Question (Fille / 2001)

Bonjour,

Avant tout, j’aimerais expliquer ma situation : Je suis actuellement dans une mesure de transition pour trouver un nouvel apprentissage (car j’ai été viré de l’ancien pour incapacité à aboutir la formation).

Beaucoup de choses se sont passées en l’an 2019 après la fin de mon contrat (mutilations augmentées, plus d’idées suicidaires, hospitalisation en hôpital psychiatrique, traitement antidépresseur). Enfin bref...

Actuellement je suis toujours à la recherche d’un apprentissage, cela fait 5 moins que j’ai quitté l'hôpital, 5 mois que je ne me suis plus mutilée et 5 mois que je prends mon traitement. Mon psychiatre me dit d’être patiente, que le effet du médicament prenne du temps... Et j’essaye, vraiment, de le croire, de m’accrocher.

Il y a peu, j’ai avoué à mon médecin qui souhaitait faire un bilan depuis mon hospitalisation, que quelque part, j’étais fière d’être encore là, de ne pas m’être ôtée la vie, mais que aussi, comme à cet instant, je regrettais que l’été dernier, je n’ai pas abouti mon acte...

Je sais qu’il me faut de la patience, que la dépression dont laquelle je suis guide ses idées noirs, ses pensées négatives et qu’il faut que je lutte pour ne pas reprendre ce cercle vicieux qu’est la déprime.

Mais là, maintenant, je n’ai qu’une envie, abandonner... je vois quelque amélioration, mais elle ne contrebalance pas équitablement avec les insomnies, les pensées négatives, la non-faim, le rabaissement de soi, l’envie de mourir...

J’aimerais en parler à ma famille, mais ils me voient déjà comme si j’étais anormale, leurs mots me baisseraient plus qu’ils ne m’aideraient. Mes amis parlent de ma dépression comme si aller courir allait la faire disparaitre, alors que me lever est un défit quotidien. Mon médecin me parle d’une nouvelle hospitalisation, plus longue... Et j’ai peur qu’il approuve cette proposition si je lui en parle, j’ai peur d’y retourner...

Enfin voilà, je m’excuse pour ce long text... ma question, au final, et que faire de tout ça, de cette envie d'abandonner ? Cette envie quotidienne de prendre la lame que je me suis promise de ne plus retoucher... ? De me laisser tenter par ce « reste au lit, personne ni rien ne t’attend derrière cette porte, alors à quoi bon, tu n’as envie de rien ».

Que dois-je faire... ?

Réponse

Vous avez bien fait de nous écrire et de ne pas rester seule avec ces questionnements. Vous semblez être dans une situation complexe depuis quelque temps mais vous arrivez à trouver de l’aide autour de vous, notamment auprès de professionnels, ce qui est très bien. Néanmoins, nous pouvons lire que dernièrement vous doutez. On vous a dit « d’être patiente » mais vous avez du mal à vous « accrocher ». Nous comprenons que cela soit difficile, cependant et comme vous le savez,  il faut du temps pour régler des souffrances psychologiques. Vous avancez et  nous vous encourageons à poursuivre vos efforts.

Vous dites avoir peur de retourner à l’hôpital. Est-ce-que la dernière hospitalisation vous avait fait du bien ? Nous ne savons pas ce que va préconiser votre médecin, néanmoins, nous pensons qu’il est primordial que vous lui en parliez afin que vous ne restiez pas seule avec « cette envie d’abandonner » et que vous puissiez rester « fière d’être encore là ».

Vous pouvez également appeler le 147, c’est une ligne d’écoute où des professionnels sont là pour vous répondre. Si vos idées suicidaires deviennent plus importantes, vous devez vous diriger vers l’hôpital le plus proche afin d’y être mise à l’abri.

Nous vous encourageons dans vos démarches, qui vont vous permettre de tenir bon

Dernière modification le 20 janvier 2020

Avec le soutien de

Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

Ouvrir les actions