La parole ne suffit pas pour communiquer.

Certaines personnes passent leur temps à parler ensemble, sans ne jamais avoir le sentiment d'être entendues. D'autres au contraire parlent peu, mais se font très bien comprendre. Comment cela se fait-il ?

Une communication de qualité implique bien plus que la parole que chacun·e destine à son interlocuteur·trice. Bien communiquer est un apprentissage qui s'acquiert avec l'expérience.

Ceux·celles qui communiquent le mieux sont souvent ceux·celles qui sont capables d'écouter les autres. Pourtant, ceux·celles qui écoutent le mieux ne sont pas forcément ceux·celles qui s'expriment le mieux.

Chacun·e a des points forts dans sa manière de communiquer. Quel est le tien ?

Apprendre à écouter

L'écoute fait aussi partie de la communication. Pour écouter de manière efficace, il s'agit de s'intéresser à l'autre, d'avoir la patience de ne pas couper la parole par exemple, et d'être capable de se focaliser sur les mots de l'autre:

  • Arrêter de faire autre chose.
  • Regarder la personne dans les yeux.
  • Se concentrer sur l'échange.
Pour offrir une écoute de qualité, il s'agit d'être totalement présent·e à l'autre, physiquement et mentalement. Cela signifie que tes pensées sont centrées sur ce qui se vit sur le moment.

Une écoute de qualité ne signifie pas "résoudre les problèmes des autres". Souvent pourtant, on a tendance à proposer des solutions, quand bien souvent ce n'est pas ce qu'iels demandent.

Un exemple de communication axée uniquement sur la recherche de solutions pour l'autre:

  • A "Je souffre tellement depuis ma rupture sentimentale".
  • B "J'ai aussi vécu ça, et j'ai fait une thérapie pour aller mieux. Pourquoi tu ne vas pas chez un·e psychologue pour chercher de l'aide? Tu pourrais toi aussi essayer?"

Dans cet exemple, la personne A ne demande pas de solution. Elle ne fait qu'exprimer un sentiment de mal-être. Elle ne demande rien à B. Pourtant, B lui propose d'aller voir un·e psychologue, sans même penser aux besoins de A. Pourquoi A exprime-t-iel sa souffrance? Que cherche-t-iel? À ce stade de la conversation, A cherche juste de l'écoute.

Il existe une autre manière de réagir à la même demande:

  • A "Je souffre tellement depuis ma rupture sentimentale".
  • B "Tu as effectivement l'air de souffrir beaucoup, veux-tu en parler?"

Dans ce cas-là, B dirige sa réponse en fonction des besoins de A. Iel prend en compte les sentiments de souffrance de A et ne propose pas une solution que l'autre ne demande pas.

Quelques conseils pour écouter

Quand une personne parle de sa souffrance, souvent elle souhaite simplement être comprise. Parfois même, il n'est pas nécessaire de répondre quoi que ce soit. Il suffit d'être là et de montrer ton intérêt pour ce qui est dit, sans porter de jugement.

Un regard, un geste, un sourire apportent souvent du réconfort aussi. Les mots et les gestes que tu adresses aux autres ont un impact. Les paroles ne sont pas neutres. Elles peuvent faire beaucoup de bien pour celui·celle qui sait s'en servir, mais elles peuvent aussi blesser lorsqu'elles sont inadaptées.

Essaye de te poser les bonnes questions dans tes relations:

  • Est-ce que je respecte l'autre dans cette situation?
  • Est-ce que je me respecte dans cette situation?

Si tu peux répondre OUI à ces deux questions, c'est que tu es dans une communication de qualité, et que tu peux t'en réjouir.

Pour aider des ami·e·s en difficulté
  • Dans un premier temps, le mieux à faire est d'écouter ce que l'autre a à te dire, sans porter de jugement sur sa situation.

  • S'iel souffre beaucoup et rencontre des difficultés importantes, tu peux lui conseiller d'aller consulter un·e spécialiste (psychologue ou psychiatre) de l'aide aux jeunes. En l'encourageant à parler de ses difficultés, cela peut l'aider à s'en sortir.

  • Il faut respecter ensuite le choix de cette personne, si elle souhaite ou pas prendre contact avec un service d'aide. Peut-être qu'elle n'est pas encore prête à faire ce pas, peut-être qu'elle ne souhaite pas prendre contact pour une autre raison. Cela reste son choix. Si elle le désire, tu peux l'accompagner.

  • Si iel ne va pas bien, tu peux l'écouter, mais tu ne peux pas prendre son problème sur ton dos. C'est bien trop lourd à porter. Tu peux essayer de lui conseiller d'écrire sur ciao ou de téléphoner au 147.

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

Ouvrir les actions