Question (Garçon / 2000)

Bonjour,
Voilà un petit moment que je me pose une question concernant mon père.
Pour mieu comprendre, voici un petit topo de la situation :
D'abord, mon père a adopté un premier enfant, ma demi-sœur. Déjà là à cette époque, c'était vraiment pas courant et compliqué d'adopter . En plus il était vraiment jeune.
Ensuite, je suis né d'une fécondation in-vitro qui je sais a été très longue et très compliquée.
Pour finir, il y a quelques mois mon père m'a parlé d'enfants et j'en ai profité pour lui demander si ses problèmes de fertilité pouvaient être héréditaires et savoir si je pouvais avoir les mêmes problèmes, pour voir comment il réagissait. Et là il me répond "non", sûr de lui. Je lui demande pourquoi, et la il y a deux secondes de battement et il me répond que ça saute une génération, ce qui me semble ridicule.
De la, 2 possibilités :
-Il a dit ça pour me rassurer mais il en sait rien.
-Ce n'est pas mon père biologique.
D'où mes questions déjà médicales :
Est ce que des problèmes de fertilité sont vraiment héréditaires ?
La FIV peut elle vraiment arranger les chose en cas de problèmes de fertilité ? Et combien de pourcent de FIV ont été réalisés en Suisse avec des dons de sperme?
Ensuite je me demande ce que je peux faire. Je sais que c'est mon père et ça m'empêche pas de vivre, mais ça m'empêche pas de me poser des questions. Je me vois pas leur demander ça comme ça car ça me semble très blessant si ce n'est pas le cas et rien ne les oblige à me dire la vérité. Du coup y a t'il moyen de faire un test adn facilement sans qu'il sache et est-ce une bonne idée ? Y a t il d'autres options ?
Merci d'avance et bonne journée.

Réponse

Les questions que tu te poses sont tout à fait légitimes et elles sont très importantes. Elles permettent de se situer dans la ou les familles à laquelle/auxquelles on appartient.

Il n'y a pas de honte à avoir des problèmes de fertilité. Si ton père ou ta mère en souffrent, il n'y a pas de raison qu'ils se sentent blessés par tes questions.

Quand des parents adoptent ou pratiquent une FIV, ils se préparent depuis le début à faire face aux questions de leur enfant. Surtout quand ils ne leur cachent pas comment ils sont venus au monde et dans leur famille.

Nous ne pouvons pas répondre aux questions statistiques que tu poses. Et nous pensons d'ailleurs que les données statistiques ne vont pas répondre à tes questions qui semblent être finalement:

- Mon père qui m'a éduqué et aimé est-il aussi mon père biologique ?

- Si il ne l'est pas qui est mon père biologique ?

Nous pensons que le meilleur moyen d'y répondre serait de poser à tes parents des questions claires sur le type de FIV qui a permis ta naissance: combien en ont-ils fait ? comment l'ont-ils vécues ? Etait-ce le sperme de ton père ou le sperme d'un autre homme ?

Tu peux commencer la discussion en disant que tu as beaucoup réfléchi suite au dernier échange avec ton père et que tu as besoin d'avoir des réponses aux nouvelles questions qui te sont apparues.

Il faut que tu saches aussi que si tu es né grâce à un don de sperme, la loi en Suisse te permet de retrouver qui est le donneur. Nous te citons ici un extrait du site de la confération ch.ch, que tu pourras aller consulter:

Don de sperme : pas anonyme, non remboursé et réservé aux couples mariés

Le recours à un don de sperme est réservé aux couples mariés. De plus, la loi permet à l’enfant né par ce biais d’obtenir les données relatives à son père biologique une fois qu’il a atteint sa majorité. Il s’adresse pour ce faire à l’Office de l’état civil, qui informe le donneur de la procédure entamée par l’enfant.

Il n'y a donc pas besoin de faire un test ADN. Cependant, si tes parents refusent de te réponpdre, tu pourras recourir au test ADN en toute légalité.

Pour tes autres questions, certains problpèmes de fertilité sont héréditaires et d'autres pas.

Les FIV fonctionnent de mieux en mieux et de plus en plus de couples y ont recours.

Que ton père soit aussi ton père biologique ou pas, cela ne va pas changer la relation d'attachement que vous avez l'un envers l'autre.

Par contre, le fait que tu doutes de ses dires s'en prend à la relation de confiance que vous avez et c'est dommage. Le fait d'avoir pu en parler tel que vous l'avez déjà fait montre que vous avez suffisamment confiance pour le faire et nous t'encourageons à continuer dans ce sens.

La période de confinement que nous traversons est propice à ces échanges profonds. Profites-en.

Nous sommes avec toi, c'est un chemin important à faire, beau mais pas forcément facile car il fait traverser des états émotionnels forts qu'il te faudra gérer ausii.

A bientôt sur ciao

Dernière modification le 28 mars 2020

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