Salut Slaint !
    Merci beaucoup pour tous ces compliments, tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait du bien !! J'ai tellement de mal à me trouver des qualités que de voir que d'autres en trouvent, ça me fait vraiment plaisir !
    Merci aussi pour tes conseils, j'espère que certains pourront m'aider !
    Sinon, je vois déjà un psychologue...
    Oui, j'espère vraiment que cette tempête aura un fin, même si ça je n'en doute pas, mais surtout qu'elle sera le plus proche possible !!!
    Gros bisous à tous, vous êtes tous géniaux, et la communauté CIAO est la meilleure !!!!!!!!!!

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