Question (Fille / 1999)

Bonjour, j'ai 20 ans.

Quand j'étais plus jeune j'ai eu un rapport forcé. Aujourd'hui j'ai un gros blocage sexuel avec mon compagnon avec qui je suis depuis 2 ans. Il y a peu de temps tout était devenu "normal" à ce niveau là, mais cela fait quelques mois que je n'y arrive plus. Que je n'ai plus d'envie et que je repousse toujours ce moment. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je vais voir une sexologue mais rien n'y fait vraiment. J'aimerais retrouver cette envie et pouvoir refaire l'amour...

Lorsque l'on fait l'amour et que je suis comme ça j'ai mal et je suis toute contractée du coup...

J'aimerais qu'on éclair ma lanterne...

Réponse

Etant plus jeune, vous avez été victime d'un "rapport forcé" qui, aujourd'hui encore, vous empêche d'avoir une vie sexuelle détendue et satisfaisante.

Nous tenons tout d'abord à vous communiquer tout notre soutien. Avoir vécu ce que vous avez vécu est traumatique. Il est donc naturel et normal d'avoir des blocages. Et il est normal que ceux-ci se fassent, par moment, plus présents qu'à d'autres.

Le fait d'aller voir une sexologue est une très bonne chose. Toutefois, il nous semble qu'un travail sexologique se concentre plus sur la sexualité présente que sur le traumatisme dans son ensemble. D'après vous, est-ce le cas?

Le traumatisme a bien sûr des répercussions sur la sexualité, mais il en a aussi sur d'autres facettes de la personne qui est victime. Il pourrait donc être précieux d'être aidée aussi sur les autres plans.

Afin de trouver une aide spécialisée, nous vous suggérons de vous adresser à un centre spécialisé pour les victimes d'abus sexuels et de viol. Comme vous vivez en Belgique, nous n'avons malheureusement pas d'adresses à vous conseiller. Par contre, il vous est certainement possible de trouver une adresse proche de chez vous.

De plus, pour certaines personne victimes il est important de mener une démarche légale/pénale comme le fait de porter plainte. Vous ne dites rien à ce propos, avez-vous porté plainte? Avez-vous été reconnue dans votre "statu de victime"? Si ce n'est pas le cas, est-ce que cela pourrait participer à "dépasser" ce traumatisme?

Votre manière de formuler ce qui vous est arriver ("rapport forcé"), nous fait penser que vous tenez à distance ce qui s'est passé (ce qui est entièrement naturel). Vous n'écrivez pas "viol", mais "rapport". Quand un rapport est forcé, c'est du viol. C'est un mot violant car l'acte l'est encore plus.

Il est donc très important que vous puissiez trouver le soutien et l'aide qui vous permettront d'avancer.

Pour terminer, nous tenons à vous dire que ce que vous vivez aujourd'hui est tout à fait compréhensible. Il est donc important de vous octroyer le temps nécessaire pour renouer avec une sexualité agréable et épanouie.

Nous restons à votre écoute

Bien à vous!

Dernière modification le 11 juin 2019

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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